Jour : 27 mars 2015

L’ingérence des religions est insupportable

École, mariage, fin de vie : laissez-nous vivre en paix ! 

religions— Par Benoît Schneckenburger, philosophe 
et auteur (1).—
La déclaration à l’encontre de la loi sur la fin de vie émanant des représentants des trois monothéismes publiée dans le Monde constitue le dernier avatar de l’emprise croissante des religions dans le débat public. Déjà, lors de la nécessaire campagne de lutte contre la discrimination filles-garçons à l’école ou à l’occasion des débats accompagnant la loi pour le mariage pour tous, la sainte alliance des monothéismes s’était peu à peu reformée. En intervenant dans le débat sur la fin de vie, on pourrait soupçonner les prêtres, rabbins et imams de venir défendre leur fonds de commerce, tant il est aujourd’hui encore difficile de pouvoir mourir en paix sans que de bonnes âmes ne veuillent récupérer la nôtre.

Aujourd’hui, même le concept de laïcité apparaît de nouveau contesté, car derrière l’apparente condamnation unanime des assassinats de janvier, plusieurs représentants du culte ont exprimé leurs réserves, pour ne pas dire leur réprobation des caricatures portant sur la religion. On a fait grand cas des réticences de quelques élèves, mais peu se sont élevés contre le pape lui-même qui a déclaré : « Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. 

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Lettre ouverte aux auditeurs de Radio France : « Cette grève est pour vous »

radio_franceLettre ouverte des sociétés de producteurs de France Culture, France Inter et France Musique sur la grève des personnels de Radio France.

Nous sommes les voix qui, chaque jour, s’adressent à vos oreilles. A travers nos émissions, nos interviews, chroniques, reportages, documentaires, nous tentons au mieux de faire vivre les missions de la radio publique : « informer, éduquer, divertir ».

Nous, équipes de production des émissions de Radio France (animateurs, reporters, collaborateurs, chroniqueurs…) partageons les inquiétudes de l’ensemble des personnels de Radio France mobilisés depuis le 19 mars.

Ce mouvement de grève a pour objet de défendre les radios de service public, et non des intérêts particuliers ou corporatistes. L’engagement budgétaire non tenu par l’Etat entraine aujourd’hui un déficit grave qui menace l’existence de la radio telle que vous l’aimez et que vous la financez à travers la redevance audiovisuelle.

Nous sommes consternés de voir les travaux de rénovation de la Maison de la Radio si mal encadrés et si mal gérés, occasionnant le surcoût exorbitant que vous connaissez. Vos impôts, vos programmes et vos oreilles, doivent-ils payer pour cette incompétence?

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« The Island », mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté

Samedi 28 mars 2015 20h à l’Atrium

the_island_afficheD’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona
Compagnie Deux Temps Trois Mouvements
Adaptation française : Marie-Hélène Estienne
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Assistanat mise en scène : Peter Tournier
Scénographie : Sarah Lefèvre
Création lumière : Cyril Mulon
Avec Hassane Kassi Kouyaté et Habib Dembélé

Résister par tous les moyens...

SYNOPSIS
L’île de Robben Island, deux hommes, qui, chaque matin, entrent dans un cycle de labeur qui détruit l’âme et efface l’esprit sous un soleil brûlant.
Le soir, dans leur cellule, aussi mort qu’ils peuvent l’être, ils recommencent à vivre en parlant, en riant, et surtout en essayant de ne pas se couper du monde. Pour cela l’imaginaire est leur seul échappatoire. Un rituel quotidien : l’un d’eux ramasse une tasse et passe un appel longue distance pour New Brighton. Ils parlent à la famille et aux amis… Mais surtout, la préparation d’une pièce de théâtre : Antigone. Elle doit être prête pour la fête de la prison dans une semaine. Préparation d’un spectacle pour dire et exposer leurs conditions aux autres et au monde…

NOTE D’INTENTION
Lorsque j’ai découvert cette île merveilleuse qu’est le texte d’Athol Fugard, John Kani et Winston Nsthona, j’ai immédiatement compris que cette pièce englobait tout ce qu’était, pour moi, le théâtre, qu’elle était et qu’elle représentait l’essence même de mon travail et de mes recherches.

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Faire lire est un acte de santé publique

— Par Vincent Monadé, président du Centre national du livre —

lecteurLe temps consacré à la lecture baisse, inexorablement. Ce ­résultat, confirmé par la récente étude publiée par le Centre national du livre (CNL), est celui de nombreuses ­enquêtes depuis plusieurs années. Le phénomène est d’ailleurs plus ­prononcé encore chez les jeunes. Que faire de ce constat ? Une discussion de café du commerce ? Un essai réactionnaire de plus sur la fin de la France qui était mieux avant ? Ou un point de départ, un levier pour agir ? C’est ce choix-là que nous avons fait. ­Répondant à la demande de Fleur Pellerin, la ministre de la Culture et de la Communication, nous avons, accompagnés de Sylvie Vassallo, directrice du Centre de promotion de la lecture jeunesse de Montreuil, initié une fête de la lecture pour la jeunesse. Elle se tiendra du 17 au 31 juillet dans toute la France. Le pari est ambitieux. Sauf erreur, aucune des grandes fêtes nationales voulues par l’État n’a été organisée au cœur de l’été, lorsque les Français sont en vacances. Pour nous, ce choix était nécessaire : il s’agit de toucher les jeunes lorsqu’ils ont du temps de loisir, lorsque l’école, les activités parascolaires, les devoirs… ne laissent pas à la lecture une portion congrue.

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« Arches, connexions temporelles » d’Ange Bonello

Galerie Arsenec de l’Atrium jusqu’au 30 avril 2015

ange_bonello_archesVernissage le 02 avril 2015 à 18h 30

Ange Bonello, né dans les Alpes de Haute Provence d’un père italien et d’une mère espagnole est un martiniquais d’adoption depuis plus de vingt ans.
Artiste autodidacte comme il se définit lui-même, il œuvre à partir d’éléments puisés au plus profond de ce qu’il porte en lui, dans son univers « pulsionnel » dit-il, et de ce qu’il va chercher dans sa rencontre avec l’autre, avec l’altérité dans ce qu’elle a d’inquiétante familiarité. L’étrangeté est en nous et  de l’accepter, de la considérer comme une richesse et de l’offrir au monde fait d’Ange Bonello un artiste. Une des sources de son inspiration se trouve dans le dadaïsme, une autre dans le détournement d’objets, comme  cette valise dont l’intérieur est remodelée avec des sculptures d’argile, des tableaux peints, des poèmes et conçue comme une installation transportable. Refermée elle aura l’air insignifiant d’un bagage ordinaire prêt au voyage. « Sous les pavés, la plage ». Le voyage, Ange Bonello le fait dans sa tête et ses œuvres en sont les traces insolites et déroutantes.

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« À la vie » : survivre après Auschwitz

— Par Selim Lander —

A la vieAprès Hope qui nous a laissé avec un coup dans l’estomac, le film de Jean-Jacques Zilbermann se déploie dans une atmosphère plus sereine. Le sujet, pourtant, n’est pas fait a priori pour porter à l’optimisme puisqu’il s’agit de l’histoire de trois jeunes femmes rescapées d’Auschwitz. Mais, justement, elles sont des rescapées et leur histoire prouve que, parfois, la vie peut être plus forte que la mort. Si leur séjour au pays des ombres les plus maléfiques, celles du camp d’extermination nazi, leur a laissé bien des séquelles, tant morales que physiques – comment en aurait-il été autrement ? – elles sont assez fortes pour trouver chacune une sorte d’équilibre, nullement parfait, suffisant néanmoins pour rencontrer parfois le bonheur. Leurs retrouvailles, quinze ans après leur libération et la séparation qui s’ensuivit, les aideront à se reconstruire.

Trois femmes, donc, qui, en 1960, ne sont plus vraiment des jeunes femmes : Hélène, la Française, Lili, la Néerlandaise et Rose, la Néocanadienne. Trois juives, trois victimes de la barbarie. Après un prologue qui reconstitue la fin du camp et la « marche de la mort », le film suit d’abord Hélène à son retour à Paris, sa réadaptation à la vie normale.

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De l’influence de la marche du monde sur la création artistique

— Par Janine Bailly —

mendozaL’Association pour la Promotion de l’Hispanisme en Martinique nous invitait, ce mercredi 25 mars, sur le campus de Schœlcher, à découvrir la place occupée par la Guerre Civile d’Espagne (1936-1939) dans les arts : littérature et peinture. En cette semaine consacrée aux interventions sur l’île d’Edwy Plenel, il ne fut pas facile de se réserver une plage de temps libre pour répondre à l’invitation, mais ce qui nous fut offert valait largement l’effort consenti !

Tout d’abord, la communication de Solange Bussy, intitulée « Traitement de la mémoire de la guerre civile dans la fiction romanesque », et s’appuyant sur deux œuvres éloignées dans le temps, « Primera memoria, Première mémoire »  de Ana Maria Matute (1959) et « El Año del diluvio, L’Année du Déluge » de Eduardo Mendoza (1992), nous montra comment la violence mortifère et paroxystique de cette guerre a nourri, et continue à nourrir l’imagination des romanciers. Pour rendre compte de ce déchaînement de violence, pour montrer la permanence de la division fratricide de l’Espagne après la guerre, le mythe biblique d’Abel et Caïn est convoqué.

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Famille, travail : les mères n’en peuvent plus !

Une femme sur deux ne peut pas compter sur son conjoint en cas de problème et une sur quatre a été obligée de refuser une promotion professionnelle

Concilier vies privée et professionnelle reste encore un défi pour les femmes qui continuent ainsi à 64 % de se débattre pour trouver une solution de garde en cas de maladie d’un enfant, contre 7 % des hommes, selon un sondage Ipsos/Elle Active publié jeudi. Activités extra-scolaires, vacances, gestion des urgences à l’école, devoirs : beaucoup de femmes avouent organiser tout, toutes seules ! Près d’une mère active sur deux (45 %) affirme ne pas pouvoir compter sur son conjoint en cas d’urgence concernant un enfant, et 51 % des femmes cadres supérieures.

Un peu moins d’une femme sur deux dit pouvoir compter sur sa mère (46 %). Une femme sur quatre reconnaît également avoir déjà refusé une promotion professionnelle en raison des problèmes d’organisation et de garde d’enfants. 31 % ont aussi constaté des effets négatifs sur leur évolution au sein de l’entreprise après un congé maternité. L’enquête montre néanmoins que les femmes sont globalement aussi satisfaites que les hommes (68 % contre 69 %) de leur vie au travail ou de leur épanouissement professionnel.

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