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« Nous ne devons pas nous tromper de combat ! Nos ancêtres ne sont pas nos adversaires ! »

— Par La Fabrique décoloniale —

Plusieurs monuments aux morts ont été vandalisés dans la nuit du 25 au 26 décembre 2021 au François, à Ducos et à Rivière-Salée. S’agit-il là de faits isolés ou de manifestations contre la (néo)colonisation et les discriminations qui persistent ?

Que veulent exprimer ceux et celles qui s’en prennent aux noms des Martiniquais gravés sur des plaques de marbre et qui résultent de la volonté d’autres Martiniquais de les honorer ?

Des Martiniquais et Martiniquaises ont décidé de partir pour défendre la « mère-patrie » lors de la Première Guerre mondiale mais aussi pour défendre la France Libre lors de la Seconde Guerre mondiale. Que peut-on leur reprocher ? Étaient-ils plus aliénés que nous, étaient-ils des êtres sans conscience ? Marcel Manville et Frantz Fanon ont-ils démérité en partant en dissidence ? Les dissidents ont-ils renié leur amour de la Martinique pour qu’ils méritent un tel sort ?

Des hommes et des femmes se sont battus à un moment de l’histoire de la Martinique parce qu’ils ont cru que c’était cette voie qu’il fallait prendre, la voie de la revendication de la départementalisation, la voie de la sortie de l’arbitraire colonial.

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Anticorps : Penser/Panser la Martinique en temps de pandémie

La Fabrique décoloniale est un groupe de citoyen.ne.s mené par des chercheur.e.s, historien.ne.s et artistes martiniquais.e.s, fondé dans le contexte des tensions sociales qui agitent la société martiniquaise depuis mai 2019. Cette association a pour vocation de s’interroger sur l’origine, l’influence et le dépassement du fait colonial. Ces deux dernières années, nous avons assisté à l’émergence de problématiques politiques et sociales nouvelles liées à la gestion particulière de la pandémie en Martinique. Ces dynamiques tiennent à la fois du champ politique, médical, médiatique et social. Elles nous renseignent sur notre capacité commune à gérer une crise complexe et sans doute à inventer de nouvelles formes de résilience. Ce texte est le fruit de réflexions quant à ces nouvelles dynamiques.

Depuis le mois de juin 2021, la Martinique et la Guadeloupe font face à leur quatrième et plus violente vague épidémique (jusqu’à 12 morts par jour). En Martinique, les hôpitaux et les morgues sont encore saturés aujourd’hui et tous les soignants du CHUM qui étaient en congé ont été sommés de regagner leurs postes. Des centaines de professionnels de santé et de pompiers se sont portés volontaires pour faire le déplacement de la France vers la Caraïbe afin de porter assistance dans les hôpitaux.

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