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Théâtre et canapé : hommage à Michel Piccoli

Le roi Lear

Il y a quelques jours, nous apprenions avec un grande tristesse la disparition de Michel Piccoli. Il joua plusieurs fois à l’Odéon, notamment dans John Gabriel Borkman d’Ibsen mis en scène par Luc Bondy en 1993, et il fut un remarquable Roi Lear en 2006 dans une mise en scène d’André Engel, l’un de ses derniers rôles au théâtre. Jusqu’au 30 mai, découvrez ou redécouvrez ce spectacle.

Lear, ou la recherche de la base et du sommet. Au plus haut du sommet, un roi. Au plus bas de la base, un bâtard. Le roi se tient au centre et au cœur du pays ; le bâtard a grandi à l’ombre et à l’étranger. Un jour, le roi déchire son royaume et jette sa couronne à terre. Puis il sort. Et en sortant, il va rejoindre un ailleurs, un dehors, tel que nul roi n’en a encore connu. Quelque chose comme des ténèbres extérieures qui ressemblent peut-être au monde réel. Qu’est-ce à dire ? Est-ce possible ? Que s’est-il donc passé ?
Ce très vieux roi a commis une lourde erreur : il a voulu partager son pays entre ses trois filles en fonction de l’amour qu’elles lui exprimeraient.

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« Les estivants » : l’ampleur d’une fresque sociale

Gérard Desarthe signe une mise en scène remarquablement aboutie du chef d’œuvre de Gorki.

les_estivants-400— Par Annie Chénieux —

Déjà, il y a le rideau. Pas n’importe lequel : signé Lucio Fanti, rouge, sur lequel on découvre des figures humaines. Quand il se lève, tous les personnages des Estivants sont assis, comme pétrifiés au milieu d’une forêt de bouleaux. Sur les troncs, des dessins estompés de têtes, encore. L’image, saisissante, n’est pas près de s’effacer. Elle augure de la qualité de ce qui va suivre. Là où beaucoup croient s’affranchir de la tradition en « actualisant » un classique, Gérard Desarthe assume le respect de la tradition et n’a pas peur de ce qui pourrait paraître conventionnel : la forêt de bouleaux, le samovar,… Situer l’action en lieu et date, pour mieux faire entendre ce chœur d’hommes et de femmes, à l’été 1904, c’est-à-dire un an avant la révolution. Et qui résonne encore aujourd’hui. Que dit-elle alors, l’âme russe ? « Mon pays est pauvre en hommes intrépides et pourtant l’heure vient où il aura besoin de héros », lançait alors Gorki devant une assemblée d’intellectuels pétersbourgeois.

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