Étiquette : festival de Fort-de-France

Le ballet Yang Liping au Festival de Fort-de-France

— Par Selim Lander —

Les soirées festivalières ne se ressemblent pas ; après les résurrections d’Opéra poussière c’est le sacrifice d’une jeune vierge dans le Sacre du printemps. Après le théâtre, place à la danse. Si Yang Liping (née en 1958) est de longue date une star en Chine, elle ne s’est fait connaître que depuis quelques années en Occident ; c’est vraiment une chance pour les spectateurs du Festival de Fort-de-France de pouvoir assister à l’une de ses créations et de faire connaissance par la même occasion avec la danse contemporaine chinoise. Les artistes chinois sont plus que d’autres, peut-être, des maniaques de la perfection. On en a eu la confirmation dès l’entrée dans la grande salle de l’Atrium : douze danseuses assises en tailleur nous attendaient dans une immobilité absolue qu’elles tiendront pendant une demi-heure jusqu’au début du spectacle, pas davantage dérangées par le brouhaha des spectateurs cherchant leur place que par le moine bouddhiste qui installe sur le plateau le cercle formé autour d’elles à l’aide d’idéogrammes géants reproduits dans une mousse ocre, agencement minutieux qui sera détruit joyeusement par les danseuses à la fin.

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« Opéra Poussière » au Festival de Fort-de-France

—Par Selim Lander —

Création du 54e Festival de Fort-de-France, cette pièce haïtienne pour l’écriture (Jean d’Amérique (1)) et la mise en scène (Jean-Erns Marie-Louise) mais avec une distribution africaine et en partie martiniquaise est une vraie réussite formelle. Certes, l’argument est mince : Sanite Bélair, une héroïne de la guerre d’indépendance haïtienne demande à un hougan (« prêtre » vaudou) de la ressusciter car elle a des choses à dire à ses compatriotes d’aujourd’hui, et pour commencer qu’ils ont tort d’oublier la part des femmes dans la guerre contre les Français, à commencer par sa part à elle qui fut sergente dans l’armée de Toussaint Louverture. On ne sait pas si elle ressuscitera vraiment, même s’il semble que ce soit le cas à la fin de la pièce mais elle fera parler d’elle, et d’une manière ou d’une autre parviendra à se manifester auprès des Haïtiens d’aujourd’hui, la télévision s’étant saisie de ce fait divers peu ordinaire. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, plutôt une suite de tableaux qui font progresser l’action vers la réapparition réelle ou rêvée de l’héroïne.

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« Sous ma peau ». De et avec Geneviève de Kermabon

Sous ma peau2

Éloge du petit format

— Par Selim Lander —

On a souvent regretté ici, tout en la comprenant, la multiplication des « seul en scène » au théâtre. On comprend les contraintes économiques. Ce qui n’empêche pas de regretter, autant pour les comédiens qui perdent des occasions de s’employer, que pour le spectacle qui se trouve dépourvu de ce qui a fait de tout temps la caractéristique principale du théâtre : l’interaction entre plusieurs personnages. Il faut néanmoins reconnaitre que, présentée dans un espace réduit qui lui convient, cette forme peut créer une connivence particulière avec le comédien et favoriser la naissance d’une émotion plus facilement que les grandes machines. Encore faut-il a priori que deux conditions soient réunies : un texte de qualité et une interprétation à la hauteur.

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