SAUR nous de l’Eau !!!

Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A.

Depuis quelque temps, l’Eau ne sort plus des robinets du consommateur, ce qui présente un grand risque sanitaire, économique et environnemental. (Décidément ce précieux produit nous donne le tournis et risque de nous noyer tous).

Le sanitaire et le social se sont invités à l’Hôpital du Lorrain, le jeudi 25 septembre 2025. Le personnel soignant de cet établissement a débrayé, exaspéré par les nombreuses coupures d’Eau. Cette action est venue confirmer la crainte que nous avions évoquée le vendredi 19 septembre 2025, lors de notre rencontre avec la Direction de l’ARS. A cette réunion, nous avions attiré l’attention sur différents paramètres en termes de qualité de l’Eau distribuée chez le consommateur, alerté sur les différents problèmes liés à la production de l’usine de Vivé au Lorrain. Nous avons mis en évidence le risque sanitaire suite aux observations faites par le Laboratoire de la Drôme qui met en garde sur le délai trop long pour l’acheminement des éprouvettes provenant de Martinique. Considérant les menaces, nous avons insisté pour que soit réactivé le Laboratoire d’analyse de la CTM. De même, nous avons insisté pour que soit mis un bémol sur la qualité de l’Eau du robinet pour laquelle nous continuons à émettre les plus grandes réserves.

Concernant l’un des producteurs et distributeurs lié par un contrat de service public avec Cap Nord, il y a un conflit social qui a comme répercussion la privation totale d’Eau dans les robinets du Nord. Comme il aurait fallu le prévoir, le rebondissement ne s’est pas fait attendre ! Ce qui met à zéro, le niveau des réservoirs du Sud, avec comme conséquence, la fermeture de différents établissements scolaires, toute une économie en berne. Qui va payer les préjudices ? Pour l’instant nous payons le choix du donneur d’ordre qu’est Cap Nord.

C’est dans le contexte de mise en concurrence pour le renouvèlement du marché de distribution de l’Eau, nous PUMA, avions alerté sur le rapport à charge contre la SME établit par un bureau d’étude (BET). Plus surprenant, le Président de la commission Eau de Cap Nord, Monsieur Félix ISMAIN, aussi Maire de Bellefontaine, n’a pas été auditionné par ce BET. Lors du vote en plénière il y a eu 26 élus pour la SAUR, 18 abstentions et l’élu Félix ISMAIN qui a voté contre, en mettant en garde sur ce choix qui poserait problème.

Nous y sommes. Les problèmes sont là. Ils volent en escadrille avec tous les dégâts collatéraux que nous subissons et qui demande des réponses ; à savoir :

Aucun règlement de service n’a été mis à disposition des abonnés ! Nous ne savons pas quels sont nos droits sur ce contrat alors que c’est une obligation !

Quand on demande une copie du contrat entre passé entre Cap-Nord et la SAUR : c’est le silence assourdissant !!!

Les coûts de l’abonnement est devenu très élevées. La SME était à 80€/an. La SAUR est en voie de coûter entre 160 et 200 euros par an ! Selon les données actuelles.

Des clients ont reçu des volumes exorbitants : jusqu’à 17000 m3 de facturés ! La loi Warsmann précise que le distributeur doit informer l’usager en amont de toute consommation anormale : ce qui n’est pas respecté !!!

De nombreuses factures ont été surestimées et lorsque l’on demande la rectification, la SAUR répond que c’est à cause du précédent exploitant. De qui se moque-t-on ? ?? Le volume facturé doit provenir du volume relevé sur le compteur d’eau.

Les clients ont reçu leur première facture directement avec des soldes antérieurs alors que le contrat a démarré le 1er janvier 2025 : d’où vient le solde antérieur ?

Les clients ont reçu un courrier de relance avec la première facture ! Légalement la lettre de relance doit être envoyée 15 jours après la facturation.

Il n’y a pas d’accueil client au Carbet contrairement à ce qui est écrit sur leurs courriers.

Le prix de l’Eau étant fixé par les élus de Cap Nord, pourquoi ce silence sur ces dernières augmentations du prix ? A quel moment ces élus ont délibéré afin d’obtenir un avenant au contrat ???

Existe-t-il une Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) conformément aux Articles L. 1411-4 et L. 1413-1 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) qui définissent les CCSPL, qui encadrent ses modalités de composition et de fonctionnement et précisent leurs rôles respectifs.

Pour tenter de se protéger, certains Maires et Cap Nord ont organisé des rencontres avec la population. Les réponses s’apparentaient à de l’euphémisme et c’était navrant !

Cap Nord motive le choix de la SAUR sur la base de DIX MILLIONS moins cher que la SME. Cependant, le Code des Marchés Publics (CMP) est clair dans ses énoncés : c’est le ‘’mieux disant’’ qui doit être retenu. A-t-on tenu compte des auditions des entreprises sur les prestations et les autres variantes ?

Finalement bon maché kouté chè..

Que dit le contrat que personne ne veut mettre à notre disposition ? Concernant la clause des pénalités sera-t-elle appliquée avec la rigueur qui s’impose ? Aux vues de tous ces ratages de démarrage, le courage politique sera-t-il enclenché pour mettre un terme à ce contrat et relancer la procédure de mise en concurrence ?

Il y a un échec patent sur la gestion de ce marché qui démontre que le bakoua est trop grand pour cette entreprise. Président, gran nom pas ka wont. Décidément ce précieux produit nous donne le tournis et risque de nous noyer tous.

Autre fait certain, l’absence d’Eau dans le circuit y fait rentrer de l’air à l’intérieur des tuyaux ce qui dégrade inévitablement le biofilm se trouvant à l’interface de ces derniers. Ainsi tous les résidus chimiques singulièrement les pesticides arriveront massivement par relargage au robinet du consommateur.

Nous tenons à remercier Monsieur le Préfet de Région pour avoir imposé à la SAUR de rétablir la circulation de l’Eau dans les canalisations. Toutefois, nous lui demandons de bien vouloir prendre un Arrêté Préfectoral réquisitionnant du personnel pour assurer la production d’Eau lors des conflits : ce ne sera que justice Pour Une Martinique Autrement.

Pour l’association écologique PUMA

Le Président Florent GRABIN