Jour : 21 mars 2015

Recherches en Esthétique n° 20 : « Créations insulaires »

Présentation par Scarlett Jesus

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Je remercie Dominique Berthet de la confiance qu’il me témoigne en me sollicitant, pour la seconde fois, afin de présenter, aujourd’hui, le n° 20 de la revue du CEREAP Recherches en esthétique, consacrée aux « créations insulaires ».
Cette présentation ne s’adresse aujourd’hui ni à un public universitaire, ni à des étudiants. Mais à un public d’amateurs d’art éclairés ou désireux de l’être.
Il ne s’agira pas néanmoins d’un simple compte-rendu journalistique, présentant objectivement les éléments les plus significatifs de cette revue. Mon intention est de vous donner envie de lire cette revue en suggérant le plaisir qui vous attend, sans en déflorer la découverte. Et pour ce faire, je vous dévoilerai ma propre démarche de lecture, démarche qui est le fruit de ce que je suis. Ni une artiste, ni une historienne d’art, mais une critique d’art. Ayant moi-même collaboré à ce numéro ma lecture était précédée d’attentes particulières. Consciente de la part de subjectivité que j’introduirai de la sorte dans ma présentation, j’en assume pleinement la responsabilité.
Révéler son processus de lecture ne constitue-t-il pas un acte impudique ?

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Lisa Simone, attachante chanteuse

Lisa Simone1— Par Selim Lander —

Vie privée et vie publique sont deux choses distinctes. On ignore comment se comporte Lisa Simone avec ses proches mais elle a un don pour établir le contact avec les spectateurs. Toujours souriante, n’affichant aucune prétention de diva mais au contraire une simplicité qui paraît totalement naturelle, il ne lui faut pas beaucoup de temps pour nous persuader que nous sommes des amis. Tantôt assise au bord de la scène, tantôt parcourant la salle pour serrer les mains des spectateurs sans cesser pour autant de chanter dans son micro baladeur, elle se met, littéralement, de plain-pied avec les spectateurs. L’ambiance dans la grande salle de l’Atrium bien remplie était chaleureuse – comment aurait-elle pu ne pas ? – mais les Martiniquais restent toujours un peu sur un quant-à-soi que la présence (rare) du président de la région a peut-être encore renforcé, ce soir-là. Il serait dommage que la chanteuse ait ressenti que nous ne lui rendions pas autant que ce qu’elle nous donnait.

Ou bien le public n’était-il pas absolument convaincu par la prestation purement vocale de Lisa Simone ?

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Yeung Faï ou la poésie du désespoir

— Par Selim Lander —

Hand stories1Avec sa puissance économique écrasante, ses mégapoles hérissées de gratte-ciels, son incroyable arrogance sur la scène internationale, les brimades infligées aux minorités tibétaine et ouïgoure, la Chine fait peur. Ce pays dont la marche vers l’hégémonie paraît irrésistible effraye d’autant plus qu’il est le symbole de la barbarie moderne. Course effrénée à la consommation, élimination impitoyable des plus faibles, fortunes gigantesques assises sur une corruption omniprésente, opposition muselée : si tel est le modèle auquel toute la planète devra bientôt se plier, il y effectivement de quoi frémir. Heureusement, la Chine ne se résume pas – ou pas encore – uniquement à cette caricature du capitalisme sans foi ni loi. Terre de très ancienne culture, berceau du confucianisme et du taoïsme, elle est riche d’un patrimoine exceptionnel qu’il est peut-être temps encore de préserver.

Yung Faï, né en 1964, a préféré s’exiler, pour faire vivre ailleurs la culture de cour chinoise mise à mal dans son pays d’origine par de nouveaux barbares qui préfèrent le karaoké à l’opéra. Cinquième représentant d’une lignée de marionnettistes, il en raconte l’histoire sans parole à l’aide des poupées qu’il a lui-même confectionnées.

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