— Le n°279 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —
L’humanité est aujourd’hui, placée devant le plus grand défi de sa longue histoire. Pour la première fois, sa survie ne dépend pas de ses capacités à étendre ses territoires, à augmenter sa production de biens matériels, à faire reculer son ignorance, à inventer des systèmes juridiques, à s’adapter aux catastrophes naturelles.
Nous avons un temps, cru au lumineux optimisme de Karl Marx, suivant lequel le développement illimité des forces productives, mis au service du bien commun par le renversement mondial du capitalisme, allait supprimer les causes publiques des malheurs humains, et nous garantir pour l’éternité le bonheur universel.
Aujourd’hui, nous savons que l’inéluctabilité « scientifique » de la victoire révolutionnaire est un dogme, faussement déduit des analyses de Marx. Mais nous avons aussi et surtout, plus récemment, pris conscience du télescopage entre les temps historiques concernant l’aventure humaine, avec les temps géologiques qui, à une toute autre échelle, ont commandé la formation des richesses du sol, du sous sol, des océans, et la régulation de l’atmosphère.

Je suis convoqué en référence à des » faits » (!!!) qui se seraient produits » entre le 27 novembre et le 1er décembre 2017 à FDF- CTM ». L’évocation de ce nouveau quartier ( FdF-CTM) et la date font penser qu’ il pourrait s’agir de faits liés à la grève de salariés du PNRM (Parc Naturel Régional de Martinique) dont j’accompagnais la lutte à l’époque en tant que secrétaire général de la CDMT. Ce serait donc là que je me serais rendu coupable des crimes les plus abominables.
Étant connu comme un des secrétaires généraux de la CDMT, je précise par avance, que je libère cette centrale syndicale de toute responsabilité pour les propos qui suivent. En effet si la CDMT a déjà fermement pris position contre le licenciement de Ronald Brithmer, directeur du PNRM, et si elle est légitimement fière de son indépendance à l’égard de tout pouvoir, certaines formulations utilisées ici voire certains développements de nature politique ne conviendront pas forcément à toutes les sensibilités existant dans cette centrale démocratique et plurielle. Qu’on veuille bien, par conséquent les laisser à mon compte. Ainsi donc, Louis Boutrin, placé à la tête du Parc Naturel Régional de Martinique par la majorité de la CTM a décidé malgré l’opposition d’une partie du personnel et de la CDMT de licencier le directeur de cette institution pour » insubordination ». Laissons les tribunaux prendre leurs responsabilités sur l’aspect juridique de l’affaire (Louis Boutrin, notre président-avocat n’a fait aucun cas des mises en garde de la CDMT qui bien entendu n’a pas dit son dernier mot) et concentrons-nous sur sa signification politique.
En décidant de supprimer des centaines voire des milliers de « contrats aidés » en Martinique (sur un total de 150 .000 en France) Macron et son gouvernement ont soulevé une pierre qui est en train de leur retomber sur les pieds. Enivré par le soi disant succès de sa « guerre éclair » contre le code du travail, conforté par la trahison de certains leaders syndicaux et l’incohérence d’autres, le fringant président a cru pouvoir jeter à la rue toutes ces victimes et affaiblir bien des services publics avec « l’argument » hypocrite du rejet de ces contrats précaires. En somme pour guérir un unijambiste de son terrible handicap Macron décide de lui couper l’autre jambe ! Et en guise de cadeau de bienvenue c’est cette patate chaude qu’il jette dans les mains d’un nouveau préfet bien embarrassé.