— Par Selim Lander —
Avec treize millions d’habitants, le Bénin (ex Dahomey) est un petit pays, ce qui n’empêche qu’il occupe une place un peu à part, ses habitants n’ont-ils pas la réputation d’être les plus intellectuels des Africains ? Les Français (d’un certain âge!) se souviennent surtout de l’étude de Stanislas Spéro Adotévi, Négritude et négrologues (« 10/18 », 1972) qui faisait suite à celle d’Albert Tévoédjré, l’Afrique révoltée (Présence africaine, 1958). L’exposition qui arrive à la Martinique après Cotonou et Rabat et avant Paris démontre que ce pays est encore exceptionnellement riche du point de vue des arts plastiques.
C’est en réalité grâce à l’art ancien que cette exposition bilan de l’art contemporain béninois a vu le jour, puisque le point de départ en fut la restitution, en 2021, de vingt-six œuvres enlevées du palais d’Abomey par l’armée française, lors de la conquête. Leur exposition à Cotonou, en 2022 – mobilier, statues, vêtements, haches d’apparat (récades), autels portatifs (asen) – fut l’occasion de montrer parallèlement des œuvres de quarante-deux artistes d’aujourd’hui, travaillant au Bénin ou appartenant à la diaspora.

Le 23 août 2014, la République du Bénin a commémoré la Journée du souvenir de la traite négrière et de l’esclavage en présence, pour la première fois, de délégations des Conseils régionaux de Guadeloupe et de Martinique. C’est avec beaucoup d’émotion que nous nous sommes retrouvés sur cette terre du Bénin, précisément à Ouidah. C’est le retour aux sources, c’est le salut aux ancêtres, c’est l’hommage à notre mère l’Afrique. Il ne faut pas oublier que la majorité des captifs africains déportés par les négriers français viennent de Ouidah⋅
Le 25e festival de musiques afros
de Seine-Saint-Denis célèbre les sons et les sens avec Rokia Traoré, le collectif Mixatac d’Essaouira et le Réunionnais Zanmari Baré.