Étiquette : Jean-Marie Nol

Le désengagement de l’État, un séisme social annoncé

Un ciel hexagonal sombre et menaçant empli de nuages lourds laisse présager une tempête économique et sociale sur la Guadeloupe .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe semble devoir désormais entrée dans une phase historique de désenchantement budgétaire avec à la clé des conséquences économiques et sociales . Nous n’avons plus le loisir de demeurer dans l’insouciance et le déni de réalité, car il y a déjà péril en la demeure. Après des décennies de prospérité sociale et de protection étendue, les signes de fatigue du modèle d’État-providence français se multiplient. La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme, les chiffres s’emballent, et le gouvernement reconnaît à demi-mot que la « générosité » qui a longtemps fait la fierté nationale arrive peut-être à son terme. Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, l’a affirmé sans détour : « La générosité qu’on a connue est peut-être arrivée à son terme. » Cette phrase résonne comme un aveu autant que comme un avertissement. Car c’est tout un modèle social qui, fragilisé par des décennies de déficits et de dettes, s’apprête à être révisé dans ses fondements mêmes.

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Vers un Outre-mer européen

Exégèse d’un scénario inédit, déjà virtuellement écrit, d’un rattachement institutionnel de l’outre-mer à l’Union Européenne.

— Par Jean-Marie Nol —

Le scénario d’un rattachement institutionnel direct de l’outre-mer français à l’Union européenne, encore tabou il y a quelques années, semble aujourd’hui faire son chemin dans les cercles politiques les plus fermés et économiques les plus lucides. Derrière les discours officiels empreints d’attachement républicain et de continuité nationale, se profile en réalité une logique comptable et stratégique : celle d’une France qui, étranglée par sa dette, chercherait à déléguer une partie du fardeau financier que représente la gestion de ses territoires ultramarins à l’Union européenne. Ce basculement, loin d’être une rupture brutale, s’inscrirait dans un continuum historique amorcé depuis le traité de Rome de 1957, qui a progressivement arrimé les Outre-mer à la construction communautaire.

Depuis plus d’un demi-siècle, l’Union européenne a élaboré deux cadres distincts pour organiser sa relation avec ces territoires : les régions ultrapériphériques (RUP), intégrées pleinement dans le marché intérieur, et les pays et territoires d’outre-mer (PTOM), qui jouissent d’un statut d’association plus souple. La France, particularité unique en Europe, cumule les deux régimes.

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Ouragan Melissa : l’avertissement avant la rupture

L’énorme risque systémique du changement climatique pour la Guadeloupe et la Martinique.

— Par Jean-Marie Nol —

L’ouragan Melissa, le plus puissant jamais enregistré en Jamaïque, a ravagé l’île avec des rafales atteignant 300 km/h . Face à ces “dévastations inimaginables”, causés par l’ouragan, tous les experts s’accordent à mettre en cause le changement climatique, et disent que la Guadeloupe ne sera certainement pas épargnée par ce genre de puissant phénomène météorologique. Ouragan Melissa: dévastation « à des niveaux jamais vus » en Jamaïque, selon l’ONU. L’ouragan Melissa, qui vient de frapper la Jamaïque avec une violence inédite, résonne comme un sinistre avertissement pour la Guadeloupe et la Martinique. Les images de désolation, les villes englouties, les infrastructures anéanties, les populations sinistrées rappellent combien les territoires insulaires de la Caraïbe se trouvent désormais en première ligne face au dérèglement climatique. Selon les scientifiques de l’Imperial College de Londres, un ouragan d’une telle intensité est aujourd’hui quatre fois plus probable qu’il ne l’était avant l’ère industrielle, en raison directe du réchauffement de la planète causé par les activités humaines. Ce constat glaçant illustre un bouleversement climatique dont les conséquences pourraient être dramatiques pour les Antilles françaises si une telle catastrophe venait à s’y reproduire.

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Cyclone Mélissa : L’autonomie de la Guadeloupe en question ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’ouragan Melissa, le plus puissant jamais enregistré en Jamaïque, a ravagé l’île avec des rafales atteignant 300 km/h . Face à ces “dévastations inimaginables”, causés par l’ouragan, tous les experts s’accordent à mettre en cause le changement climatique, et disent que la Guadeloupe ne sera certainement pas épargnée par ce genre de puissant phénomène météorologique. Alors , Quid de l’irresponsabilité des élus Guadeloupéens qui prônent une autonomie dans le cadre de l’article 74 dans un avenir menaçant et de surcroît dans le contexte d’une France en crise qui ne peut plus payer la note ?
La tentation d’une autonomie institutionnelle de la Guadeloupe, portée par certains élus locaux au nom d’un prétendu « sursaut identitaire » et d’une meilleure gouvernance locale , se révèle aujourd’hui d’une redoutable imprudence. Revendiquer une évolution statutaire dans le cadre de l’article 74 de la Constitution, au moment même où la France s’enlise dans une crise économique, politique et morale sans précédent, relève moins d’un acte de clairvoyance que d’une fuite en avant idéologique . Car jamais le contexte national n’a été aussi instable, jamais la défiance envers les institutions n’a été aussi profonde, et jamais les marges de manœuvre financières de l’État n’ont été aussi réduites.

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Guadeloupe : penser demain face aux fractures d’aujourd’hui

Quels défis et enjeux les Guadeloupéens devront-ils devoir affronter à l’avenir dans une France en crise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La France semble engagée sur une pente glissante, où s’entremêlent lassitude démocratique, défiance politique et quête d’autorité. L’enquête Ipsos « Fractures françaises 2025 » en dresse un constat implacable : jamais les Français n’ont été aussi pessimistes quant à l’avenir de leur pays. Près de 90 % estiment que la France est en déclin, un record historique qui traduit un profond désenchantement vis-à-vis du système politique. Dans ce paysage morcelé, le Rassemblement national apparaît comme le grand bénéficiaire de cette crise de confiance. Son image s’est normalisée : 47 % des citoyens le jugent désormais capable de gouverner, et sa base électorale s’est considérablement élargie tandis que les partis traditionnels – de Renaissance à la gauche – s’effondrent.

Cette recomposition traduit une droitisation du paysage politique et une inquiétante banalisation des thèses identitaires. La France, secouée par les crises économiques, sociales et institutionnelles, glisse vers une polarisation accrue où le débat public s’empoisonne de peurs et de rancunes. Le président Macron, usé par les crises et discrédité par une majorité de Français, n’incarne plus ni autorité ni vision.

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Outre-mer : Vers un transfert à l’Europe ?

Coup de rabot sur le budget de l’outre-mer : pourquoi autant de manque de discernement des intellectuels et d’aveuglement de nos élus ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le coup de rabot annoncé sur le budget de l’Outre-mer marque sans doute plus qu’une simple inflexion budgétaire : il s’apparente à un tournant historique dans la gouvernance des territoires ultramarins. À travers cette réduction de moyens et la redéfinition progressive des compétences, c’est un véritable basculement stratégique qui se dessine — celui d’un transfert partiel, puis peut-être total, de la gestion politique et surtout économique de l’Outre-mer vers l’Union européenne. Cette hypothèse, encore taboue dans le débat public, prend aujourd’hui une consistance nouvelle à la lumière des signaux faibles envoyés par le gouvernement français et du contexte budgétaire national qui ne laisse plus aucune marge de manœuvre financière aux régions et territoires d’outre-mer.

En effet, la France n’a plus les moyens de financer indéfiniment les 36 milliards d’euros que représente chaque année le coût global de l’Outre-mer pour ses finances publiques. Derrière la rhétorique du « recentrage budgétaire » ou de la « rationalisation de la dépense publique » se profile une réalité plus brutale : l’hexagone , asphyxiée par la dette et contrainte par les règles européennes de discipline budgétaire, prépare une redéfinition profonde de sa relation avec ses territoires éloignés.

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Un territoire sans cap

Mais qui sont les coupables et responsables des maux et de la dérive de la société antillaise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La société guadeloupéenne traverse aujourd’hui une crise multiforme dont les symptômes sont visibles à tous les niveaux de la vie collective : violence aveugle et endémique avec au compteur un 43 ème meurtre par balles depuis le début de l’année , mal-être sociétal, perte de sens et de repères, déliquescence des solidarités familiales, délitement de la famille, éducation nationale dont la mission d’éducation et d’instruction est en perdition, exil massif de la jeunesse faute de perspectives, et crise aiguë des services publics essentiels, à commencer par celui de l’eau. À cette liste de maux s’ajoutent une économie atone et sans croissance , étranglée par la stagnation du BTP et plus largement de l’activité économique , un endettement excessif des ménages et surtout des collectivités locales, et un vieillissement démographique qui fragilise encore davantage le secteur de la santé et le tissu social. Ces phénomènes ne sont pas le fruit du hasard : ils traduisent, au fond, la faillite de la décision publique nationale et locale, le manque de clairvoyance de nos parlementaires et de responsabilité de ceux des élus locaux qui, depuis des décennies, ont eu pour mission de conduire la Guadeloupe vers un avenir plus stable et plus équitable.

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Espérer la crise ou bâtir l’avenir ?

Quel futur souhaitable pour la Guadeloupe et la Martinique dans une France en crise ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le président Emmanuel Macron a récemment convié les élus ultramarins à l’Élysée pour discuter de l’avenir institutionnel des territoires d’Outre-mer. À l’issue de cette rencontre, des groupes de travail sur l’autonomie seront installés d’ici la fin de l’année afin d’explorer les voies d’une possible évolution statutaire. Mais le chef de l’État, tout en ouvrant cette perspective, a prévenu : « on ne peut sans doute pas demander de nouveaux droits sans en sacrifier d’autres ». Cette formule sibylline , mais lourde de sens, sonne comme un avertissement aux élus dans un contexte où la France, traversée par des crises à répétition, se prépare à affronter des années d’incertitudes financières, économiques, sociales et politiques.

Car 2026 s’annonce déjà comme une année charnière, peut-être celle de tous les dangers : instabilité politique et surtout institutionnelle, menace de récession, faillites d’entreprises en série, plans sociaux et déséquilibres budgétaires accumulés , menaces géopolitiques, laissent présager un avenir sombre. Le pays semble s’être enfoncé dans une spirale d’immobilisme et de défiance, incapable de se réinventer autrement que sous la contrainte d’une catharsis .

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Outre-mer : les sacrifiés du budget

Budget 2026: reculer sur la dette pour mieux plonger à terme dans l’austérité ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le budget présenté par le gouvernement de Sébastien Lecornu s’apparente à un exercice d’équilibrisme où la prudence affichée masque difficilement la perspective d’un plongeon inévitable dans l’austérité. En apparence, l’exécutif se veut rassurant : il s’agit d’un plan de redressement budgétaire mesuré, étalé dans le temps, pour ramener le déficit public de 5,4 % du PIB cette année à 4,7 % en 2026. Un effort de 30 milliards d’euros est annoncé, mais il s’agit là d’un premier pas dans une marche beaucoup plus longue et périlleuse, car selon le Conseil d’analyse économique, il faudrait plus de 100 milliards d’euros d’efforts pour stabiliser la dette française, désormais proche de 116 % du PIB. Autrement dit, le gouvernement recule pour mieux plonger, retardant une cure de rigueur dont les contours s’esquissent déjà.

Dans ce contexte de tensions politiques et de défiance généralisée, la scène parlementaire s’enlise dans une opposition stérile où le débat d’idées cède le pas aux postures. Les motions de censure qui ont échoué à faire tomber le gouvernement n’étaient qu’un épisode de plus dans cette guerre d’usure institutionnelle, où chaque camp joue son propre calcul politique plutôt que l’intérêt national.

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Censure et risque politique

Le jeu trouble de démagogie et d’irresponsabilité des députés d’outre-mer qui fait le jeu des extrêmes.

— Par Jean-Marie Nol —

Il est un paradoxe saisissant dans la vie politique française : ceux des députés qui se posent en remparts contre la montée du Rassemblement national en viennent aujourd’hui, par calcul ou inconscience, à lui ouvrir la voie royale du pouvoir . C’est précisément ce que révèle le comportement d’un groupe de députés socialistes d’outre-mer – Christian Baptiste, Béatrice Bellay, Élie Califer, Philippe Naillet et Jiovanny William – qui selon une dépêche de l’AFP ont décidé de voter la motion de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré la consigne claire du Non à la censure du Parti socialiste. En s’associant à un geste politique dont les conséquences pourraient provoquer la chute du gouvernement et, à terme, la dissolution de l’Assemblée nationale, ces élus offrent en fait, à l’insu de leur plein gré, de manière totalement irresponsable un tremplin inattendu à Marine Le Pen et à Jordan Bardella pour une prochaine accession aux responsabilités du pouvoir en France. Force est de souligner qu’ils en seront tous comptables dans le futur.

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Guadeloupe : autonomie ou statu quo ?

Autonomie ou nouvel acte de décentralisation pour la Guadeloupe , telle est la question posée avec Naïma Moutchou au ministère des outres-mers ?

— Par Jean-Marie Nol —
Avec la nomination de Naïma Moutchou au ministère des Outre-mer, c’est un signal fort qu’envoie Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu : celui de l’ouverture d’un processus inédit, celui de l’autonomie de la Guadeloupe. Dans un contexte politique explosif, où le nouveau Premier ministre peine déjà à éviter une censure parlementaire synonyme de dissolution, cette décision s’inscrit dans une recomposition politique incertaine, mais aussi dans une stratégie de rupture avec le vieux modèle institutionnel de la départementalisation. Après les épisodes fugaces de Michel Barnier, François Bayrou et Sébastien Lecornu, c’est un pouvoir à bout de souffle qui tente de se réinventer. Ce Sébastien Lecornu bis, installé à Matignon, incarne moins un souffle nouveau qu’une continuité contrainte, dans un moment où l’État central vacille sous la pression conjuguée d’une gauche revancharde, d’une droite fracturée et d’un centre sans repères.

Dans la France d’aujourd’hui, la fracture entre les élites mondialisées et les classes moyennes reléguées s’est muée en abîme social et culturel.

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Guadeloupe : Un capital sans développement

À la racine du mal- développement de la Guadeloupe se trouve une distorsion dans la formation du capital local 

— Par Jean-Marie Nol —

Le mal-développement de la Guadeloupe ne peut se comprendre sans remonter à la racine profonde de son déséquilibre économique : la mauvaise formation du capital.La formation de capital est essentielle au développement économique, car elle améliore la capacité productive et l’efficacité d’une économie. Toutefois, la formation de capital n’est pas un processus simple ou automatique. Cela dépend de divers facteurs tels que la disponibilité de l’épargne, la répartition de l’épargne, la qualité de l’investissement, l’environnement institutionnel et politique, ainsi que les facteurs sociaux et culturels qui influencent le comportement d’épargne et d’investissement. Sous des apparences de prospérité relative entretenue par la consommation et la fonction publique qui sont les principaux facteurs de croissance , l’archipel souffre d’un désordre structurel qui empêche la transformation de son épargne en moteur de croissance. En d’autres termes, le capital existe, mais il ne circule pas là où il devrait ; il s’accumule sans produire, il s’épargne sans investir. Cette déconnexion entre richesse disponible et création productive constitue le nœud gordien du problème de la structure déséquilibrée de l’économie guadeloupéenne .

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Guadeloupe : L’érosion silencieuse de la classe moyenne

— Par Jean-Marie Nol —

Pourquoi le risque de disparition de la classe moyenne en Guadeloupe n’a jamais été aussi élevé ?

La question de la paupérisation voire même de la disparition dans un proche avenir de la classe moyenne en Guadeloupe s’inscrit dans un contexte beaucoup plus large, marqué par l’émergence de l’intelligence artificielle et ses conséquences redoutées sur l’emploi, notamment dans le secteur public. Selon une étude relayée par les médias et publiée le 30 septembre , 427.500 fonctionnaires français pourraient être remplacés à moyen terme par des systèmes automatisés, ce qui représenterait près de 8 % des effectifs de la fonction publique. Ce chiffre, vertigineux, illustre la profondeur de la transformation en cours : l’IA n’est plus seulement un outil, elle s’impose désormais comme un acteur à part entière de l’organisation des sociétés modernes. Si certains métiers liés au traitement administratif, à la gestion documentaire ou à la comptabilité sont en première ligne, cette lame de fond ne laisse personne totalement indemne. Même les professions où la dimension humaine reste centrale, comme la santé, l’éducation ou la sécurité, voient apparaître des applications d’assistance qui redéfinissent peu à peu les contours du travail.

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La surprenante stratégie secrète du pas de deux d’Emmanuel Macron avec le R.N.

— Par Jean-Marie Nol —

La politique en France est un théâtre d’ombres chinoises, mais au bout du compte, c’est l’économie du pays qui est en souffrance. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a façonné une image déroutante qui oscille entre l’habileté stratégique et l’imprudence politique notamment avec ses petites phrases à l’emporte pièce . Ses partisans louent sa capacité à dépasser les clivages traditionnels, ses détracteurs le décrivent comme un joueur de poker menteur cynique qui n’hésite pas à précipiter le pays dans la crise économique et financière et le désordre pour forcer les évolutions qu’il estime nécessaires. Cette ambiguïté nourrit une théorie persistante : loin d’être le fruit d’erreurs ou de maladresses, le chaos actuel résulterait d’un plan prémédité, une stratégie du choc visant à provoquer une catharsis nationale en laissant le rassemblement national accéder au pouvoir dans l’objectif de l’user ,avant la présidentielle de 2027, dans l’exercice des responsabilités en pleine crise de la dette .

Dès son essai Révolution publié en 2016, Macron dénonçait trois décennies d’inaction, accusant les gouvernements successifs d’avoir remplacé la croissance par la dette publique.

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La société antillaise doit penser l’avenir et agir autrement à l’aide d’une vision prospective !

— Par Jean-Marie Nol —

L’avenir de la société antillaise ne se dessine pas dans un futur lointain: il est déjà là en creux dans la trajectoire budgétaire de la France hexagonale qui fait face à des mutations et des problématiques quasi insolubles à régler dans l’immédiat.

Instabilité politique, montée du RN, finances publiques dégradées… Les guadeloupéens sont particulièrement préoccupés par la situation délétère qui a cours dans l’Hexagone. Ceux parmi les responsables économiques et politiques qui sauront anticiper ces mutations et s’y adapter activement ne se contenteront pas de suivre le changement, ils en seront les acteurs. Et s’ils en sont les précurseurs, ils sauront comment minimiser les risques notamment qui résident dans le futur recul de l’investissement public et privé,et donc bénéficieront d’un avantage concurrentiel décisif avec le concours de la démarche prospective. La prospective est une démarche de réflexion sur l’avenir et d’exploration des futurs possibles , qui vise à éclairer les décisions et les actions collectives en intégrant les enjeux du temps long.. Le monde connaît une transformation sans précédent, et la Guadeloupe ne fait pas exception.

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Budget 2026: Quand la classe politique française se tire une balle dans le pied ?

— Par Jean-Marie Nol —

Après le  » bloquons tout » de la rue, voilà la nouvelle probabilité du »lâchons tout » de la classe politique.

Tous les députés Antillo- guyanais ont voté la chute du gouvernement de François Bayrou. En participant à la chute de François Bayrou, alors même que plusieurs projets de loi cruciaux pour les outre-mer — sur la vie chère, la continuité territoriale ou les mesures sur l’insécurité et la lutte contre le narco-traffic — étaient en cours d’examen. En suivant la ligne d’opposition de leurs groupes respectifs, ils ont fait primer la logique nationale partisane sur la défense immédiate des intérêts locaux, au risque de fragiliser les dossiers essentiels à leurs territoires. A notre sens, c’est une démarche politicienne et électoraliste qui va se retourner à terme contre nos populations. Et force est de souligner que nos parlementaires sont tombés à pieds joints dans le piège de la crise de la dette, car ils n’ont rien compris à la nouvelle problématique politique qui se dessine avec l’actuelle crise budgétaire. Il va y avoir un effet boomerang pour la France et un sérieux retour de bâton pour l’outre-mer , car la crise politique ouverte par la chute de François Bayrou et l’arrivée précipitée de Sébastien Lecornu à Matignon survient dans un contexte budgétaire d’une extrême fragilité .

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l’État providence avec son  système de modèle social  n’est plus finançable dans sa forme actuelle.

— Par Jean-Marie Nol —

La France traverse actuellement une période de crise que ne saurait régler le nouveau premier ministre Sébastien lecornu sans des réformes structurelles profondes. Alors attention aux non dits de la politique française qui menacent directement l’équilibre économique et social de la Guadeloupe et surtout de la Martinique et de la Guyane très engagée dans un processus de changement statutaire . La chute du gouvernement de François Bayrou, emporté par un vote de confiance perdu, a brutalement rappelé à quel point la question du financement du modèle social français est désormais au cœur des fragilités politiques du pays. En réalité, ce revers politique dépasse la seule trajectoire d’un Premier ministre : il symbolise l’incapacité récurrente des gouvernements successifs à affronter de front le problème de la dette publique et à poser la question taboue de la réforme de l’État providence . La crise politique et institutionnelle actuelle  a mis en pleine lumière une vérité que la classe politique française n’ose pas affronter : le modèle social, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, n’est plus finançable. Derrière la récente nomination d’un nouveau premier ministre  se dessine une impasse structurelle qui dépasse les aléas partisans.

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Après le retrait de Bayrou, le piège invisible de la crise se referme d’ores et déjà sur l’État providence !

— Par Jean-Marie Nol —

La chute de François Bayrou, premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé sur un vote de confiance, marque un tournant inédit dans l’histoire institutionnelle française. Cet épisode, qui survient après l’éviction de Michel Barnier quelques mois plus tôt, installe le pays dans une spirale d’incertitudes où la stabilité politique paraît hors de portée. En effet , dixit François Bayrou le pronostic vital de la France est engagé en raison de ce «surendettement». « Nous ne pouvons pas accepter la soumission à nos créanciers », affirme François Bayrou, pour qui « ce moment de vérité ne s’effacera pas. Un vote n’efface pas la réalité. », et de marteler au prétoire de l’assemblée nationale à l’adresse des parlementaires que «vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel. Le réel demeurera inexorable. Les dépenses continueront d’augmenter plus encore et le poids de la dette, déjà insupportable, sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher »

Mais derrière l’apparente improvisation, certains perçoivent une stratégie plus profonde : celle d’un pouvoir qui, conscient des limites de l’État providence avec son cœur du réacteur qui n’est autre que le modèle social français,  et responsable de l’explosion de la dette publique, aurait choisi de pousser la nation au bord de la crise pour provoquer les réformes jugées inéluctables.

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Pourquoi les élus locaux de la Martinique seront bientôt sur des charbons ardents ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Martinique vit à nouveau des heures troublées, marquées par des violences urbaines, des blocages et des tensions qui semblent s’installer de nouveau peut-être durablement dans le paysage social et politique de l’île. Le mouvement RPPRAC, initialement perçu comme une expression populaire de rejet de la vie chère et des inégalités persistantes, a franchi une nouvelle étape en plaçant désormais les élus locaux, et plus particulièrement ceux de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), au centre de la cible de sa contestation. Les récents affrontements, qui ont conduit à l’envoi en urgence de gendarmes mobiles par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, témoignent d’une escalade préoccupante. Le fait que des tirs aient visé les forces de l’ordre à Fort-de-France illustre une radicalisation croissante qui dépasse le simple cadre de revendications économiques et traduit une défiance profonde vis-à-vis des institutions.

Si les barrages dressés dans la nuit ont pu être levés par les forces de sécurité, leur réapparition constante traduit un climat de confrontation qui n’est plus uniquement dirigé contre l’État français, mais bel et bien de contestation larvée contre la représentation politique martiniquaise.

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Péril en la demeure France et avis de tempête sur les Antilles !

— Par Jean-Marie Nol —

L’analyse de la société antillaise ne peut se concevoir qu’en relation directe avec celle de la France hexagonale, tant les deux réalités sociétales sont liées par l’histoire, l’économie, la politique et les représentations collectives. Isoler les Antilles dans une lecture analytique strictement locale reviendrait à ignorer que leur trajectoire est inséparable de la dynamique nationale : les choix budgétaires, les politiques sociales, la gestion des crises ou encore les orientations économiques prises à Paris ont des conséquences importantes aux Antilles et déterminent largement le quotidien des territoires ultramarins. En réalité la seule lecture de la situation de la société antillaise à partir du prisme uniquement local est inopérant pour un bon entendement d’une vision des choses , et s’avère souvent être une erreur d’appréciation pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la crise actuelle . L’évolution démographique, marquée par l’exode vers l’Hexagone, est elle-même le reflet d’inégalités persistantes, renforçant le sentiment d’écart entre centre et périphérie. Inversement, comprendre les fragilités de la société française dans son ensemble exige d’intégrer la question ultramarine, car les Antilles en sont une composante à part entière, révélatrice des tensions coloniales non résolues et des contradictions d’un modèle républicain qui se veut universel mais se heurte à des réalités particulières.

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Guadeloupe : du nationalisme au patriotisme économique

De la nécessité de rebattre les cartes de la pensée intellectuelle et du positionnement idéologique en Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

En 2021, j’écrivais l’amère vérité dans une tribune qui s’intitulait  « L’intolérable appauvrissement intellectuel et culturel de la Guadeloupe [et dans une moindre mesure de la Martinique] » et qui a été publié le 19 septembre 2021 sur le site de madinin’art .

Dans ce texte, je me suis livré à une critique sévère du déclin des élites intellectuelles locales, de la médiocrité croissante du débat public et de la perte de légitimité des élites face à la montée du populisme identitaire et syndical. Par ailleurs, j’y déplorait une jeune génération trop souvent dépolitisée, détachée du futur, vulnérable aux discours creux des réseaux sociaux , et en perte de repères pour imaginer l’avenir collectivement.  Le constat était clair : la pensée antillaise se délite, le débat public s’appauvrit, les élites s’éclipsent. Quatre ans plus tard, tout cela s’est accéléré. Les défis climatiques, technologiques, économiques nous frappent déjà. Reste-t-il un horizon d’espérance ? Cette contribution actualisée est un appel : éveillez-vous, résistez, inventez.

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 Défi : relancer l’économie guadeloupéenne‑martiniquaise 

Le compte à rebours de la mutation de la Guadeloupe  et de la Martinique prise dans un champ de forces politiques et économiques contradictoires.

— ParJean-Marie Nol —

Dans un contexte budgétaire très dégradé, tous les acteurs de l’économie française , à tous les niveaux, attendent à la prochaine rentrée un serrage de vis de la part du gouvernement et gèlent toute initiative. Cette situation crée de l’attentisme, tant de la part des ménages en termes de consommation que des entreprises en termes d’investissements. Aujourd’hui l’économie française est amorphe. Dans le même temps, pour les mêmes raisons de précaution, le taux d’épargne des Français reste très élevé (environ 18% des revenus disponibles), essentiellement entretenu par les retraités.

Indépendamment des tensions internationales, le déficit public, accompagné du surendettement de l’État et des incertitudes qu’ils entraînent, est bien l’une des principales causes de la léthargie de l’économie française que l’on retrouve dans les dernières prévisions de l’Insee pour cette année 2025. Mais par ailleurs, dans le même ordre d’idée,  la dégradation des signaux de l’économie de la Guadeloupe et surtout de la Martinique nous envoie aujourd’hui un vrai signal d’alerte sur les velléités d’autonomie à l’heure où les finances publiques sont  chamboulées en France.Cela

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Asé pléwé , davwa fo nou gadé pli lwen

La Guadeloupe résiste bien mieux à la crise que ses voisines caribéennes .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe se trouve aujourd’hui en ligne de mire de la crise et à la croisée des chemins, ballottée entre stagnation économique, cherté de la vie et dépendance alimentaire persistante. Mais force est de souligner qu’il existe un gap avec les autres îles de la caraïbe qui s’avèrent beaucoup plus fragiles que la Guadeloupe sur le plan économique et social , mais que l’actuel brouillard politique identitaire et surtout idéologique empêche de voir dans sa complexité .

Asé pléwé , davwa fo nou gadé pli lwen .

L’archipel, dont l’économie repose encore largement sur le tourisme, l’agriculture, l’industrie légère et les services, doit sa relative stabilité au lien avec la France, dont les subventions et les importations soutiennent les équilibres fragiles. En 2025 pourtant, la croissance est en panne et le PIB par habitant recule depuis 2023, accentuant la fracture avec la moyenne nationale. Avec 27 400 euros par habitant, la Guadeloupe se situe désormais derrière la Martinique, et bien loin des 41 100 euros constatés en métropole.

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Autonomie sans moyens : le piège ultramarin

De la question paradoxole des réparations et du principe de précaution appliqué à la réflexion sur l’autonomie ?

— Par Jean-MarieNol —

Dans le débat actuel sur l’autonomie des territoires ultramarins, la question des réparations liées à l’esclavage et à la colonisation s’entrelace avec une problématique identitaire , juridique et politique plus vaste : celle du principe de précaution appliqué à une responsabilité locale accrue. Cette combinaison peut, si elle est mal pensée, se transformer en un piège redoutable : transférer aux collectivités ultramarines la charge morale et juridique de réparer des injustices historiques responsables de l’actuel mal développement tout en les privant des moyens financiers et institutionnels nécessaires pour y parvenir.

L’idée de réparation, dans son sens le plus noble, vise à reconnaître un tort, à en évaluer les conséquences et à mettre en œuvre des mesures de compensation. Or, dans le cas de l’esclavage et de la colonisation, la complexité historique et juridique rend cette démarche particulièrement délicate. Bien que la loi Taubira de 2001 ait reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité, aucune procédure claire de réparation matérielle n’a été instituée, et les demandes financières, comme celle des 200 milliards d’euros réclamés par le Mouvement international des réparations en 2005, se sont heurtées à l’impossibilité d’établir avec précision les préjudices subis.

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Guadeloupe : crise climatique, enjeu d’autonomie

Les impacts prévisibles du changement climatique sur l’économie de la Guadeloupe : alors à quoi nous attendre dans les prochaines années ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’économie guadeloupéenne, déjà vulnérable en raison de son insularité, de sa dépendance aux importations et de la fragilité de ses infrastructures, se trouve aujourd’hui interrogée de façon pressante à l’heure de la revendication d’autonomie face à la révolution technologique de l’intelligence artificielle et surtout au changement climatique. Les projections scientifiques sont claires : la région Caraïbe est un « hot-spot » du réchauffement planétaire, subissant des effets plus rapides et plus intenses que la moyenne mondiale. En Guadeloupe, la hausse des températures a déjà atteint +1,82 °C entre 2000-2024, dépassant largement la moyenne mondiale de +1,59 °C. Si la tendance se poursuit, les prévisions annoncent une augmentation supplémentaire de +1,5 à +2 °C d’ici 2050. Ces bouleversements thermiques s’accompagnent de phénomènes extrêmes plus fréquents : vagues de chaleur multipliées par quatre depuis 1950, cyclones plus violents, sécheresses prolongées et inondations destructrices.

L’impact économique de cette dérive climatique se lit déjà dans les bilans financiers mondiaux.

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