Un Musée Picasso réinventé s’ouvre au public

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Portrait de Dora Maar, 23 novembre 1937, Paris

« La Célestine » et « Dora Maar » vont s’offrir à nouveau au regard des visiteurs: après cinq années de travaux, le musée Picasso rouvre ses portes samedi à Paris avec une nouvelle présentation de sa collection, la plus complète au monde du peintre espagnol.

L’Hôtel Salé, dans le quartier du Marais, « est un endroit magique, un des plus beaux hôtels particuliers de France, les volumes sont extraordinaires et vraiment adaptés à l’oeuvre de Picasso« , souligne Laurent Le Bon, nouveau directeur du musée.

Oubliés les retards d’ouverture, la dégradation du climat social, la grave crise interne qui a conduit au limogeage de l’ancienne directrice, Anne Baldassari: l’heure est à la célébration d’un génie et à la redécouverte d’une collection remarquable (4.755 oeuvres), point d’orgue d’une semaine artistique exceptionnelle avec la FIAC et l’inauguration de la Fondation Louis Vuitton.

Achevé en 1659 et ainsi baptisé parce que son constructeur, Pierre Aubert, était percepteur de la gabelle, l’impôt sur le sel, l’Hôtel Salé a fait l’objet d’une considérable rénovation conduite par l’architecte Jean-François Bodin et Anne Baldassari: climatisation enterrée dans le jardin, bureaux dans un immeuble mitoyen, combles et caves transformés en lieux d’exposition, hall d’accueil créé dans les anciennes écuries.

Au final, les espaces destinés au public ont plus que doublé, passant de 2.300 m2 (dont 1.600 m2 d’exposition) à 5.000 m2 (dont 3.600 m2 d’exposition), et la circulation a été optimisée. « Il y a beaucoup de fluidité dans le parcours », souligne M. Le Bon.

Le coût de l’opération s’élève à 43 millons d’euros, financés à 65% par le musée lui-même grâce aux 21 expositions de chefs d’oeuvre organisées dans le monde, fait valoir Anne Baldassari. Quant aux retards sur le calendrier et au climat social tendu qui lui ont coûté sa place, elle les conteste, avant de lancer: « C’est du passé, il faut tourner la page ».

Picasso en trois parcours

Sur proposition de la ministre de la Culture de l’époque, Aurélie Filippetti, l’ancienne directrice a finalement accepté de procéder à l’accrochage inaugural, à la fois chronologique et thématique, qui vise à « restituer Picasso dans tous ses états« .

Elle a conçu trois circuits de visite, dont un parcours magistral sur trois niveaux retraçant l’ensemble de l’oeuvre jusqu’en 1972. Les combles sont dédiés à une « confrontation entre Picasso et ses artistes de prédilection », modernes ou contemporains, tels Cézanne, Degas, Matisse, Braque ou Le Douanier Rousseau… Dans les caves, sont évoqués les différents ateliers du maître, et à travers eux son processus de création.

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