Recension de Métaspora. Essai sur les patries intimes de Joël Des Rosiers

— Par Pascal Chevrette —
À première vue, Métaspora est un titre qui fait sourciller. Néologisme forgé par le poète québécois d’origine haïtienne Joël Des Rosiers, il recèle de nombreuses significations et s’apparente à « diaspora » ; disons qu’il approfondit l’idée de la dispersion en l’amenant du côté de l’art et de l’imaginaire.
Les essais, notes de lecture, conférences et entretiens qui composent cet essai original explorent les aspects d’une esthétique se voulant « transnationale » et « postcoloniale ». Après un texte d’introduction où il présente sa notion (« Fabriques de la métaspora »), Des Rosiers l’applique aux œuvres de plusieurs écrivains, poètes et artistes, principalement originaires des Caraïbes, qui ont tâché, par l’art – par la sublimation – de se guérir des blessures et drames issus d’un passé colonial.
Des Rosiers est un poète prolifique, médecin, psychiatre et aussi psychanalyste. Sa prose, précieuse et élégante, florissante, se nourrit à ces trois racines et allégeances. Ayant étudié en Europe, il réside actuellement au Québec où il exerce la médecine.

Poète, essayiste, psychiatre et psychanalyste, Joël Des Rosiers publie en novembre dernier Métaspora, Essai sur les patries intimes(1). Une publication parue chez Tryptique à Montréal, comme l’ensemble des titres de l’auteur depuis 1987. Joël Des Rosiers est récipiendaire de nombreux prix parmi lesquels, en 2011, le prix du Québec Athanase-David pour la qualité exceptionnelle de son œuvre. Focus sur son dernier essai.