Précarité menstruelle : près de quatre millions de femmes concernées en France, selon un sondage

— Par Clara Hidalgo —

Le nombre de Françaises qui éprouvent des difficultés financières à se fournir en protections menstruelles a doublé depuis 2021, selon un sondage publié lundi 6 mars.

30% des femmes âgées de 18 à 24 ans ont été contraintes financièrement de renoncer à acheter des protections périodiques.

«Je trouve que c’est impensable que les femmes ne puissent pas avoir les protections dont elles ont besoin.» Sur le plateau de C à Vous lundi 6 mars, Élisabeth Borne s’est exprimée sur la précarité menstruelle. La première ministre a annoncé la mise en place d’un «remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisables à partir de l’an prochain», pour les femmes de moins de 25 ans. Un signal fort envoyé deux jours avant la journée mondiale des droits des femmes.

Près de quatre millions de Françaises sont victimes de précarité menstruelle en 2023, selon le sondage OpinionWay pour Règles Élémentaires, publié lundi 6 mars. «Toute personne qui éprouve des difficultés financières à disposer de suffisamment de protections périodiques pour se protéger correctement pendant ses règles est en situation de précarité», précise le communiqué. Cette étude a été réalisée du 15 au 24 février 2023 sur 1022 femmes menstruées âgées de 18 à 50 ans, à partir de réponses à un questionnaire en ligne.

Sur les quatre millions de femmes en précarité, 2,6 millions ont dû renoncer à acheter des protections périodiques pour des raisons financières, au moins une fois dans l’année. Et parmi celles qui ont pu s’en procurer, 1,2 million a dû renoncer à d’autres biens essentiels, au moins une fois dans l’année.

Le sondage souligne un autre fait inquiétant : les femmes âgées de moins de 25 ans sont les plus concernées par cette précarité. 30% des Françaises de 18 à 24 ans ont été contraintes financièrement de renoncer à acheter des protections périodiques.
Perspectives d’amélioration faibles

Ces chiffres alarmants ont doublé depuis 2021. En effet, 1,7 million de femmes n’avaient pas accès aux protections périodiques en 2019, selon une étude réalisée par Dons Solidaires en partenariat avec l’IFOP. Une estimation réévaluée à 2 millions en 2021 par Règles Élémentaires, en raison de la crise du Covid-19.

Ce phénomène préoccupant ne cesse de grandir puisque 47% des femmes en précarité en 2023 assurent n’avoir jamais été victimes de précarité menstruelle avant l’année 2022.

Malgré cette situation, 86% des femmes concernées pensent que leur condition ne va pas s’améliorer dans les prochains mois. La raison ? La baisse du pouvoir d’achat et l’inflation qui frappe le pays. Le sondage avertit également que plus d’1,2 million de femmes pensent qu’elles vont basculer dans la précarité dans les douze prochains mois.

Source : Le Figaro.fr