Étiquette : Christiane Makward

Lire : à la librairie  L’Harmattan, «  Nous sommes martiniquaises »

Un ami me signale la parution à L’Harmattan, en décembre 2020, de ce nouvel opus de Hanétha Vété-Congolo. Il me semble important de relayer l’information sur le site Madinin’art ! Sous le titre, la première de couverture précise : « Pawol en bouches de femmes châtaignes / une pensée existentialiste noire sur la question des femmes ». 

« Professeur d’université et poète, Hanétha Vété-Congolo est née en 1973 au François, en Martinique. Elle a fait ses études supérieures à l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique. Aujourd’hui professeur au Bowdoin College à Brunswick (Maine, États-Unis) où elle dirige le Département de langues et littératures romanes, elle a précédemment enseigné à la Jamaïque (University of the West Indies, Mona) ainsi qu’en Virginie. Elle est l’auteure de nombreux travaux universitaires dont L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité. Vers un traité d’esthétique caribéenne (Sarrebruck, Éditions Universitaires Européennes, 2011). Outre deux recueils de poésie en français : Avoir et Être : ce que j’ai, ce que je suis (éditions Le Chasseur abstrait, 2009) et Mon Parler de Guinée (L’Harmattan, 2015), elle est aussi l’auteure d’un recueil inédit de poèmes en anglais, Womb of a Woman.

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« Solitude », adaptation et m.e.s. de Fani Carenco

— Par Christiane Makward —

Le décor ressemble à un chantier ou une cour de garage rural: lanterne suspendue, cordages, pneus de poids lourds, gros bidons rouges , vieilles planches empilées formant plateforme, bobines de câbles, caisse, siège décati et deux projecteurs à gauche et à droite. Par la magie des éclairages, de la sonorisation, la vie s’installe, la mort rôde. Ainsi un discret balancement de la lanterne évoquera le tangage du bateau négrier tandis que Bayangumay tente laborieusement d’avaler sa langue. Ainsi ce tas de vieilles planches évoque un cercueil (toujours la funeste embarcation) d’où se redresse la déportée qui bientôt lancera dans les ténèbres et dans sa langue son cri de résistance: “Diolas, Diolas, n’y a-t-il pas un seul Diola dans ce poisson?” Et telle bobine de câble sera sublimée en socle de statue lorsque Solitude, peu avant sa mort , prendra la pose d’une Liberté en grande jupe et ceinture rouge, sans torche et sans drapeau, mais tout aussi splendide et insoumise.

Le spectacle a commencé par un anachronisme espiègle: un touriste blanc entre en scène. Il n’échappera pas aux spectateurs avertis que ce personnage narrateur évoque aussi un André Schwarz-Bart grisonnant de même que Marie-Noëlle Eusèbe fait penser à Simone ce qui constitue donc une distribution astucieuse que complète l’actrice burkinabé Laure Guiré dont l’élocution marquée concorde avec son incarnation de Mère-Afrique.

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