Étiquette : Francine Narèce

« 3 fous parlent dans la rue » et « Plein Emploi »

— Par Roland Sabra —

Amateur : nom. 1) Personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses).
2) Personne qui cultive un art, 
une science pour son seul plaisir.
Le Robert

« 3 fous parlent dans la rue »

En mai-juin, revient la saison du théâtre amateur, ce théâtre qui prend son essor au début du XXe siècle comme ne témoigne la création en 1907 de  la Fédération nationale des compagnies de théâtre amateur (FNCTA). S’il existe plusieurs dizaines de troupes en Martinique, elles sont des milliers dans l’hexagone avec une concentration particulière dans le département des Deux-Sèvres, dans lequel une enquête de 2018 recensait 174 troupes et 100.000 spectateurs par an1.

Le 2 juin, à l’Espace Camille Darsière, Élie Pennont présentait, comme restitution, une partie du travail qu’il dirige dans le cadre de l’Atelier Théâtre du SERMAC. Comme il le fait souvent il a puisé dans le riche catalogue de l’écrivaine martiniquaise Francine Narèce pour en extraire « 3 fous parlent dans la rue ». On rappellera avoir vu il n’a pas si longtemps mémoire, « Chimamanda », ou « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François ».

→   Lire Plus

« 3 fous dans la rue parlent », texte Francine Narèce, m.e.s. Élie Pennont

Vendredi 2 huin 2023 à 19h / Espace Camille Darsières à Foyal

Avec les comédiens de l’atelier théâtre du SERMAC.

La parole ne s’enferme pas. Quand bien même on chercherait à l’emprisonner, elle se libérerait derrière le paravent de la folie. Elle se clamerait encore plus fort dans la rue. Quand il n’existe plus rien, le retour aux origines devient cathartique : au commencement était le verbe. Les personnages que Francine Narèce dépeint dans cette pièce n’attendent plus rien de la vie. Pilone, Ligote et Dédicace se sont installés dans la rue où ils vont reconstruire une existence en se racontant, en s’écoutant, en prenant le temps qui s’évanouit aussi léger que les mots.

Ils ne supporteraient pas d’être emprisonnés entre les cloisons protectrices d’une maison, mais accueillent comme un nouvel épiderme cet ultime refuge, où chaque fou y trouve son compte, que leur offre l’oeuvre de Maxime Jean-Baptiste. S’ils portent un masque, ce sont les autres qui les voient, c’est leur regard qui les rend fous. Ce n’est pas rien de ne plus s’accommoder des lambeaux crasseux d’un monde qui foule au pied les valeurs de la justice et de prendre, d’accaparer la parole en pleine rue.

→   Lire Plus

«Chimamanda» ou Hamlet revisité côté femmes!

— Par Roland Sabra —

Au fil de sa plume Francine Narèce, revisite les épisodes tragiques de l’histoire de nos îles. Dans «Pour deux francs…», ( voir le compte-rendu de J. Baily) elle interroge: «Que reste-t-il de tous ces sacrifices, Lumina et Ignace, de tant d’autres héros, de tous ces anonymes qui ont donné leur vie pour ceux qui aujourd’hui attendent.». Ce questionnement, tel qu’il est restitué dans les travaux que présentent les Ateliers Théâtre du Sermac, est à mille lieues de tout dolorisme, de toute exaltation de la douleur qui lui attribuerait une haute valeur morale, un rôle transformateur et générateur d’activité créatrice. L’exigence morale de Francine Narèce est autre. Il s’agit d’inscrire l’histoire dans un théâtre de combat jamais terminé, toujours en cours pour l’émancipation. Dans « L ‘habitation Mérida » elle décrit un pays où « où tous les hommes sont Homme », dans l’union, la fraternité et la solidarité et ce sont les femmes qui l’ont inventé, porté en leur sein, mis au monde et qui le font vivre. L’auteure ne verse pas pour autant dans un angélisme béat, elle sait que le fiel de la jalousie et de l’envie ronge la chair de Mérida.

→   Lire Plus

« Chimamanda » de Francine Narèce , m.e.s. d’Élie Pennont

Samedi 15 juin 2019 à 19h au T.A.C.

Le théâtre est un genre littéraire peu prisé à ce jour par les auteurs sous nos latitudes. Très peu ont osé le « théâtre de combat », le marronnage dans l’écriture.
Francine Narèce relève ce défi. Cette ambition la pousse à planter sa plume dans l’encre sombre de notre histoire. Elle veut sublimer nos héros oubliés, ces combattants morts pour rien qui ont marqué notre histoire en lettres de sang. Notre histoire regorge de tragédies : que reste-t-il de tous ces sacrifices, celui de Lumina, celui d’Ignace et de tant d’autres encore, de tous ces anonymes qui ont donné leur vie pour ceux qui aujourd’hui attendent ? Serait-ce la peur qui annihile les plumes ? La peur de déplaire aux nouveaux maîtres, la peur d’échouer comme le roi Christophe ou encore Lumumba ? Dans cette réécriture de la tragédie de William Shakespeare, Hamlet, Francine Narèce porte un coup fatal. Ce sont les femmes qui sont mises en avant. Ce sont elles qui ont toujours fièrement porté en secret les ferments de la liberté.

→   Lire Plus