Que recherche « l’ami » Manscour ?

—Par Jean-Claude Duverger —
gardez-mi_de_mes_amisJ’aurai pu ne pas répondre, ignorer complètement les dires et écrits du député européen. Seulement, ma qualité de chef de file d’un groupe composé de 18 élus (que certains trouvent trop sages, trop tolérants, trop permissifs.), m’impose d’interroger ce flirt étrange qu’engage Monsieur Manscour qui veut s’apparenter à une posture politique. Monsieur le député européen, jusque-là considéré comme un ami – même si pendant les 5 dernières années où Serge Letchimy letchimy a été violemment attaqué sur sa personne, sa famille, sa politique… cet « ami » n’a jamais levé son petit doigt pour venir au secours d’EPNM et du coup de l’éminente socialiste qu’est @Patricia Telle – donc tout au moins à un sympathisant, me fait penser en lisant sa tribune à une chanson que nous avons tous fredonné : « préféré ou ni afè épi ènmi’w… »

En effet, quelle mouche l’a piqué au point d’interrompre son sommeil et sa léthargie le rendant aussi chimérique ?

Mais revenons au contenu de ce qui se veut être une « analyse ».

Mr le Député découvre que : « Les martiniquais aspirent à un climat politique apaisé… » De ce qui est une évidence, il en fait une pensée profonde.
Moi, je m’attendais à ce qu’il dénonce l’ambiance de « pitt coq » installé par la majorité au pouvoir. J’ai cru qu’il se ferait l’écho de l’indignation de quelques partenaires de cette même majorité qui sont outrés par l’attitude de partisans fanatiques. Lorsqu’il ajoute « je ne peux rester impassible face à cette dégradation politique », j’ai pensé qu’il faisait allusion aux élus entourés de supporters, qui s’en prennent aux grévistes et qui se dressent en briseurs de mouvement social (justifié) ou en dogues comme à la vieille époque, connu d’André Aliker, d’Ilmany, de Marie-Louise et bien d’autres.

J’ai cru qu’il parlerait d’élus arborant fièrement les chaînes qu’avaient posées des travailleurs pour faire aboutir leurs revendications.

J’attendais de l’enseignant retraité qu’il est, qu’il se positionne sur le sort réservé aux lycéens du lycée Schœlcher et de la gestion de cette affaire.

J’ai voulu croire que notre député européen dise un mot sur le fonctionnement de la CTM Collectivité Territoriale de Martinique, avec un Président du Conseil Executif qui confisque le pouvoir, laissant à l’assemblée délibérante le rôle de caisse d’enregistrement.

J’attendais qu’il illustre ce qu’il appelle « dégradation » par le mépris qui existe à l’égard des agents, les lettres de ruptures de contrat, les « sa ki pa épi mwen, kont mwen. Si ou lé rékonsilyé épi mwen pati… » ou encore la chasse aux sorcières dont sont victimes une partie du personnel.

Je m’attendais à…enfin, passons. La liste serait trop longue.

Mais non ! Au contraire, « l’ami » me surprend lorsqu’il parle de refus de « faire le deuil d’une défaite électorale et qu’en grand politologue il invite « à se mettre au travail » et à « respecter le verdict des urnes du 13 décembre 2015, afin de permettre à l’équipe élue démocratiquement, de mettre en place un projet de gouvernance ».

Deux rapides remarques à Monsieur le député
1) Les élus que nous sommes – même en étant dans l’opposition et en minorité- sont élus aussi démocratiquement et nous représentons une partie de la population.
Dans ce cadre nous ferons notre travail d’opposants chaque fois que cela sera nécessaire.

2) L’équipe nouvelle est certes élue démocratiquement, mais cela ne signifie nullement que le fonctionnement post-électoral soit démocrate- et nous sommes les gardes fous pour empêcher toute dérive.

3) Le projet ? Quel projet doit être mis en place ? A ce jour, nous n’avons aucune visibilité de celui- ci, s’il existe. Si Mr Manscour en connait les grandes lignes qu’il les partage avec nous et avec le peuple.

Les propos de Mr le Député dans sa tribune ne sont pas clairs.
Et je me pose la question, quel est l’intérêt ? Que recherche « l’ami » Manscour ?
Cherche-t-il à revêtir l’habit du corbeau comme dans la fable de Lafontaine ? Ce serait dommage après un si long et beau parcours politique. Car accepter de se prosterner, de se laisser flatter, revient à renier ses idéaux

« Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » et la morale de cette histoire montre que l’on peut perdre le peu que l’on possède.
Cherche-t-il à revêtir l’habit du renard et baisoter pour récupérer une proie que laisseraient s’échapper des corbeaux et là, ce n’est pas gagné, déjà trop nombreux pour le peu à partager
Alors, il ne faut pas « brilé an kay pou an rat »Pour mieux te comprendre et pour terminer je te demande de citer un seul projet proposé bloqué par l’opposition.
Le lycée de transit ? Le lycée Schœlcher ? Le pôle de joaillerie ? La mise en place de l’organigramme ? La réception des agents de la CTM ? La rencontre avec les enseignants ? L’emprunt de 450 millions d’euros ?

Bon réveil, camarade. Pense au pays.
Je te rappelle qu’ Ensemble Pour une Martinique Nouvelle – EPMN n’est pas Parti Progressiste Martiniquais, c’est un regroupement de personnes responsables, partageant une vision du développement de notre territoire.