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Point de vue : Frédéric Boyer : Israël-Palestine, la propriété des absents

Le journal La Croix accueille de grandes signatures de journalistes et d’experts qui apportent un point de vue singulier sur le présent. Frédéric Boyer est écrivain, traducteur et éditeur français. Le 1er juin 2018, il reprend officiellement la direction des éditions P.O.L. Il a reçu en 1993 le Prix du Livre Inter pour son roman Des choses idiotes et douces, en 2008 le Prix Jules-Janin de l’Académie française pour sa nouvelle traduction des Confessions de Saint Augustin, Les Aveux.

Un recueil de ses articles publiés depuis trois ans dans le quotidien, est paru en septembre aux éditions Bayard : Sous l’éclat des flèches.

Ce 24 mai 2021, il revient, dans sa chronique, sur la situation des déplacés internes palestiniens de 1948, qui se sont retrouvés privés de leurs terres, conflit à l’origine de l’explosion de violence ces dernières semaines. 

– par Frédéric Boyer –

« Les nouvelles venues de Jérusalem et de Gaza me désespèrent. Les menaces d’expropriation de familles palestiniennes habitant le petit quartier de Cheikh Jarrah, au nord de la Vieille Ville, ont réamorcé la violence fratricide.

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La lucidité-oxygène de Patrick Chamoiseau (1/2)

« L’heure Bleue » de Laure Adler : 54 minutes

 

En 1992, il se voit décerner le prix Goncourt pour son roman “Texaco”. Près de trente ans plus tard, c’est en Martinique que Laure Adler part à la rencontre de l’écrivain Patrick Chamoiseau, pour tracer avec lui les contours d’une “lucidité nouvelle” précipitée par la pandémie.

Il est devenu muet lorsqu’il a découvert, en entrant à l’école à Fort-de-France, qu’on ne parlait pas créole mais français. Aujourd’hui, il cite son ami et complice Edouard Glissant qui écrivait “en présence de toutes les langues du monde”. 

Auteur de dizaines de romans et d’essais et créateur de mots et de sens, Patrick Chamoiseau a bel et bien fait du langage un allié dans sa lutte contre les absolus – une langue, une couleur de peau, une religion, un imaginaire – sur lesquels le colonialisme a fondé sa domination. 

À écouter  Patrick Chamoiseau avec « La matière de l’absence » aux Editions du Seuil

53 min

René Char a dit : “La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil » : à l’opposé d’une lucidité amère, c’est une lucidité fertile, qu’il appelle “lucidité-oxygène”, que cherche à penser Patrick Chamoiseau.

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