Du lundi 13 mai au mercredi 22 mai 2024
— Par Jean Samblé —
Depuis vingt-quatre ans, le Mouvement International pour les Réparations (MIR) réunit les cœurs et les esprits lors du mois de mai pour le « Konvwa ba réparasyon ». Un événement marquant, qui s’inscrit dans le sillage de la révolution anti-esclavagiste de 1848, rappelant aux Martiniquais leur histoire, leurs richesses naturelles et culturelles, et surtout, la nécessité de réparations pour la libération totale de leur peuple.
Chaque année, le thème choisi reflète les défis et les aspirations du pays. Cette fois-ci, c’est sous le thème « Réparasyon pou palantjé matjoukann péyi-a » que se déploie le « 24yèm Konvwa ba réparasyon ». Une invitation à regarder en face les injustices passées et présentes, à défendre le patrimoine et à lutter contre la spoliation des terres.
Le parcours du « Konvwa » est jalonné de symboles et de récits. Il débute le lundi 13 mai à Sainte-Anne, berceau de l’organisateur Garcin Malsa, avec une réflexion sur la protection des Salines. Puis, de Rivière-Pilote à Fort-de-France, de Ducos au Morne-Rouge, les marcheurs honorent leurs ancêtres et discutent des enjeux agricoles, artisanaux et environnementaux.

Le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) (en créole martiniquais : Mouvman indépandantis matinitjé), est un parti politique indépendantiste et régionaliste créé le 1er juillet 1978 et présidé par Alfred Marie-Jeanne, alors maire de Rivière-Pilote et membre du Conseil général de la Martinique. Il prend la suite, après rupture d’une alliance avec le Parti Progressiste Martiniquais d’Aimé Césaire, d’un précécent mouvement fondé en 1973, La Parole au Peuple (LPAP). Il fêtait donc ses 50 ans samedi 16 septembre 2023 à Rivière-Pilote. L’association MIM (soutien financier du parti politique) est dissoute le 12 novembre 2019 par le tribunal de Grande Instance de Fort-de-France.
Alors que le monde entier — ou presque — bougeait, porté par son indignation après la mort de George Floyd, que l’onde de choc gagnait de ville en ville, certains attendaient impatiemment une réaction massive des citoyens de la Martinique… Puisque, comme le disait Martin Luther King, « il vient un temps où le silence est trahison » ! Une affirmation reprise sur la page web de « Jodia » : on pouvait en effet y lire, légendant la photo de ce pasteur américain, militant non-violent pour la reconnaissance des Droits civiques des Noirs aux États-Unis, lui-même assassiné le 4 avril 1968, le commentaire suivant : « Cette citation devrait résonner dans les îles muettes ». C’est fait, au soir de ce samedi 6 juin, la vague est arrivée, qui a brisé le silence ! À Fort-de-France, deux actions ont été organisées, deux manifestations bienvenues pour protester contre l’assassinat de George Floyd par des agents de police, le 25 mai 2020 à Minneapolis. Deux manifestations qui entendaient dénoncer le racisme de façon plus générale. Une occasion aussi de manifester contre les violences policières, où qu’elle soient !