Étiquette : Convention du Morne-Rouge

C’est pourtant A.M.J. qui a mis fin au moratoire de Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Par sa forte personnalité et sa capacité de convaincre, au vu de la durée de son magistère et des moyens à sa disposition, Alfred Marie-Jeanne (AMJ) pouvait faire des grandes choses pour la Martinique. Parvenu au bout du chemin, cet homme de pouvoir sans partage ne transmet ni doctrine ni théorie et ne laisse ni successeur ni disciple ni, peut-être, un vrai parti politique. Je ne m’étendrai pas sur les méandres de son long parcours politique que j’ai résumé dans le livre Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution, sinon rappeler que son talent exceptionnel était d’abord au service de sa personne. Cependant les critiques négatives qui ont pu lui être faites sur son bilan politique doivent être relativisées.

Lorsqu’au début de la campagne des législatives de juin 1981, Aimé Césaire fit adopter par le PPM la suspension de la revendication autonomiste, le troisième grand moment de sa vie politique active après la départementalisation et sa démission du parti communiste, les deux seuls adversaires notoires de cette décision furent Guy Cabort-Masson et Alfred Marie-Jeanne. Le premier l’exprima dans sa « lettre à Aimé Césaire », le second par une tonitruante dénonciation qu’il formulera plus calmement à la mort de Nelson Mandela par une assertion, à mon avis discutable : « Mandela n’était pas un homme de moratoire ».

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Autonomie : la Convention du Morne-Rouge a cinquante ans.

Par Yves-Léopold Monthieux

L’introduction par le ministre des Outre-Mer du mot ”autonomie” en plein milieu du charivari sociopolitique a jeté un froid en Martinique et en Guadeloupe. Le gouvernement aurait-il décidé de larguer les Antilles ou est-ce simplement du chantage ? Qui, croyez-vous, s’en inquiètent ? Ce sont les autonomistes, eux-mêmes. Et les indépendantistes !

Retour en arrière, moins de dix ans après le vote de la loi de 1946, un bilan négatif de l’assimilation est acté par la Fédération communiste martiniquaise au sein duquel se trouve encore Aimé Césaire. La mise en œuvre de la loi avait été laborieuse et il avait fallu attendre 1948 pour lui connaître un début d’application. En réalité, cette transformation avait été surtout décidée pour des objectifs de géopolitique, la priorité étant de reconstruire le pays. A la Fédération communiste martiniquaise, dès le milieu des années 1950, l’idée d’autonomie se substitue à l’euphorie assimilationniste. Mais si l’autonomie sera incarnée par Aimé Césaire et le PPM, on doit au Parti communiste martiniquais (PCM) la date officielle de sa naissance à la Convention du Morne-Rouge, organisée par la municipalité communiste de cette commune les 16, 17 et 18 août 1971.

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