Quand les vents sont mauvais…

— Le n° 32/ de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans un texte célèbre, Che Guevara a parlé de « moment illogique » de l’Humanité. Il fustgeait « la guerre de crocs en jambes » que se livraient L’URSS et la R.P. de Chine tandis que le Vietnam héroïque était « tragiquement seul ».

Aujourd’hui, alors que certains croient naïvement que le monde « multipolaire » serait la solution miracle pour arrêter l’impérialisme, un peuple martyrisé depuis plus de trois quarts de siècle, croule sous les bombes d’une armée coloniale vengeresse, poursuivant, à la face du monde, une opération génocidaire digne des nettoyages ethniques les plus odieux. Gaza et la Cisjordanie symbolisent en ce moment, la négation absolue de l’humanité, du droit des peuples et des lois internationales.

On est au delà de « l’illogique », quand un État terroriste peut se permettre d’évoquer des commandements divins pour justifier la barbarie dont il se rend coupable, sans qu’aucune des grandes puissances qui ont les moyens de lui imposer d’arrêter le massacre, ne fasse rien dans ce sens, et se rient des gesticulations dérisoires de quelques prétendus alliés du peuple palestinien. Que la voix des peuples manifestant pour la paix et le droit à la vie des Palestiniens est faible dans cette tragique actualité !

Il en est, chez nous et ailleurs, qui détournent le regard au nom de la gravité indiscutable des problèmes qui assaillent bien des peuples du monde. Pauvre éthique et dramatique cécité !.

Que serait aujourd’hui la situation du monde si, il y a un demisiècle, le Vietnam avait été écrasé par l’impérialisme US ? Que sera la situation des peuples demain, si aujourd’hui c’est la paix des cimetières qui l’emporte au Moyen-Orient ?

Les vents mauvais qui soufflent sur cette région du monde sont les mêmes qui transforment les Conférences mondiales sur le climat en farces grotesques, les mêmes qui engloutissent dans la Méditerranée ou dans le Rio Grande ou ailleurs, des milliers de victimes parmi une nuée de Migrant·e·s cherchant une vie hors des affres de la faim, les mêmes qui propulsent sur les devants de la scène mondiale des clones minables de Trump, Bolsonaro et autres Organ, les mêmes qui tétanisent, ou tentent de le faire, des foules humaines portant des idéaux de liberté, de justice, d’humanité, les mêmes qui braquent les prolétariats des pays riches par des politiques détruisant leurs acquis et les jetant dans une tiers-mondisation accélérée.

Quand c’est cette tournure que prennent les choses, les forces de résistance qui existent et se battent, dans notre pays comme dans le monde entier, ont l’obligation de penser, de retrouver avec la froide logique, une des leçons stratégiques les plus chaleureuses de l’histoire des peuples. Devant les dangers, qui sont indiscutablement plus grands que jamais, il faut chercher, à toutes les échelles, du local le plus immédiat à l’international le plus globalisé, le chemin de l’unité des opprimé·e·s et des exploité·e·s, le chemin de l’action fraternellement unie des peuples.

Jamais le « chakbètaféisme » débilitant n’a été une impasse aussi évidente, aussi contraire à l’intelligence.

MATINIK DOUBOUT-GAOULÉ KONT CHLORDECONE Dénonce…

Mercredi 5 décembre, au Pôle Martinique de l’Université des Antilles, à l’occasion d’une conférence-débat sur les aspects sanitaires et juridiques du dossier du chlordécone, traités magistralement par le docteur Serge Chalon et le bâtonnier Raphaël Constant, nous avons pu bénéficier, en visio conférence, des exposés fort éclairants du professeur émérite, Monsieur Pedro Arrajo-Agudo, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement et de Madame Sabrina Cajoly, juriste en droit international des droits humains, très impliquée, à titre bénévole, dans le plaidoyer auprès de l’ONU pour que la France se conforme à ses obligations internationales en matière d’accès à l’eau potable, c’est-à-dire, entre autres, sans chlordécone, en Guadeloupe et Martinique.

Remerciant à nouveau ces deux spécialistes engagé·e·s dans la défense de nos droits pour leurs remarquables interventions, nous sommes contraints de nous interroger sur l’annulation brutale de la conférence que le rapporteur spécial de l’ONU devait tenir au Pôle Guadeloupe de l’université des Antilles, le 29 novembre dernier sur le même sujet.

Les explications, rapportées par la presse, d’une annulation qui, soi-disant, ne viendrait pas de pressions en hauts lieux ou encore dont les raisons seraient mystérieusement inconnues sont tout, sauf convaincantes. La commission nationale consultative des droits humains vient d’ailleurs d’émettre de vives protestations contre les pressions ayant conduit à cette incroyable annulation.

Nous nous associons pleinement à ces protestations. Faudra-t-il une commission d’enquête indépendante pour que la pleine lumière soit faite sur cette triviale et ténébreuse affaire ?

En attendant, nous affirmons que plus les autorités s’appliqueront à empêcher une mise en accusation de l’État français sur la scène internationale, pour ses crimes chlordécone, plus nous nous battrons pour une dénonciation internationale de ces crimes avec toujours notre même exigence de vérité, de justice, de réparation.

Le combat continue. « Les hommes (et les femmes) de bonne volonté feront au monde une nouvelle lumière ».

Philippe PierreCharles