Étiquette : « Le repas des fauves »

« Le repas des fauves », par la Cie Courtes Lignes : utilitarisme ou déontologisme?

— Par Roland Sabra —
« Le repas des fauves » de Vahé Katcha et adapté au théâtre par Julien Sibre est construit autour d’un débat éthique vieux comme le monde. Le succès populaire de la pièce atteste de la permanence d’un questionnement autour d’éthique déontologique et éthique conséquentialiste.
1942 en France, une ville de province, un dîner de la bourgeoisie locale. Pour l’anniversaire de Sophie, Victor, son mari a réuni le cercle des intimes. Malgré l’Occupation et les restrictions la soirée s’annonce festive. Combines, marché noir, petits arrangements, compromission et collaboration ont été les pourvoyeurs de la fête. Au milieu des échanges et des mondanités, au piede l’immeuble un attentat tue deux officiers allemands. Kaubach, le chef de la Gestapo exige deux otages par appartement. Parce qu’il fréquente la librairie de Victor, et par « courtoisie », il accorde deux heures aux sept convives pour designer deux d’entre eux . Outre le couple mari et femme il y a là Jean-Paul, le médecin, Pierre, aveugle et réformé depuis qu’il est rentré du front, André, qui vend sans complexe de l’acier aux Allemands, Françoise, une veuve attirée par la Résistance, et Vincent, maître de philosophie désabusé.

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Courtes Lignes présente : « Le Repas des fauves » de Vahé Katcha

— Par Selim Lander —

Que fait le théâtre de boulevard sinon nous amuser de situations dramatiques, susceptibles a priori de donner plus à pleurer qu’à rire ? Le ressort le plus courant, dans le vaudeville, consiste à se moquer d’un cocu, en usant largement du procédé dit de « l’ironie » : tout le monde est au courant, y compris les spectateurs, de ce que le mari malheureux ignore encore. Cependant, comme le thème est éculé à force d’avoir servi, les auteurs ont dû explorer d’autres voies. Pour ne prendre qu’un exemple, emprunté à Guitry, dans la pièce mystérieusement intitulée Le KWTZ[i], lorsque le mari cocu apparaît, tout à fait à la fin, il n’ignore déjà plus qu’il est trompé par sa femme avec son meilleur ami et la pièce joue sur un autre ressort, principalement un faux suicide des amants et, accessoirement, lorsque le mari paraît enfin, sur l’incertitude quant au comportement qu’il adoptera à leur égard.

Si cette pièce tourne encore autour du cocuage, le thème n’intervient plus guère, ou alors de manière anecdotique, chez les auteurs contemporains. Tel est le cas dans Le Repas des fauves où le mari découvre que sa jeune épouse n’est pas tout à fait l’oisillon de la dernière couvée qu’il croyait.

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« Le repas des fauves », de Vahé Katcha, adaptation de Julien Sibre

31 mai à 19h 30, 1er juin à 10h & 19h 30,  2 juin à 19h 30 & 3 juin à 15h 30 & 20h au T.A.C.

Texte de Vahé Katcha
Mise en scène : Claude-Georges Grimonprez

Synopsis :1942, Dans la France occupée, sept amis se retrouvent pour fêter l’anniversaire de leur hôte. La soirée se déroule sous les meilleurs auspices, jusqu’à ce qu’au pied de leur immeuble soient abattus deux officiers allemands. Par représailles, la Gestapo exige qu’ils désignent deux otages choisis parmi eux.

Le Commandant Kaubach, qui dirige cette opération, reconnaît, en la personne du propriétaire de l’appartement, M. Pélissier, un libraire à qui il achète régulièrement des ouvrages. Soucieux d’entretenir les rapports courtois qu’il a toujours eus avec le libraire, le Commandant Kaubach décide de ne passer prendre les otages qu’au dessert.

Julien Sibre a eu l’idée de monter la pièce en 2001, en voyant à la télévision le film de Christian-Jaque, Le Repas des fauves, avec Claude Rich, France Anglade, Francis Blanche, Antonella Lualdi. Après avoir abandonné un autre projet, il a contacté Vahé Katcha, l’auteur de la pièce, puis retravaillé l’adaptation avec son accord (l’auteur est décédé entre-temps, en 2003).

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