— Par Selim Lander —
Cette troisième journée des RCM 2016 a levé les doutes que nous manifestions à la fin du billet précédent, avec deux vrais films de cinéastes, tous les deux passionnants.
Commençons par le long métrage, Paulina, de l’argentin Santiago Mitre, grand prix de la Semaine de la critique à Cannes, l’année dernière. Un film qui mérite 4 étoiles sur 5 sur le plan strictement cinématographique avec des éclairages parfaitement adaptés à la couleur presque constamment sombre de l’histoire. Toutes les séquences tournées dans le pueblo où l’héroïne, Paulina, va enseigner les droits de l’homme dans le cadre d’un programme expérimental destiné à apporter quelques lumières aux populations déshéritées, sont sombres. Même en plein jour, au soleil, on ne voit aucune couleur éclatante. Les seules séquences où le soleil est vraiment là, derrière les fenêtres, jouant sur la végétation du jardin sont tournées dans la maison du père de Paulina qui incarne (le père et au moins jusqu’au drame) une sorte d’équilibre existentiel. Il est dommage de raconter l’histoire mais il faut quand même ici révéler l’essentiel.

Pour clore en beauté la programmation à l’Atrium de « Regards sur la Caraïbe », Steve Zébina nous a fait cadeau, ce mardi 28 avril, d’un film trinidadien : « Art Connect », superbe documentaire de Miquel Galofré, réalisateur de talent né à Barcelone en 1970, déjà plusieurs fois primé, qui a mené en parallèle la réalisation de cette œuvre sur un groupe de jeunes trinidadiens et un reportage sur une prison à sécurité maximale de la Jamaïque. Il justifie le lien qui unit ces deux projets : « Il est apparu que tous les “criminels” ont été victimes quand ils étaient enfants ».