Un Marmonneur Providentiel ? Je suis un gueuleur…

gueuleur_providencePièce tirée de Cahier d’un retour au pays natal & de Et les chiens se taisaient d’Aimé Césaire
Adaptation & Mise en scène :Hervé DELUGE
Collaboration artistique de : Ruddy SYLAIRE
Création Lumière : Dom. GUESDON
Réalisation Scénographique : « La servante »
Création Musicale : Jeff BAILLARD
Images : Eric DELOR
Distribution : Hervé DELUGE
& les voix enregistrées de Aliou CISSE, Eric DELOR,Emile PELTI, Suzy SINGA, José EXELIS, Daniély FRANCISQUE, Aurélie DALMAT, Ruddy SYLAIRE, Elie PENNON
Durée du spectacle : 100 minutes
« Cette intelligente scénographie présente l’esprit de ceux qui ont laissé couler leur sueur durant des heures sur le plateau. Elle raconte l’auteur du siècle et la vie d’un parcours. Les formes et les couleurs s’expliquent, se disputent dans une cohérence telle, que tous les éléments dramatiques se complètent. Bien. Ce travail spectaculaire est une photo en direction de la création artistique du futur… S’accorder les moyens de dire et tenir son propos. Résistant. La création lumière attendait déjà, certainement, dans la tête de Dominique Guesdon et Valéry Pétris pour la mise en valeur de ce magnifique travail. Si d’aucun pensait que l’oeuvre du maître était difficile, inaccessible… voilà une démonstration efficace de ce qu’est rechercher l’essentiel, comprendre le discours du premier, deuxième et d’autres plans, écrire une histoire cohérente : un vrai fil rouge sur lequel on peut suivre l’évolution de l’homme ainsi que le « nannan » de sa pensée, mettre des mots en scène avec beaucoup d’ingéniosité et de surprises, jouer un texte avec justesse… Ce comédien ne se trahit pas. Il dit l’auteur, mais n’oublie pas son propre discours. Sa voix s’entend dans les intonations choisies, étudiées… Son corps occupe l’espace, la forme et déforme. Oui, le spectacle est total. »
Écrit par Mathieu Egouy Jeudi, 15 Janvier 2009 Macandja Média Antilles
« Il faut rêver, il faut agir » – Tout est dit, le voyage de l’homme noir vers la lumière. Dire le venin et cracher la hargne, toute la rage de l’imprécateur, mais « passeur »de rêve. Le poète a capté dans l’espace d’extraordinaires messages… « pleins de poignards de nuits, de gémissements ; une vaste improvisation de tornades, de coups de soleil… » Reste maintenant la façon d’écrire la manière de restituer limpide « tout le sang dans sa mémoire … homme seul emprisonné de blanc. Un homme seul qui défi les cris blancs de la mort blanche, un homme seul dans la mer inféconde de sable blanc » L’art de le dire passe par le théâtre. On nous promet une scène, avec de la lumière qui marque le rythme, qui est dit-on l’apanage du peuple noir, et un masque blanc que la douleur efface du visage noir du comédien. Hervé Deluge choisit ce balancement, cette contagion de la scène à l’écho de voix off : ces répondeurs comme venus d’ailleurs, de notre passé, pour illustrer l’itinéraire de ce messager du vide désespoir jusqu’à nous, martèlent, ressassent des mots symboles, des mots rares, des maux et cris d’espoirs écorchés vifs dans la boue blanche d’un enfer noir.« 
Écrit par Christian Antourel novembre 2008 Madinin’Art

(lire aussi la critique de  Roland Sabra).