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L’éphéméride du 2 octobre

Joséphine Baker, à 19 ans, fait scandale en passant en première partie dans la Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées le 2 octobre 1925

La Revue nègre est un spectacle musical créé en 1925 à Paris. Par son succès et la personnalité de Joséphine Baker qui en est l’étoile montante, elle permet entre autres une diffusion plus large de la musique de jazz et de la culture noire en Europe.

Histoire
La création de la Revue nègre est liée à l’émergence en France de la musique dite de jazz : celle-ci débarque à Paris quelques mois avant la fin de la Première Guerre mondiale via les jazz-bands composés de soldats américains et influence des musiciens comme Igor Stravinsky (Ragtime, 1919), des poètes comme Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire ou Blaise Cendrars, des peintres, avant de se diffuser dans les dancings parisiens à travers la mode du charleston. D’autres styles sont révélés comme le Jazz Nouvelle-Orléans depuis Londres où Duke Ellington donna très tôt une série de concerts. D’autre part, au début des années 1920, les spectacles de music-hall et de cabaret se diffusent auprès d’un plus grand public.

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Et si Joséphine Baker entrait au Panthéon ?

—Par Régis Debray (Ecrivain et philosophe) —

baker_josephC’est toujours le présent qui se célèbre lui-même en consacrant tel ou tel fantôme tutélaire. Pourquoi, dès lors, ne pas jouer cartes sur table, sans trop se mentir à soi-même ?

En rendant les honneurs du Panthéon à Joséphine Baker, l’époque ne ferait qu’endosser haut et fort ce qu’elle a de singulier, et de plus dynamique. Elle se distingue de ses devancières par ceci que la femme libre, le colonisé, le coloré des confins, le bi ou l’homosexuel, ont fait irruption à l’avant-scène, avec des formes d’art jusqu’alors dédaignées, la danse, le rythme, le jazz, la chanson.

L’esprit des hauteurs a trop censuré le corps, le grand absent des annales homologuées républicaines – même si le sport, la mode et la publicité le rendent omniprésent. Tous ces nouveaux venus, exotiques ou excentriques, n’ont-il pas éventé notre province ? Ils ont, en nous perturbant, beaucoup donné. Notre modernité leur doit son merveilleux, le plus clair de ses battements d’aile et de coeur. On peut leur en rendre grâce.

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