Pop-corn et boissons interdits dans les cinémas

« C’est jusqu’à 20 % de nos recettes» : le Covid met fin au pop-corn au cinéma
Le gouvernement va interdire la nourriture dans les salles de cinémas. Un petit coup dur pour les exploitants pour lesquels cette activité s’avère lucrative.
Pour contrer la nouvelle vague de cas de Covid-19, causée par le variant Omicron, le gouvernement va interdire la consommation de nourriture dans les cinémas dès lundi 3 janvier. Une mauvaise nouvelle pour les exploitants même si le pire a été évité pour les quelque 2 000 cinémas français. « Nous gardons le droit d’accueillir le public sans restrictions, indique à Ouest-France Yves Sutter, à la tête du groupe Cinéville, 16 établissements dans l’ouest de la France. Si des jauges avaient été fixées, les sorties de films auraient été reportées car nous n’aurions pas pu faire de recettes intégrales. »

L’arrêt de la vente de friandises et de boissons va-t-il avoir des conséquences pour la trésorerie des salles ? « C’est très variable en fonction des cinémas, explique Yves Sutter. Cela peut être marginal ou atteindre 15 à 20 % du chiffre d’affaires, notamment pour les plus grands établissements. » Si le milieu reste assez discret sur la question, quelques chiffres permettent de se repérer. Selon le rapport Géographie du cinéma 2018, du Centre national du cinéma (CNC), 47,7 % des spectateurs déclarent acheter à manger ou à boire sur place quand ils vont voir un film.

Des marges qui peuvent aller jusqu’à 30%
La proportion monte même à près d’un tiers pour les 15-24 ans. Sans surprise, c’est le pop-corn qui arrive en tête des produits les plus achetés. L’activité serait particulièrement lucrative pour les exploitants. Selon un autre rapport écrit en 2016 par l’économiste Pierre Kopp, les confiseries représenteraient ainsi une marge d’approximativement 30 %. En compilant des données issues des tribunaux de commerce, le chercheur estime qu’en 2014 la vente de pop-corn et sucreries représentait 20 % du chiffre d’affaires de CGR, 10 ; 6 % de celui de Gaumont Pathé et 13,7 % de celui d’UGC.

La fermeture des comptoirs risque également d’avoir des conséquences pour l’emploi. Si les 16 000 salariés du secteur ne sont pas tous concernés, les exploitants interrogés ne cachent pas qu’ils auront certainement recours au chômage partiel pour ceux affectés aux comptoirs.

Malgré le retour des spectateurs en salles depuis mai 2021, la fréquentation reste inférieure de 25 % à celle enregistrée en 2019, selon la Fédération nationale du cinéma français. Cette dernière demande une aide financière supplémentaire de l’État pour combler la perte de chiffre d’affaires du secteur.

Source : Ouest-France
https://www.ouest-france.fr/culture/cinema/c-est-jusqu-a-20-de-nos-recettes-le-covid-met-fin-au-pop-corn-au-cinema-963ce044-67fd-11ec-8ca2-e247a45f1eee