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Sur le refus de la vaccination contre le Covid-19 en Guadeloupe

Par Stéphanie Mulot, sociologue —

L’analyse du refus de la vaccination contre le Covid-19 en Guadeloupe ne peut se réduire à l’expérience traumatisante du chlordécone. Les résistances au vaccin, là où la mortalité hospitalière liée à la pandémie a battu des records, expriment une posture de « nationalisme identitaire », s’enracinent dans des idéologies néolibérales et des aspirations décoloniales spécifiques et mettent au jour, in fine, une démocratie sanitaire limitée.

Les crises sanitaires liées à la quatrième vague qu’ont connue la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont souvent présentées comme étant le résultat d’un faible niveau de vaccination et d’une défiance envers les autorités politiques.

Cherchant des spécificités dans ces territoires de l’Outre-mer, héritiers de la colonisation française, certains regards journalistiques tentent de faire émerger des points saillants et exclusifs que seraient d’une part, des expériences traumatisantes de la gestion politique et sanitaire par un État néocolonial, incriminant notamment le scandale du chlordécone et, d’autre part, des attachements fondamentaux à des recours thérapeutiques issus de la pharmacopée locale.

Pour sortir de ces visions réductrices – le matérialisme historique ou le culturalisme ordinaire – nous préférons considérer comme spécifique l’articulation d’une pluralité de facteurs (certains particuliers, d’autres communs à plusieurs sociétés), dans des territoires où ce qui est singulièrement réactivé et questionné, c’est l’autonomie, qu’elle soit politique, sanitaire ou subjective, et la posture de résistance qu’elle impliquerait.

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Comment l’imaginaire colonial représente-t-il les femmes et les hommes par qui le métissage arrive ?

Jeudi 26 septembre 18 h 30 Tropiques-Atrium

Stéphanie Mulot

Aux origines du métissage dans les sociétés colonisées

Comment l’imaginaire colonial représente-t-il les femmes et les hommes par qui le métissage arrive ?

De gré ou de force, quelles étaient les origines et les conditions du métissage ?

Comment ces traces continuent-elles à influencer notre imaginaire des relations sociales, raciales et sexuelles ?

En interrogeant les images des couples mixtes, de la colonisation à nos jours,

Stéphanie Mulot propose un voyage anthropologique interactif dans les fondements de nos sociétés post-coloniales, via la sexualité.

Stéphanie Mulot est Docteure en anthropologie de l’EHESS de Paris,

Professeure des Universités en sociologie à l’Université de Toulouse Jean Jaures et Chercheure associée au Laboratoire caribéen de sciences sociales de l’UA.

La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole
Stéphanie Mulot

La matrifocalité fait l’objet de nombreuses controverses depuis des décennies. Organisation et système relationnel familial décrits dans les sociétés caribéennes postesclavagistes, la matrifocalité a tantôt été présentée comme une spécificité, tantôt comme une illusion, voire comme un biais idéologique. Cet article propose de revenir sur les différentes analyses des relations dans les familles antillaises, et de les confronter aux résultats d’enquête récents.

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