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Harcèlement de rue en Martinique : un sujet qui mérite débat ?

18 juillet, à 18 heures, à Un Œuf

— Par Géraldine de Thoré, membre de Culture Égalité —

Lundi 9 juillet a eu lieu au Cénacle un débat sur « le harcèlement de rue ». Le sujet polémique, mais intéressant touche à notre conception des relations à l’autre et plus précisément aux rapports entre les sexes. Malheureusement, il a été très rapidement escamoté.

D’abord par la journaliste et essayiste Peggy Sastre. Selon elle, le vrai sujet est les violences subies par les femmes dans le cercle familial et la diminution des violences sexistes en général, le harcèlement de rue étant une création des féministes radicales et non une réalité. Son attaque en règle des positions féministes sur ledit harcèlement a donc interdit d’aborder un sujet devenu nul et non avenu. Ensuite, par la psychiatre et psychanalyste Jeanne Wiltord qui explique le passage en quelques décennies du « simple pssit » à la violence verbale et sexuelle par le fait que notre société coloniale a privé les colonisé·es de « parole », fragilisant les hommes dans leur virilité, c’est-à-dire dans « leur capacité à parler en leur nom propre ». Les Martiniquais·es éprouveraient donc de la « difficulté à faire confiance à la parole » et lui préférait le « passage à l’acte ».

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Trop noire pour jouer avec moi

— Par Géraldine de Thoré* —

culture_egaliteVendredi 18 septembre, à la Mairie de Fort-de-France, sept associations, à l’initiative de Culture Égalité, ont organisés une conférence, « Droits humains et racisme, le cas de Haïti et de la République dominicaine », inscrite dans le mois des commémorations de l’insurrection du Sud, en septembre 1870.

Pourquoi lier insurrection du Sud et lutte contre le racisme ? En 1870 Lumina Sophie s’est dressée contre le racisme et les injustices qui frappaient la population noire en Martinique. En 2015, à notre porte, le racisme ordinaire est devenu racisme d’état en République dominicaine.

Cette conférence, sur fond historique, a permis à une centaine de personnes, d’entendre deux représentantes d’ONG haïtiennes, le GARR (Groupe d’Appui aux Réfugié-e-s et Rapatrié-e-s) et la RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) nous raconter la violence d’une implacable mécanique d’exclusion instituée au mépris des droits humains les plus élémentaires et des conventions internationales. Pourquoi ? « Parce ce que ces gens sont noires et pauvres », disent en cœur les représentantes du GARR et de la RNDDH.

La Martinique n’échappe pas à la règle.

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Comme Lumina Sophie en 1870, disons « Non ! » au racisme et aux injustices.

— Par Géraldine de Thoré, pour Culture Égalité —

lumina_sophie-2Le 20 septembre 2015, l’association Culture Egalité organise une marche « sur la route de Lumina Sophie », à Rivière Pilote. Cette année, cette commémoration prend une signification toute particulière.
En 1870 Lumina Sophie s’est dressée contre le racisme et les injustices qui frappaient la population martiniquaise. En 2015, à notre porte, le racisme ordinaire est devenu racisme d’état en République dominicaine. En 1870, l’injustice faisait des populations noires de la Martinique, des citoyen-ne-s de seconde zone. En 2015, l’injustice sociale engendre des disparités de plus en plus fortes entre riches et pauvres. Une injustice enfin qui nous jette en pâture l’étranger, l’Autre, comme responsable du chômage, de l’insécurité, de la déliquescence de nos valeurs.
L’étranger est devenu ici et ailleurs, le parfait bouc-émissaire. Il fait oublier les vrais responsables -un capitalisme sans morale, une société de consommation qui nous dit qu’« avoir » est plus important qu’« être » ; que posséder est la clé du bonheur, même s’il faut pour cela exploiter, voler, voire tuer son prochain.
En République dominicaine, les préjugés racistes et la démagogie politique érigée en loi ont abouti à des violations des droits de l’homme inqualifiables, jetant sur les routes des Haïtien-ne-s et des Dominicain-e-s d’origine haïtienne.

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La prostitution : un choix de vie et un mal nécessaire nous a t-on dit !

— Par Géraldine de Thoré, membre de Culture Égalité

culture_egaliteMercredi soir 9 juillet, dans le cadre du festival culturel de Fort de France un débat était organisé par le Cénacle. Son thème : « La prostitution est-elle un mal nécessaire ? » Un intitulé déjà tendancieux car qui songerait à organiser un débat ayant pour sujet « la violence est-elle un mal nécessaire ? »
Deux sociologues sont venus nous expliquer que la prostitution est un « métier » nécessitant « des compétences » et que ce « métier » remplit une fonction économique pour celles et ceux qui l’exercent – c’est une source de revenu – et une fonction sociale car les hommes peuvent, grâce à cela, soulager leur frustration sexuelle. Après cette véritable « fiche de poste » qui tenait plus de la réunion d’orientation professionnelle que du débat sur la prostitution, les deux intervenants ont vilipendé les féministes, des pudibondes méprisantes qui dénient aux prostituées la possibilité d’exercer librement et par choix « le plus vieux métier du monde ».
Les femmes, membres de l’association féministe martiniquaise « Culture Egalité », tiennent à rappeler à ces défenseurs d’une prostitution « libre » et exercée par des femmes « libérées », que dans leur écrasante majorité ces femmes ne sont ni « libres », ni « libérées ».

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