Quand l’agri-business surfe sur la colère du monde rural

— Le n° 334 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Il y a une certaine naïveté quand on parle de « trahison du mouvement des agriculteurs » par « les syndicats », pour parler du retrait du mouvement rural qui secoue la France après l’Allemagne, les Pays-Bas, etc.

En réalité, il y a dans les campagnes européennes, une coupure qui n’est pas, toutes nuances sacrifiées, sans points communs avec la situation antillaise.

Cette coupure sépare très nettement les gros de l’agri-business avec la majorité des paysans, dont la misère et les journées de travail sans limites, ont été largement montrées dans les reportages.

Chez nous, on ne peut confondre la masse des paysans vivant du vivrier ou occupant une place subalterne dans la banane, face au lobby qui domine ce secteur !

Le problème commence quand les premiers manipulent les seconds, en se faisant passer pour les dévoués défenseurs de tous !

Ce qu’il y a lieu de construire, c’est un front de toutes celles et tous ceux, dont l’objectif est de vivre dignement d’une activité nourricière pour la population, et non de vivre de spéculation et de subventions.

Les propos du conseiller Monrose de la CTM, en faveur de la redéfinition des critères d’attribution de subventions de l’Union Européenne, pour que celles-ci aillent moins aux gros planteurs de la spéculation, et plus aux paysans de l’agriculture nourricière, montrent la possibilité d’une bataille décisive incluant Politiques, acteurs et actrices du terrain, et population en général.

Encore, faut-il une démarche allant clairement dans ce sens, se tournant réellement vers les petits paysans pour une pression populaire sérieuse sur les instances dotées du pouvoir en la matière, avec la perspective d’un contrôle de la société sur les grandes plantations, et les conditions sociales de la production quelle qu’elle soit.

Le monde paysan français a montré qu’il pouvait se faire respecter en déclenchant des marques de sympathie de la population. Il n’a pas su, en revanche, se mobiliser en dehors des cadres fixés par les industriels et financiers de la terre.

Chez nous, il est possible de faire les deux.

 

L’hypersexualisation du corps des femmes : comprendre et gir pour l’émancipation !

Jeudi 25 janvier, plus de 150 personnes au 6 ème étage de la Mairie de Fort de France ont répondu à l’invitation de l’Union des Femmes de la Martinique sur la question de l’hypersexualisation, et typiquement celle du corps des femmes !

Un phénomène apparu dans les années 2000 qui concerne plus précisément le corps des femmes, et qui se caractérise par un usage excessif de stratégies axées sur le corps dans le but de séduire consciemment ou pas.

L’association s’est appuyée sur les travaux d’étudiantes en Licence Humanités de l’université des Antilles – Pole Guadeloupe pour tracer les fondements historiques et scientifiques et interroger le passé colonial de l’hypersexualisation des femmes noires des Antilles françaises.

Michèle Latouche présentée comme une observatrice de la société Martiniquaise, diplômée en sociologie et en anthropologie, a réussi à exposer quelques enjeux socio-spycho-affectif (éducation, estime de soi, sentiment de liberté, de propriété de son corps…) Mais aussi et surtout en n’omettant pas de souligner le fondement de ce phénomène qui, encourage, promeut, et médiatise l’exposition du corps (et attributs) des femmes : le Marché de la séduction et de la domination faite d’injonctions, qui constitue justement l’obstacle à l’Emancipation réelle des Femmes.

Cette dimension a été très peu abordée au cours des nombreux échanges au profit de d’autres considérations qu’on ne peut éviter, comme la question des mœurs le jugement moral, la responsabilité parentale etc.)

En effet, si dans l’espace public notamment, « Tout semble aujourd’hui permis »

et qu’on pourrait en « toute liberté » les militantes de la cause de l’émancipation doivent rester attentives aux nouvelles modalités d’exposition et de domination du corps des femmes dans la société, lesquelles ne sont plus celles du temps de la période esclavagiste.

Cet aspect militant, offensif a évidemment été très peu été abordé au cours de cet échange où plutôt l’inquiétude fondée sur les vrais dangers du phénomène affectant les enfants, une partie de la jeunesse dans son ensemble ; toute chose à lier à la passivité voire l’inaction de l’État et des plates formes lieux d’amplification du phénomène

Débat à poursuivre !

JUSTICE POUR HERVÉ PINTO ET TOUTES LES FAMILLES SPOLIÉES !

DIMANCHE 18 FÉVRIER, DÈS 8 H, MOBILISONS-NOUS MASSIVEMENT POUR DIRE NON AUX INJUSTICES, À LA PWOFITASYON ET AUX PROVOCATIONS !

👉🏾 ENTRÉE CLOUETTE, AUX TROIS-ÎLETS