Étiquette : (Park Chan-wook

Eros et Thanatos jouent à la poupée

— Par Jean Roy —

mademoiselleAvec Mademoiselle, Park Chan-wook signe certainement son chef-d’œuvre. Il a été présenté en compétition à Cannes, dont il est reparti avec une récompense technique.

Sélectionné pour être l’entrée sud-coréenne retenue en compétition au dernier Festival de Cannes, Mademoiselle est le premier thriller en costumes de Park Chan-wook. Cette adaptation littéraire est librement inspirée de la romancière britannique ouvertement homosexuelle Sarah Waters (livre publié en français en 10-18 sous le titre « Du bout des doigts). L’histoire originelle du livre (paru en 2002 et qui apporte alors à son auteure une consécration qui lui permet d’être élue auteure de l’année) se situe en 1862, mais le réalisateur la transpose dans la Corée des années 1930, sous la domination japonaise. L’histoire devient celle des rapports entre une jeune femme japonaise, Hideko, vivant luxueusement en recluse dans une propriété isolée imaginaire avec un oncle tyrannique et d’une Coréenne, Sookee, engagée pour être sa bonne à tout faire. Mais Sookee a un secret. Avec la complicité d’un escroc se faisant passer pour un comte, elle a d’autres ambitions que de demeurer domestique jusqu’à son trépas.

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« Old Boy » à Madiana

old_boyLA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 01/01/2014

On n’aime pas

En 2004, Park Chan-wook avait frappé fort avec Old Boy. S’inspirant d’un manga, le cinéaste sud-coréen en tirait une variation très libre sur le Comte de Monte-Cristo, où un père de famille détenu quinze années durant dans une chambre d’hôtel sans fenêtre, puis libéré sans explication, partait en chasse de son mystérieux persécuteur… Spike Lee a le mérite de ne pas avoir adouci l’intrigue — la révélation finale ajoute même une dose de sordide. Mais le reste est une calamité. Quand Spike Lee recopie le film coréen, sa réalisation en pilotage automatique est bien incapable d’égaler le style flamboyant de Park Chan-wook. Les rares fois où il s’en démarque, c’est pire.

L’interprétation du pénible Josh Brolin n’arrange rien. Dans la première partie, il surjoue l’homme brisé façon Jack Nicholson sous cocaïne. Dans la seconde, sa palette très limitée d’expressions le rapproche davantage d’Arnold Schwarzenegger période Terminator… — Samuel Douhaire

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