Jour : 13 avril 2016

Rodolf Étienne : « Aujourd’hui encore, nous avons affaire à un lectorat créole quasi analphabète… »

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A l’occasion de la publication du Traité sur la tolérance » de Voltaire qu’il a traduit en créole Rodol Étienne nous a accordé un entretien.

Madinin’Art : Le Traité sur la tolérance connaît un succès de librairie non démenti à ce-jour, suites aux attaques terroristes qui ont bouleversé la France en 2015. Vous publiez aujourd’hui une traduction en créole. La première question qui vient est : quelle nécessité avez-vous éprouvée pour ce faire?

Rodolf Étienne : Ce texte est une commande de l’éditeur Idem Editions. Son directeur, qui est un ami personnel et pour qui j’ai un grand respect pour son engagement littéraire et éditorial, m’a présenté le texte en me demandant si cela m’intéresserait. Et c’est à partir de là que tout semble provenir de la magie. Parce que ce texte, après ma première lecture, répondait parfaitement aux questionnements liés à la langue, sur plusieurs aspects essentiels, que je me posais justement. J’étais justement en pleine réflexion et écriture d’un colossal exposé sur les problématiques de traduction créole que je devais présenter à l’Université Birmingham en Angleterre. Le projet n’a pas abouti, je me suis consacré à la traduction du Traité sur la Tolérance.

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Debout tout le temps !

— Par Jean Ortiz —
nuit_debout-3La nuit debout… Debout tout le temps. Même sous la pluie crachineuse. Et la colère à fleur de peau. A Pau comme ailleurs, le mouvement « Nuit debout » se cherche et tente de s’organiser.

Il voudrait « debouïser », sortir du « sommeil », du désenchantement, tous ceux que l’on oblige à se résigner. Ils sont des dizaines, majoritairement jeunes, à passer nombreux de la manif (du matin) au cercle de la parole libérée, à partir de 19h. Un nouvel espace politique autogéré. D’autres n’ont « pas manifesté avec les syndicats » par peur « d’être récupérés ». Ce souci se dilue au fil des interventions, accueillies respectueusement, avec qualité d’écoute, d’intérêt, et mains agitées d’approbation.

La plupart de ces « insomniaques assumés » ne croient plus aux formes traditionnelles, délégataires, professionnelles, de « la politique », mais ils sont bel et bien « politiques ». S’ils rêvent, c’est parce qu’ils sont lucides. Ils veulent simplement qu’on ne leur vole plus leur vie ; ils cherchent des formes nouvelles de citoyenneté, d’auto-organisation. Beaucoup restent méfiants, échaudés par « la classe politique ».

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Transhumains supérieurs?

— Par Ismael Clark Arxer —
transhumanismeLa possibilité de remplacer ou de modifier les capacités fonctionnelles des êtres humains en utilisant des moyens et des dispositifs basés sur la science est déjà un fait quotidien. Parallèlement, une attention croissante est portée aux limites rationnelles et éthiques de ces transformations.

Les procédures de modification qui sont disponibles ou qui peuvent être envisagées déterminent des changements importants dans des domaines indispensables tels que le travail. On estime que ces procédures peuvent influencer de manière significative la capacité de l’individu à apprendre ou à accomplir certaines tâches et même à être en mesure d’accéder à une profession particulière.

Ils peuvent également être impliqués dans la motivation, ce qui permettrait de travailler dans des conditions encore plus extrêmes qu’aujourd’hui, ou jusqu’à un âge plus avancé. Il permettrait également de réduire les pathologies liées au travail ou de faciliter le retour à l’activité professionnelle après une maladie. Ce sont, entre autres, les conclusions sur ces procédures et leur potentiel d’un conclave très respectable, organisé il y a quelques années par la British Academy of Medicine, avec la participation d’autres institutions académiques britanniques.

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« Moun lakou », un roman de Marie Léticée

leticee_moun_lakouSommes-nous vraiment qui nous sommes ?
Ce roman, empreint de tendresse et de nostalgie, est l’histoire d’une petite fille qui grandit à la cour Monbruno, dans une Guadeloupe d’antan, entre souvenirs et questionnements. Dans ce milieu défavorisé mais pourtant loin d’être miséreux, l’enfant questionne sa place dans cet univers de lakou ou « quartiers pauvres » dans lequel elle évolue. Progressivement, elle intériorisera les différents éléments qui peut-être constitueront la personne qu’elle deviendra dans le futur…

MOTS DE LECTEUR :

« Ce roman, un délicat voyage dans les souvenirs d’une île d’avant la modernisation. Le goût des plaisirs simples : des jeux en plein air, des plats préparés pour survivre, des relations directes avec autrui et surtout ses voisins. Bref, une régression qui n’érige pas le passé en élément parfait d’une époque ou d’une existence, mais plutôt comme déclencheur de sourires et de questions sur soi même. »

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