Jour : 9 octobre 2015

Te haré invencible con mi derrota

— Par Michèle Bigot —

te_hare_invencible_con_mi_dTexte, MES et jeu : Angelica Liddell
2/3/10/2015, La Criée, Marseille

Sous ce titre (« Je te rendrai invincible par ma défaite »), Angelica Liddell et sa troupe de l’Atra Bilis Theatro frappe une fois de plus un grand coup sur la scène théâtrale française. Plus que dans d’autres mises en scène, celui-ci perturbe le spectateur en profondeur, non moins que les codes du théâtre. Le meilleur signe en est qu’Angelica est ici seule en scène dans un spectacle qu’elle a écrit et dont elle signe la mise en scène, et qui par ailleurs témoigne très intimement de son vécu. Peut-on encore parler ici de « représentation » ? La question se pose de façon insistante et d’autant plus que l’actrice/metteure en scène ne vient pas saluer le public à la fin. D’ailleurs le spectateur se demande s’il est pertient et convenable d’applaudir. Le silence finit par envahir la scène et les gradins et c’est la seule fin qui s’impose après une telle cérémonie. Car c’est plutôt à un rituel que nous venons d’assister. Rituel funéraire, scène de spiritisme, communication avec les morts, exorcisme de la douleur, voilà les références qui s’imposent.

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Contes et musique dans la cité … et à la BU !

conte_musi_citeMardi 13 octobre 2015 à 19h

C’est devenu une tradition : à la rentrée universitaire, la BU se prend à vibrer au rythme du son et de la parole contée diffusés aux quatre coins de la Martinique par le festival  « Contes et Musique dans la Cité ».
Fidèle à ses promesses de rencontres, d’échanges et d’ouverture sur le mondela neuvième édition de ce festival fera halte à la Bibliothèque universitaire de Martinique avec un programme en deux temps, trois artistes :
Cindy Sneessens
. Née en Belgique, on apprend que « c’est adolescente qu’elle a entendu ses  premières histoires, dans les bars : des tranches de vie mêlées de larmes, de rires et de bière.
(…) En 2001, après avoir entendu une histoire plus marquante que les autres   » elle est devenue  conteuse, persuadée pendant un an, d’être la seule au monde à faire ce métier. « …

Nikoto
lui, a grandi en Martinique à l’écoute des contines de sa grand-mère, où les « différents compères » le disputaient aux génies de toutes sortes et au surnaturel le plus ébouriffant.

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Le secteur culturel générateur de croissance

— Par Christian Boutant, délégué régional SACEM président de la commission Culture du CCEE (Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement) —

culture_&_croissance-1Il convient de situer le marché de la consommation des biens culturels, artistiques et les loisirs de manière plus général comme facteur d’activation, de cohésion sociale, d’un nouveau comportement sociale et civique propice à un apaisement et à un développement complet et efficace.

Le « coup de gueule » de l’organisateur d’évènements Michael LETON à la suite des mésaventures qu’il a connues pour ses soirées musicales et dansantes à l’hôtel des Trois Ilets est un élément d’importance.

Nous avons pris le parti de ne pas considérer cela comme un mini-événement qui alimente le temps du buzz les rédactions , mais de considérer qu’il s’agit d’un nouveau point de départ d’une formulation de questions et de problématiques sur le sujet .

Loin de nous l’idée de cautionner toutes éventuelles dérogations aux obligations auprès des autorités , en l’occurrence auprès de la municipalité car il demeure anormal celle – ci ne soit pas informée au préalable d’un tel événement sur son territoire.

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Lettre à Suzanne… Agnès Brézéphin, Raphaëlle Hayot & Sophie Jean-Paul

lettre_a_suzadu 1er au 31 octobre 2015 tropiques-atrium salle la veranda 1ère étage

« Lettre à Suzanne » fut l’occasion pour nous de chercher dans nos vies, nos émotions des points de résonances avec ce personnage singulier.Découvrir un peu plus Suzanne Césaire à ce moment-là de nos vies ; ce fut confronter sa parole à notre réalité, de Martiniquaises, de Caribéennes, de mères, de compagnes, d’amies, d’artistes au travail…
Sentir l’énergie folle de son engagement à travers ses mots. S’éblouir de sa poésie. Recevoir le tranchant de son discours. Entendre la femme sans compromis qui écrit de tout son être. Ce fut une belle rencontre, une de celles qui bousculent le quotidien, à nous de la faire vivre. Agnès Brézéphin, Raphaëlle Hayot & Sophie Jean-Paul.
En collectant des photos anciennes, Agnès a reconstitué des alliances, des ensembles de personnes unies par des fils qui se font, se défont sous la couleur velours, l’encre noire, l’aiguille & les motifs-cachettes.
En créant les liens qui les unissent, elle place l’homme & la femme dans des jeux de déséquilibre et d’actions contradictoires. Elle interroge les enjeux de domination dans le couple par la Vanité, la place de l’objet-souvenir, les symboles d’une union d’apparence.

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Comment devient-on un homme ?

— Par Lucile Quillet —

fabrique_des_garconsL’historienne Anne-Marie Sohn a décrypté 200 ans de construction de l’identité masculine dans le livre La Fabrique des garçons. Entretien.

Un an après la parution de La Fabrique des filles (1), les éditions Textuel récidivent avec le pendant testostéroné de leur étude des stéréotypes genrés. Dans La Fabrique des garçons (2), l’historienne Anne-Marie Sohn décrypte les mécanismes fondateurs de l’identité masculine dans l’éducation des petits garçons. Car les hommes ne naissent pas hommes, ils le deviennent. Entretien.

Lefigaro.fr/madame. – On entend beaucoup parler des stéréotypes dont souffrent les femmes, mais peu de ceux qui concernent les hommes. Pourquoi ce silence ?
Anne-Marie Sohn. – Même s’ils s’interrogent sur eux-mêmes, les hommes parlent peu de leurs stéréotypes. Seulement une poignée d’hommes, qui se disent féministes, récusent à haute voix les traits de la domination masculine. On remet difficilement ces clichés en question car le masculin fait figure d’universel, son identité semble naturelle. Grammaticalement déjà, on utilise le masculin pour définir l’humanité toute entière. La construction de la masculinité a transformé la culture en nature. Aussi, les processus de fabrication des garçons sont moins visibles que ceux des filles.

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Le Centre Pompidou expose Wifredo Lam pour la première fois

Exposition du 30 septembre 2015 au 15 février 2016 au Centre Pompidou, Paris.

lam_lumieres_de_la_foret— Par Catherine David —

Le Centre Pompidou consacre, pour la première fois, une rétrospective à l’oeuvre de Wifredo Lam, à travers un parcours de près de trois cents oeuvres – peintures, dessins, gravures, céramiques – enrichi d’archives, de documents et de photographies témoins d’une vie engagée dans un siècle bouleversé.
L’oeuvre de Wifredo Lam occupe une place singulière et paradoxale dans l’art du 20ème siècle, exemplaire des circulations plurielles des formes et des idées dans le contexte des avant-gardes, échanges et mouvements culturels inter et transnationaux qui ont constitué le « modernisme élargi » décrit par Andreas Huyssen autrement et bien avant que la question de la globalisation ne soit posée dans les années 1990.
Reconnue et présente à partir des années 1940 dans les collections privées et muséales, célébrée internationalement, l’oeuvre de Wifredo Lam est encore l’objet de malentendus et d’enthousiasmes réducteurs. Si elle a en effet reçu l’attention, les encouragements et les commentaires d’auteurs essentiels rencontrés dès la fin des années 1930 à Paris (Picasso, Michel Leiris, André Breton), puis aux Antilles, à Cuba et en Haïti dans les années 1940 (Aimé Césaire, Fernando Ortiz, Alejo Carpentier, Lydia Cabrera, Pierre Mabille…), certaines approches culturalistes ont altéré la perception d’une oeuvre complexe qui s’invente et s’articule entre divers espaces géographiques et culturels, et en tension entre centre(s) et périphéries supposés de la modernité.

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« Antigone », dans une mise en scène d’Aurélie Dalmat

antigone-dalmatVendredi 16 octobre
Samedi 17 octobre

Scolaires le 8, 9, 12, 13 & 15 à 9H
Jean-José Pellan – 0596 70 79 37
Lynda Voltat – 0596 70 79 29
20H – salle Aimé Césaire & Frantz Fanon

Antigone est la fille d’OEdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Ses deux frères, Étéocle et Polynice se sont entretués pour leur succéder. Créon, frère de Jocaste est -à ce titre- le nouveau roi, décide de n’offrir de sépulture qu’à Étéocle. Celui qui désobéira, sera puni de mort. Personne n’ose braver l’interdit, sauf Antigone, qui sera jugée et condamnée à être enterrée vivante…
« Parce qu’Antigone est une grande tragédie. Parce qu’Antigone est le drame qui met en scène le sentiment de l’injustice face aux règles établies, Antigone nous interroge… Et pour plus de vérité dans la catharsis, nous avons choisi de mêler le souffle de Sophocle au nôtre, à notre langue, à celle de Georges Mauvois, le créole, pour un aller-retour constitutif de notre « oraliture ».

Aurélie Dalmat
Comédienne et metteur en scène expérimentée, elle crée le TAM Théâtre en 2006.

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