« Trois ans après le cyclone Maria : la solidarité caribéenne victime collatérale du COVID-19 ? »

18 septembre 2017 le cyclone Maria dévastait l’île de la Dominique
ESA Caraïbes : un agenda des sociétés civiles caribéennes pour la solidarité post-catastrophe
Un contexte qui appelle à la solidarité.

Au cours des mois passés, pour faire face aux effets immédiats du confinement, de nombreuses solidarités se sont manifestées, à la Martinique comme ailleurs, pour la distribution d’aide alimentaire aux personnes isolées et en difficulté.
Aujourd’hui encore la société civile martiniquaise, et plus généralement les sociétés civiles caribéennes, doivent se préparer à une solidarité renforcée non seulement sur leur territoires mais aussi avec leurs voisins de la Caraïbe. Quand la vague du COVID-19 se retirera, et que les politiques de lutte contre la pandémie prendront fin, le bilan des dommages économiques et sociaux risque d’être considérable, surtout dans nos territoires où le secteur du tourisme, particulièrement touché, est un pilier de l’activité économique.
Déjà, de nombreux territoires caribéens peinaient à se relever des récentes catastrophes qui les ont frappés. Faut-il les rappeler ? Le 12 janvier 2010, un séisme frappait Haïti avec un des bilans les plus meurtriers jamais enregistrés pour une catastrophe naturelle. Ces trois dernières années, de septembre 2016 à septembre 2019, quatre cyclones majeurs, Matthew, Irma, Maria et Dorian, ont causé des dommages dramatiques aux territoires caribéens -Haïti, Puerto Rico, Dominique, Saint Martin, Antigua et Barbuda, Bahamas, pour les plus affectés. Aux coûts financiers et humains de ces catastrophes, s’ajoute la perte de nombreuses forces vives avec les migrations consécutives. Après le passage du cyclone Maria par exemple, les migrations ont été estimées pour la Dominique à près de 30% de sa population (1). Et dans le cas particulier d’Haïti, s’ajoute un blocage du pays, avec une crise politique, sociale et économique, particulièrement aigüe depuis plus de deux ans, entraînant un risque de famine aggravée dans de nombreuses régions du pays.
Si les mesures de lutte contre la pandémie devaient se prolonger plusieurs mois encore, une explosion de la grande précarité parmi les populations vulnérables de la Caraïbe est à craindre, alors que ces mesures compliquent fortement le déploiement de la solidarité, et surtout de la solidarité inter-caraïbe.

Un contexte qui s’invite dans le déploiement de la solidarité
L’ensemble des actions et programmes de notre association ESA Caraïbes a ainsi été naturellement perturbé en 2020, dès le démarrage de la pandémie de COVID-19, par la mise en place des mesures de protection aux frontières des pays de la Caraïbe.

Début mars en Haïti, notre mission annuelle d’acupuncture a ainsi été affectée par l’arrivée de la pandémie. Elle s’est déroulée sans le support habituel de notre partenaire local, le médecin responsable du centre de santé de Thiotte, mobilisé par la formation des personnels de santé du département du Sud-Est aux mesures de lutte contre la pandémie. Transitant par la République Dominicaine, nous avons aussi ressenti les premières difficultés aux frontières. La mission, réalisée avec notre partenaire « Global Balance Foundation (GBF) /Si Yuan », a néanmoins été un succès, avec près de 400 consultations délivrées à la population durant les 6 jours de notre présence sur le terrain, et chaque intervenant a pu rejoindre son pays d’origine avant la fermeture des frontières.
Pour Puerto Rico, en revanche, nous avons dû annuler la mission prévue à partir du 20 mars. Avec une délégation de l’Université Populaire de Prévention et de l’Association des Secouristes Martiniquais, nous devions remettre à l’Association des Psychologues de Puerto Rico les fonds collectés à la Martinique les semaines précédentes. Puis accompagner cette association dans une action de soutien psychologique aux enfants déplacés et à leurs familles, qui subissent un stress prolongé depuis décembre 2019, du fait des innombrables secousses sismiques quotidiennes ayant endommagé, ou détruit, de nombreuses habitations et infrastructures dans le sud du pays. Toutes les activités ayant été suspendues à Puerto Rico, les fonds collectés seront finalement transmis courant septembre à l’Association des Psychologues, sans qu’ESA-Caraïbes puisse participer à l’action sur le terrain.
En Haïti, l’école communautaire de Bois Chadek à Thiotte, qu’ESA Caraïbes soutient depuis 2016 et qui scolarise jusqu’à deux cents enfants, a dû fermer ses portes d’avril à juin, du fait des mesures de lutte contre la pandémie. Pendant cette période, nous avons néanmoins maintenu notre soutien financier d’environ huit cents euros mensuels pour la rémunération des sept enseignants, qui, dans le respect des mesures d’hygiène et de distanciation préconisées, se sont rendus quotidiennement auprès des élèves pour des leçons individuelles -les cours en ligne n’étant pas réalisables dans une région où les familles ne disposent pas d’accès, ni à l’eau courante, ni à l’électricité. Comme dans l’ensemble du pays, l’école a réouvert à la mi-août pour des cours de rattrapage, et la rentrée pour la nouvelle année scolaire est prévue pour le mois d’octobre.
Toujours en Haïti, nous avons répondu fin juillet à une demande d’aide financière d’urgence de cinq cents euros de la part du directeur de l’école communautaire de la zone de Nan Drivé. L’arrêt du pays durant le confinement était venu éreinter des enseignants, au dévouement remarquable, qui travaillent déjà sans rémunération depuis plusieurs années dans l’attente d’une régularisation promise par l’Etat haïtien mais pas encore honorée. Depuis quelques années, nous accompagnons ponctuellement cette seconde école communautaire de Thiotte, qui scolarise aussi jusqu’à deux cents enfants. Mais nos moyens financiers ne nous permettent pas de soutenir la rémunération de ses enseignants, et nous travaillons depuis plusieurs mois à trouver un sponsor pour cette école.

Dans ces derniers cas, Puerto Rico et l’école de Nan Drive en Haïti, les restrictions de déplacement liées au COVID-19 nous ont conduits à déroger à notre règle qui est de toujours accompagner sur le terrain la distribution des aides financières d’urgence, non intégrées dans des programmes réguliers.
En août et en ce début septembre, ESA Caraïbes a collaboré comme les années prédentes à l’organisation de la venue et à l’accueil de plusieurs jeunes enfants d’îles voisines (Sainte Lucie et Saint Vincent), pour des traitements anti-cancéreux ou des interventions par cathétérisme cardiaque. L’interdiction de voyager en dehors de motifs sérieux et impérieux, l’absence de liaisons commerciales aériennes ou maritimes, la rareté des places sur les navires privés, et le respect des délais pour les tests PCR, ont constitué de véritables défis et nécessité l’implication de tous les partenaires.
Dans toutes ces situations, une solution adaptée a pu être trouvée. Avec l’entrée dans le cœur de la saison cyclonique, qu’en sera-t-il dans les prochaines semaines ?

Avec la saison cyclonique, la solidarité empêchée ? Anticiper le déploiement de la solidarité.
La saison cyclonique s’annonce particulièrement active cette année. « Ouragans : Va-t-on manquer de lettres pour les nommer cette année ? » titre le journal français Libération le 15 août dernier. Cité dans le même article, le directeur du National Weather Service américain, créé en 1870, indique « Cette saison pourrait s’avérer l’une des plus actives depuis le début de nos relevés ». Un article du site la1ere.francetvinfo.fr rappelle le 6 août, qu’une saison moyenne produit 12 tempêtes nommées et 6 ouragans dont 3 majeurs, et que pour cette saison les prévisions doublent ces chiffres.
Il y a environ dix jours, dans le sud-est d’Haïti, où ESA Caraïbes travaille depuis 2012, les pluies torrentielles accompagnant la tempête Laura ont provoqué des pertes humaines et d’importants dommages, à Thiotte et dans les communes environnantes, principalement à Anse-à-Pître. De 40 à 50% des récoltes pourraient avoir été détruites, après que les précédentes récoltes des mois d’avril et mai avaient déjà été ruinées par une forte sécheresse.
Au même endroit, en 2016 les pluies associées au cyclone Matthew avaient occasionné des dégâts considérables. ESA Caraïbes s’était rendu sur place pour apporter une aide financière et alimentaire d’urgence aux familles, et une assistance aux petits producteurs. Un film documentaire « Konbit pou Bel Ans » (2), diffusé à la Martinique, avait témoigné de cette action de solidarité.
Mais, cette année, la fermeture des frontières et des lignes aériennes nous empêche de nous rendre sur place et permet difficilement d’envisager l’organisation d’une action de solidarité d’urgence avec les organisations communautaires de la zone.

En ce début du mois de septembre, nous sommes entrés dans la période habituellement la plus active de la saison cyclonique. Si l’un des ouragans majeurs prévus vient à frapper la Martinique, la Guadeloupe, la Dominique, Sainte Lucie ou encore Haïti, nos populations seront-elles empêchées de se porter assistance par les mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19, de validité de tests PCR et d’interdiction d’entrée sur le territoire ou dans les eaux territoriales ? Une telle situation serait-elle acceptable par nos populations ? Inversement, un déploiement de solidarités passant outre ces mesures serait-il acceptable par les autorités de nos différents territoires ?
Dans un tel contexte, il nous faut envisager des modes d’action opérationnels pour l’aide d’urgence. Anticiper et porter rapidement ces questions auprès des autorités de chacun de nos territoires est une nécessité.

Quelle solidarité ? Une mobilisation citoyenne « Kolé tèt kolé zépol »(4), le pari gagnant du colibri(5).
Selon l’ampleur de la catastrophe, le déploiement de l’aide des pouvoirs publics ou des grandes organisations internationales peut prendre de 4 à 6 semaines pour atteindre sa pleine dimension. Durant cette période, la solidarité citoyenne de proximité a un véritable rôle à tenir, complémentaire de celui des grands acteurs dans la gestion globale de la crise humanitaire.
Ni ONG internationales, ni agences gouvernementales, les nombreuses organisations de la société civile agissant dans la solidarité ont des capacités de mobilisation et de décision simples et rapides, renforcées par une connaissance intime de l’environnement physique et culturel caribéen, et le plus souvent l’usage partagé de la langue créole. Associations de toutes natures et de toutes tailles, municipalités, clubs services, établissements scolaires, organisations professionnelles et syndicales, comités d’entreprises, entreprises, radios et médias locaux, ou encore indépendants et particuliers, etc. répondent généralement à un élan spontané de générosité et de solidarité lors de la survenance d’une catastrophe de grande ampleur. Leurs moyens peuvent être modestes, mais, coordonnés autour d’organisations opérationnelles bénévoles dédiées à la solidarité citoyenne, l’addition de tous ces élans de solidarité peut être considérable.
En 2010, par exemple, après le séisme à Port-au-Prince en Haïti, l’association Urgence Caraïbe soutenue par l’élan de solidarité de la population martiniquaise, malgré l’incrédulité initiale des autorités préfectorales martiniquaises, avait par l’ampleur de ses collectes permis l’envoi de plus de 1.200 tonnes d’aide humanitaire en Haïti, nécessitant l’affrêtement d’une barge et d’un remorqueur par le Ministère des Affaires Étrangères français pour le transport de l’aide depuis la Martinique.
Avec les territoires caribéens voisins, il existe des liens forts de toute nature, culturels, historiques, linguistiques, économiques, associatifs, familiaux, etc. En cas de catastrophe, grâce à la proximité de nos territoires, les particuliers et les organisations des sociétés civiles sont capables de mobiliser une multitude d’embarcations de petites tailles, et d’atteindre de manière rapide de nombreux lieux du territoire sinistré. Dans les premiers temps, durant lesquels les infrastructures routières et maritimes peuvent être inopérantes, détruites ou engorgées, cette « logistique du colibri » (4), une aide modeste et répétée délivrée en quelques heures à peine à ses destinataires, évite l’entonnoir des entrepôts centralisateurs ou la constitution de stocks, créateurs d’insécurité en situation de crise. Elle apporte aux populations une assistance conséquente par son caractère immédiat, son cumul et sa répartition.
En 2017 par exemple, après le passage dévastateur du cyclone Maria sur l’île de la Dominique, notre association, ESA-Caraïbes, a mobilisé pendant plusieurs semaines, avec la ville du Prêcheur, des dizaines de bénévoles qui se sont relayés pour recevoir, conditionner et charger l’aide alimentaire sur les yoles des pêcheurs, acheminant quotidiennement une à deux tonnes d’aide vers les communes isolées du sud de la Dominique. Ces communes aux infrastructures (routes et pontons) détruites étant inaccessibles, c’est souvent dans le chahut des vagues, et sur le dos des bénévoles, que les chargements y ont été débarqués. Plus de soixante tonnes d’aide alimentaire ont ainsi été distribuées, destinées à environ 8.000 personnes, soit près de 10% de la population de la Dominique, avec une moyenne de 250 grammes d’aide alimentaire par personne et par jour, démontrant ainsi l’efficacité remarquable que peut atteindre une mobilisation citoyenne de proximité. Un film documentaire « Koudmen citoyen entre voisins » (3), diffusé à la Martinique, avait témoigné de cette action de solidarité.
Cependant, ces associations bénévoles ne disposent d’aucun permanent dédié à l’organisation de ces opérations de solidarité, dont le succès repose sur le dévouement de quelques volontaires expérimentés mobilisés lors de la survenance de ces catastrophes. Improvisées dans l’urgence, ces actions nécessitent alors une dépense d’énergie exceptionnelle, pouvant durer jusqu’à plusieurs semaines, qui a un coût physique, et éventuellement financier, important pour ces bénévoles.
Devant l’augmentation en nombre et en intensité des catastrophes climatiques -ouragans, sécheresses, pluies diluviennes, inondations, tempêtes -nos sociétés civiles doivent s’organiser pour anticiper la préparation de ces opérations de solidarité post-catastrophe, afin de pérenniser et d’optimiser notre capacité d’action collective.
ESA Caraïbes : un agenda des sociétés civiles caribéennes pour la solidarité post-catastrophe
D’année en année, de catastrophe en catastrophe, les dommages subis par les populations de nos divers territoires en cas de cyclones, même s’ils varient par leur ampleur, sont bien connus : atteintes aux habitations, jardins familiaux, terres agricoles, récoltes, routes et infrastructures ; privation de l’accès à l’eau, à l’électricité, aux circuits de distribution alimentaires ; désorganisation temporaire des administrations et services, etc.
Les besoins immédiats des populations sinistrées dans nos territoires sont aussi sensiblement les mêmes d’une catastrophe à l’autre : eau potable, alimentation, produits d’hygiène, matériels et produits d’entretien et de nettoyage, hébergement d’urgence, outils et matériaux de réparation, bâches, containers pour l’eau potable, moustiquaires, couvertures, batteries solaires portables pour l’éclairage et les téléphones, etc.

Nous connaissons bien aussi les moyens matériels nécessaires à l’organisation de cette solidarité de l’urgence : palettes, cartons d’emballage, rouleaux de scotch, rouleaux de films transparents pour palettiser, autocollants pour l’identification lors de l’expédition, transporteurs routiers, entrepôts ou espaces de stockages, espaces pour la mise en cartons et la préparation des palettes, transpalettes ou chariots élévateurs, transporteurs maritimes pour l’acheminement vers les territoires sinistrés, etc.
En réunissant autour d’un projet partagé les organisations des territoires de Sainte Lucie, de Martinique, de Dominique, de Guadeloupe et d’Haïti, qui ont une expérience régulière et ancienne de solidarité et de coopération, nous voulons valoriser l’expérience accumulée au sein de nos associations par plusieurs générations de bénévoles, nous ouvrir à de nouveaux acteurs, et construire les outils nécessaires à une action collective ancrée dans une culture de la préparation et de la prévention.
ESA Caraïbes prend l’initiative d’engager un processus de travail et d’échanges entre organisations, et de proposer la tenue, à la Dominique et à la Martinique en mai 2021, d’une première Semaine annuelle de préparation des solidarités post-catastrophe, qui permettra à nos sociétés civiles de construire un agenda commun pour la réponse aux premières urgences, mais aussi d’élargir cette réponse à de nombreux besoins que l’urgence ne permet pas d’adresser dans des conditions et délais satisfaisants sans préparation préalable.
Il nous faut, par exemple :

-Élaborer des protocoles de collaboration pour la mise à disposition temporaire de moyens matériels et logistiques, avec des associations, entreprises, institutions, administrations, collectivités, désireuses de s’inscrire dans la construction de sociétés résilientes.
-Étudier avec la grande distribution les conditions d’une réservation de stocks limités à l’approche d’un cyclone, libérables en cas de non-survenue de la catastrophe (palettes de bouteilles d’eau, bâches, kit-outils, produits d’entretien, etc.).
-Identifier les organisations partenaires ayant des liens privilégiés avec tel ou tel territoire, collectivité, organisation, ces liens privilégiés étant des atouts sur lesquels s’appuyer, dans le respect des règles de suivi et de transparence, pour une distribution de l’aide efficace et rapide au plus près des familles sinistrées.
-Etudier, en coordination avec les autorités douanières de nos différents territoires, la possibilité de procédures simplifiées pour la déclaration des marchandises acheminées dans les phases d’urgence, afin d’en améliorer le suivi et d’optimiser la sécurité des bénévoles.

Mais aussi, pour améliorer et élargir notre réponse de première urgence :

– Identifier, en coordination avec des centres de recherches, des associations agroécologiques, des réseaux de distribution en circuits courts, les variétés de semences et les fournisseurs adaptés pour l’aide au redémarrage de la petite production alimentaire, chaque territoire disposant de réglementations spécifiques concernant les transports de végétaux et de semences. – Envisager la constitution de stocks de semences à chaque saison cyclonique, afin d’apporter aux jardins familiaux et petites exploitations une aide beaucoup plus précoce dans le processus de reconstruction et de résilience.
-Étudier avec les associations pour la protection de la biodiversité et de l’environnement le type d’aides qu’elles pourraient s’apporter mutuellement en cas de dommages cycloniques, pour le nettoyage des rivières ou des mangroves, la régénération des espaces naturels, la mise en place de refuges pour la biodiversité, etc.
-Imaginer dans les projets de coopération d’établissements scolaires ou culturels l’intégration d’un volet solidarité post-catastrophe : aide en matériel scolaire ou à la reprise des cours, démarrage de co-productions culturelles spécifiques, manifestations culturelles de soutien, etc.
-Préparer, avec les associations pour la défense des droits humains, l’intégration et la prise en compte des nombreuses questions relatives aux violences de genre, à la protection des plus vulnérables, à l’inclusion des personnes handicapées, à l’accueil des réfugiés et des migrants, etc., dans le processus de déploiement de l’aide d’urgence.
-Etudier avec les nombreux métiers du secteur sanitaire, ou de celui du bâtiment, les modalités et conditions de l’aide qu’ils pourraient déployer en première urgence. Là encore, l’anticipation est nécessaire, certaines professions pouvant être très différemment règlementées selon le territoire concerné.

La préparation à la solidarité dans la réciprocité, comme construction d’une résilience commune, est partie intégrante de la prévention des risques majeurs pour nos territoires.

1 : « Yannick Durand. Victime et réfugié du cyclone Maria » : article France Antilles Martinique du 21/08/2020
2 : « Konbit pou Bel Ans » réalisation Laure Martin, Vianney Sotes, Gael Dufief ( https://vimeo.com/198853762 )
3 : « Koudmen citoyen entre voisins » réalisation Anne Cazalès ( https://acazalesinfos.wordpress.com/ )
4 : « Kolé tèt kolé zépol » se traduit par « solidarité »
5 : « Faire sa part », légende amérindienne chère à Pierre Rabhi (https://colibris-lemouvement.org/mouvement/legende-colibri)

Contact :

Patrice Lefaucheur
Tel : +596 (0)6 96 20 56 21 Tel/Whatsapp : +33 (0)6 43 80 66 34 mèl : patrice.lefaucheur@gmail.com
Patrice Lefaucheur, né à Paris en 1963, d’origine franco-haïtienne, vit à la Martinique depuis près de 30 ans. Le séisme de Port-au-Prince le 12 janvier 2010 le pousse à rejoindre l’association martiniquaise de solidarité « Urgence Caraïbes » pour contribuer à l’aide apportée à Haïti, où vivent son père et une grande partie de sa famille paternelle. Quelques mois plus tard, Il rejoint le fonds de dotation martiniquais « Enfants Soleils d’Avenir » (ESA), fondé par le Dr Chalons, pédiatre, spécialisé en santé publique et médecine des catastrophes, ancien administrateur de Médecin du Monde. En 2013 est créée l’association « ESA Caraïbes », branche opérationnelle du fonds de dotation ESA, dont il devient président. Depuis dix ans, ESA mène des projets et des actions de solidarité et de coopération en Haïti et dans la Caraïbe. En 2011, Patrice Lefaucheur a aussi rejoint la « Plateforme d’Intervention Régionale Amériques-Caraïbes (PIRAC) », alors dirigée par Murielle Lesales, comme membre des « Equipes caribéennes de Réponse à l’Urgence (ERU) » de la Croix Rouge française, puis la « Pan-American Disaster Response Unit (PADRU) » de la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Depuis 2010, avec Urgence Caraïbes, puis avec ESA Caraïbes et la Croix Rouge, il a participé, après le séisme de Port-au-Prince ou les cyclones Thomas, Matthew, Irma, Maria et Dorian, pour le plus récent, à des déploiements pour l’aide d’urgence sur de nombreux terrains post-catastrophes : Saint Vincent, Sainte Lucie, Dominique, Saint Martin, Haïti, Bahamas…