« Pim-Pim Tché – Toast de vie », un film de Jean Odoutan

Samedi 20 janvier à 18h à la Fondation Clément / Gratuit
Par Jean Odoutan
Avec Aïcha Ouattara, Jean Odoutan, Stephane Soo Mongo
| 1h 30min | Comédie
Synopsis
Chimène, ravissante petite créature a tout pour retourner la tête à plus d’un. Son surnom, Pim-Pim Tché, « ma sale garce », lui sied à merveille. Virtuose de l’arnaque sentimentale, à 17 ans, ayant re-re-repiqué sa classe de 5ème, elle a son bonheur en ligne de mire, passer coûte que coûte en classe de 4ème pour bénéficier de la bourse scolaire. Mais avant d’en arriver à ce paradis, il lui faut jongler avec des jobs nullement reluisants pour assurer ses petits-déjeuners, dépanner ses parents abonnés à la dèche, ruser avec son prof de maths qui est au passage son tonton paternel.

*******

« Chimène, la sale garce : Un tourbillon international au Bénin »
Dans le film captivant « Pim-Pim Tché » du réalisateur béninois Jean Odoutan, l’intrigue prend vie à travers le personnage central, Pim Pim, une femme astucieuse qui utilise ses charmes pour s’approprier l’argent des hommes. Cette histoire, bien que située au Bénin, transcende les frontières nationales pour explorer des thèmes internationaux. Avec une touche d’humour, le film dépeint Pim Pim comme une « sale garce » rendue sympathique, où les hommes qui succombent à ses charmes ne sont finalement pas aussi dignes qu’elle. L’équilibre entre le côté drôle et dramatique de l’histoire est habilement manié, grâce à des acteurs inconnus mais talentueux, capables de transmettre efficacement les émotions au public.
Cependant, le réalisateur lui-même, Jean Odoutan, aurait pu explorer davantage l’histoire riche et complexe du Bénin. Bien qu’il évoque avec passion l’actualité, les coutumes et le futur de son pays, certains regrettent qu’il n’ait pas réalisé un véritable film historique. L’idée d’explorer l’histoire du Bénin, y compris l’invasion portugaise, l’esclavage, l’arrivée des Français, et l’influence mondiale des esclaves béninois à travers des éléments tels que le vaudou aurait pu être à la fois captivante et éducative.
Le personnage de Chimène, une jolie gamine dépeinte dans un autre film du réalisateur, suscite des réflexions intéressantes. Utilisant ses charmes pour atteindre des objectifs personnels, elle incarne à la fois l’ambition et l’inventivité. Bien que qualifiée de « sale garce, » les images présentées par Odoutan ne révèlent aucun côté sombre ou calculateur chez elle. La relation ambiguë entre Chimène et Courage, joué par le réalisateur lui-même, ajoute une dimension intrigante au récit. Les dialogues entre les personnages principaux, évoquant leurs aspirations, utilisent une langue imagée et poétique, apportant une nuance intéressante au ton réaliste du film.
Le film, tourné à Ouidah, offre également un cadre symbolique avec des scènes à la « porte du non-retour », lieu emblématique de l’histoire des esclaves. La charge symbolique est utilisée habilement par Odoutan pour renforcer le contexte du récit. Malgré quelques imperfections de montage vers la fin, le rythme global du film reste plaisant, offrant une expérience cinématographique immersive.
Enfin, la performance remarquable d’Aicha Ouattara dans le rôle principal est saluée, la comparant aux grandes actrices diaboliques du cinéma. Odoutan, cinéaste prometteur, livre un scénario bien ficelé, ajoutant subtilement de l’humour pour éclairer les nuances des manipulations et des relations entre les hommes et les femmes au Bénin.