Étiquette : Camille Loty Malebranche

Le Pragmatique et l’Humaniste

— Par Camille Loty Malebranche —

L’humaniste

Le drame du pragmatisme, est qu’il perçoit l’homme au prisme du rentable et de l’utile. Pour lui, le rentable est le seul schème de valeur parce qu’il apporte le profit. Et le pragmatique radical appelle cela de l’efficacité et de l’accomplissement. Le pragmatique vit donc la superstition du profit, cette « réussite » qui, pour lui, détermine le sens de l’être et le prix d’une vie humaine toujours banale et pécuniaire au regard obscur de la cécité vénale, la cupidité chrématistique de votre utilitarisme matérialiste!

Le pragmatique

Oui, je suis ainsi, parce qu’il est indécent et indélicat de bloquer la grandeur et les possibles de l’homme par la conscience-juge et les présomptions morales qui empêchent l’accumulation et la production des biens. Il faut user de l’homme pour qu’il produise la richesse s’il n’a pas assez de richesse à investir.

L’humaniste 

Apprenez à être riche de votre être, votre valeur est humaine et non marchande.
Allez, soyez homme avant d’être riche avant d’être grand!
L’homme, centre de valeurs, a Valeur d’être et de substance avant de relever de la mécanique sociale avec sa horde des foules et des choses! 

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Volonté et Désir: Pouvoir décisionnel ou Pulsion indomptée…

— Par Camille Loty Malebranche —

  Le désir est dénoncé à l’unisson par quasiment toutes les grandes spiritualités qui y voient un lien enchaînant l’esprit, maintenant l’homme prisonnier du charnel, l’empêchant de monter vers la vie et la vérité supérieure de son être. C’est à raison que le renoncement, ce détachement mental et spirituel du monde matériel par la conscience de l’esprit découvrant son étrangeté au monde – son statut d’extranéité dans le monde – perçoive le désir comme l’arme redoutable du Tentateur immonde, ruse de l’Ennemi abominable tapi dans les abysses liminaux, subliminaux, connus et inconnus, qui menace l’Homme d’aliénation métaphysique, de perdition ontologique et de toutes sortes de pièges existentiels.

La volonté est un constituant majeur de la liberté qui, sans elle, n’existe pas. Je dis que la conscience libre exprime sa liberté par trois schèmes d’assumation: 1) la volonté, 2) le choix volontaire, 3) la responsabilité. En fait, toute la liberté n’est que manifestation nuancée, pondérée et responsable du soi volontaire.

Ainsi établie, la chose est claire, la volonté est l’ossature de toute liberté humaine puisque le tempérament veule ou le malade aboulique, sont condamnés à obéir et à être soumis.

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De l’idée à l’idéal, la lanterne de la valeur.

— Par Camille Loty Malebranche —

L’idée en tant que perception finie érigée en conception, tout en étant accomplie en synthèse du sens, tout en étant un condensé d’acception, reste ouverte à des extensions. Elle est le centre de l’activité de l’homme comme juge établissant la signification à diverses échelles de la pensée et de l’action. L’idéal, quant à lui, est une transposition idéelle du désirable souhaitable perçu comme appel de l’inatteignable absolu (intemporel) de l’homme. Là, se profile la différence de l’idéal d’avec le rêve ou l’utopie qui reste un désir de choses ou de conditions généralement temporelles car le rêve et l’utopie respectivement restent pour l’homme de la conquête visée à venir, de la création projetée que le temps rendra, dans certains cas, effective. Le rêve et l’utopie ont un faciès d’extrinsèque alors que l’idéal tient du transcendant intrinsèque à l’évolution humaine, au progrès ontologique.

L’idéal tend à la création du meilleur possible, nous l’avons dit ailleurs, c’est un ferment du mélioratif, une sorte de levain dans l’action humaine qui exprime la perfectibilité humaine. Toute idée du bien personnel ou collectif nourrie par un esprit sain selon une vision saine sera porteuse d’un idéal comme attraction finalitaire de la vision du penseur qui en accouche.

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Optimisme et pessimisme, des modalités du réalisme.

— Par Camille Loty Malebranche —

En spiritualité, au schème métaphysique, le pessimisme est un déni de conscience, une déchéance dans l’incroyance car la foi est optimisme toujours suprarationnel, force et énergie de victoire sur le mal parce que fondée sur la confiance en la Toute-Puissance, l’Amour total et la Promesse d’agir de Dieu. J’y reviendrai. Dans l’exposé qui suit, c’est sur la condition sociale de l’optimisme et du pessimisme que je vous convie à méditer.

Au niveau de l’opération mentale pour agir, ce qu’on peut appeler la proactivité abstraite qui précède le passage à l’acte, l’optimisme lucide, (pas le délire de l’entreprise folle sans considération des faits de la conjoncture où l’on agit) en tant que tendance à vouloir réussir, suggestion intérieure du succès de l’action que l’on projette ou encore, que l’on est en train d’entreprendre, est une force, une complice de toute conscience agissante pour qui il décuple les chances. De cela, il est évident que le pessimisme, prédisposition à la surenchère des obstacles et donc à l’autofreinage, fait figure de raidissement conscientiel qui ralentit la propension à l’action, mine la volonté et peut empêcher sinon l’action, à tout le moins conditionner celle-ci pour l’échec ou pour un succès qu’il réduit, diminue comme par un manque à gagner.

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Du Jugement – Nuance et Amalgame

— Par Camille Loty Malebranche —
La nuance est avant tout l’inflexion logique, contextuelle, finalitaire voire téléologique de l’essence que l’on recherche dans le phénomène d’un fait, d’une situation pour son jugement objectif et équitable, alors que l’amalgame confond pernicieusement contingences et nécessités, brasse tout, préjuge de tout dans des associations mentales-herméneutiques dénaturantes souvent discriminatoires, toujours monstrueusement menteuses ou idéologiques. L’amalgame est un agent logique déviant du sens, trope de désignification de tout ce qu’il mélange.

Dans l’analyse et le questionnement, tout le pari de la conscience-juge misant sur la vérité, c’est de parvenir à appréhender et discerner les nuances dans le jugement des faits et situations. Il s’agit d’éviter la mésalliance d’une obsession de vérifier ses préjugés et de découvrir en même temps la vérité. Sans les nuances, la saisie du monde est toujours un amalgame ou une confusion coulée dans le béton monstrueux des contrevérités et erreurs, toutes ces aberrations pires que les plus méchants mensonges car dans le mensonge on est trompé alors que par absence de nuance dans le jugement, on se trompe soi-même, se gruge dans la plus cinglante autodéviance.

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Rivalité, vanité violente d’egos égaux en leur banalité…

— Par Camille Loty Malebranche —

Le besoin de rivalité tient en général de la trivialité d’une sensibilité d’asthénie existentielle, de banalité de soi qui pousse aux conflits de personnalité comme pour se signifier à soi-même. La rivalité ne naît que lorsque deux individus mutuellement banals, réciproquement insignifiants se cherchent une différence non dans l’intrinsèque mais par la vanité de critères qualitatifs plats sans importance. Dans le cas contraire, il y aura agressivité, haine de la part du taré en mal de conflits mais pas de rivalité, même en cas d’agression infligée à celui qu’il prend pour cible, qui, néanmoins devra se défendre si nécessaire…

Deux imbéciles qui achètent des voitures chères pour se « mesurer » comme si une voiture était une unité de mesure du mérite humain, deux femmes qui exhibent leur arrière pour voir laquelle attirera plus de regards mâles sont l’illustration du nivellement vulgaire et de caniveau de l’objet extrinsèque de la rivalité qui est toujours insanité d’égos égaux dans leur banalité, vanité de la bassesse du sentiment, platitude du regard sans vision, misérabilisme de la conscience lamentable.

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Le néant du néant… 

— Par Camille Loty Malebranche —

 Tout néant étant néant de quelque étant en sa singularité et jamais de la grande configuration matérielle et immatérielle de l’être en général, l’entendement humain ne peut que regarder de près l’impossibilité de l’absence dans cet ordre de la Présence qu’est l’Être. Présence qui évoque le monde dans tous ses schèmes possibles : matériel, immatériel, physique et métaphysique, connu et inconnu, connaissable et inconnaissable…

 À ce stade de notre réflexion, il faut saisir que l’Être est Nature qui – malgré ses conditions et spécificités matérielle ou immatérielle, tangible ou intangible – reste perceptible. L’Être est Nature, c’est-à-dire présence constituée comprise d’une manière telle, que même quand elle est indéfinie voire indéfinissable, on peut quand même préciser ce qu’elle n’est pas, par pressentiment et éprouvement de ce qu’elle est, de ce qu’elle inspire.

Nous savons que tout ce qui est, constitue une présence et est donc impossibilité pour le postulat même d’un néant comme antithèse ontologique. Le néant devient donc absence d’un étant spécifique, un non-être étantitaire et non une antithèse ontologique. Le néant ne peut et ne saurait s’imposer à l’être qui le renvoie au néant, à l’impossible. 

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Avenir et Devenir

— Par Camille Loty Malebranche —

Toutes les fois qu’un homme refuse l’amorphisme du donné, le statu quo accepté sans recul par la foule, pour l’interrogation ou l’action du possible, il incarne au présent, le devenir assumé, il s’érige en forgeur de temps faisant et défaisant l’avenir, conquérant conscient de destin. À l’échelle humaine, le devenir porte toujours l’empreinte de l’attitude active ou passive.

La différence entre avenir et devenir, est que l’avenir constitue le temps neutre sans durée ni signification avec pour seul sens, le futur froid et vide alors que le devenir est le temps ontologique, le temps humain, inchoatif au rythme des choix de l’homme.

La voie inhérente à la liberté de l’homme est la domestication de l’avenir pour concevoir et construire le devenir personnel, à la taille de la projection de soi, de l’édification de soi. Loin du moulage et du préfabriqué mental de l’idéologie, moulage des consciences qui prévaut contre la liberté, planifie et façonne l’humain comme simple réceptacle et programme qu’exécute la cybernétique sociale des situations, parler du devenir, ce champ éminent de la liberté dans la téléologie, prend la face d’aventure osée, de foi en la nature transcendante et spirituelle de l’homme voire de volontarisme auto-accomplissant.

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Le Concept: énoncé cognitif, synthétisant et abstrayant.

— Par Camille Loty Malebranche —

 Le concept est essentiellement la saisie de ce qui se dégage du vécu, c’est la thèse abstractive et idéelle de départ qu’élabore l’entendement sur ce qu’il prend en étude pour l’appréhension théorique des schèmes abstrait ou concret de la connaissance humaine. Le concept est le porteur de l’éprouvement du sens du monde rendu en idée et langage… Le concept est la synthétisation langagière et idéelle d’une intuition subjective ou d’une observation objective.

Au niveau de l’observation objective, le monde du concept n’est autre que la sphère de l’abstraction interrogeante qui, loin de se détacher du concret, l’envisage à travers l’activité intellectuelle qui le conçoit par condensé identifiant et nominalisant, passant par l’exploration analytique dont le concept est éminemment la synthèse profonde et cognitive… Sans oublier la dimension pleinement factuelle du monde qu’il pose sous forme d’idée appellative, le concept refuse les pièges d’une immersion dans la factualité des êtres qui empêcherait le recul de l’entendement interrogateur et connaissant.

Conceptualiser, c’est intelliger en abstrayant.

Le concept incarne la stratégie de l’entendement abstractif en quête d’appréhension des principes du substratum des étants qu’il pose en objet de son analyse ou considère en sujet de sa réflexion.

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L’erreur et l’illusion : l’objectif et le subjectif mentaux qui dévient la saisie du monde.

— Par Camille Loty Malebranche —

L’erreur est involontaire et ponctue la condition de mésinformation sur un sujet donné, c’est soit une production de l’esprit qui n’a point toutes les données sur ce qu’il aborde; soit le fait de mal appréhender ce qu’on aborde et d’en altérer inconsciemment le sens par paroles ou par maniements. Autrement, ce n’est pas de l’erreur, mais la volonté de tester ou de tromper en désinformant l’interlocuteur selon les occurrences.

L’erreur est une contrevérité, un fourvoiement mais jamais un mensonge, lequel est toujours volonté de tromper pour sciemment tromper afin de tirer conséquence ou profit aux dépens d’un autre.

L’illusion est un univers factice où vit l’illusionné et c’est seulement en changeant de grille d’analyse, son champ de perception et de conception qu’il peut être tiré de son environnement d’illusion.

On commet une erreur soit par une mésinterprétation ou un mésusage, c’est toujours un errement dans l’interprétation ou l’usage de quelque chose, en tout cas, c’est toujours le résultat d’une faille méthodologique ou d’une faute d’attention. L’erreur est donc une distorsion de l’attention, une déviation de l’analyse où notre intelligence mésinterprète ou mésuse de ce que nous considérons.

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La Mort des Valeurs

— Par Camille Loty Malebranche —

Je suis venu, j’ai vécu et surtout j’ai vu !
J’ai vu le dédale de la vie et du social
Écrouer l’homme dans son cul de sac
J’ai entendu et compris toutes les aberrations
Et tous les mensonges, montagne d’infamies
D’une génération de peine de folie et de haine
J’ai vu le spectacle des guerres civiles
Et des conflagrations entre nations
J’ai vu des soldats tirer sur des femmes
Qui réclamaient du pain et de l’eau
Et sur des enfants qui pleuraient leurs pères morts
J’ai vu des bombes détruire des pays, des villes et des peuples
Pour défendre l’opulence des cartels et des trusts
J’ai vu des hommes sabrés pour un baril de pétrole
J’ai vu des étoiles d’argent et d’or décorer des sicaires et honorer des généraux maniaques de sang,

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