« Pentagon Papers », un film de Steven Spielberg

Dimanche 4 mai à 21h05 Sur Arte

Pentagon Papers (The Post), ou Le Post au Québec, est un film historique américano-indien réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2017.

Le film est inspiré de faits authentiques : la publication des Pentagon Papers par le New York Times puis le Washington Post au début des années 1970. Cette expression désigne le document United States-Vietnam Relations, 1945-1967: A Study Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le Viêt Nam, 1945-1967 : une étude préparée par le département de la Défense »), soit plus de sept mille pages top secret dévoilant l’implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam, qui durera de 1955 à 1975.

Considéré comme « un grand film sur la liberté de la presse », et un symbole du journalisme d’investigation, il est dédié à la réalisatrice Nora Ephron, morte en 2012.

Synopsis
En 1965, l’analyste Daniel Ellsberg se rend sur le front de la guerre du Viêt Nam pour y observer l’avancement des troupes américaines, pour le compte du secrétaire à la Défense, Robert McNamara. À McNamara qui lui demande son ressenti de terrain dans l’avion du retour, Ellsberg répond que l’envoi de renforts de 100 000 hommes n’a en rien amélioré une situation délicate, et McNamara l’approuve. Mais lorsqu’il est accueili par les journalistes, McNamara développe un discours lénifiant sur les progrès militaires.

En 1971, Daniel Ellsberg, qui travaille désormais pour RAND Corporation (une institution de conseil militaire), décide de photocopier secrètement un rapport sur l’évolution du conflit au Viêt Nam, depuis la présidence de Harry S. Truman en 1945 jusqu’en 1967, révélant le double discours des différentes administrations américaines sur les chances de victoire des États-Unis : les gouvernements successifs, peu à peu convaincus que la guerre ne pouvait être gagnée, ont caché au peuple américain la réalité de l’enlisement du conflit.

Daniel Ellsberg divulgue clandestinement ses informations au New York Times. Le journal sort un premier article, mais doit interrompre la publication sur décision de justice. Celle-ci a été saisie par l’administration Nixon, ces informations étant classées secret défense.

D’abord sur la touche, le Washington Post récupère le scoop et des milliers de pages des Pentagon Papers, grâce à la motivation de son rédacteur en chef, Benjamin Bradlee et au contact d’un journaliste, Ben Bagdikian, avec Ellsberg. Bradlee pousse la propriétaire du journal, Katharine Graham, à publier les documents.

Cette dernière est face à un cas de conscience, voyant bien l’importance de la publication, mais aussi les risques judiciaires et financiers qu’elle ferait courir au journal et à ses dirigeants. Elle doit faire face à un conseil d’administration très hostile au projet, et tenir compte de l’entrée en bourse de son journal, alors en cours, qui pourrait capoter, sans compter les liens d’amitié qui la lient à McNamara. Seule femme dans ce monde d’hommes, elle tient pourtant tête à tous ceux que la publication dérange ou effraye et donne son feu vert. L’ensemble de la presse reprend alors les informations du Post.

La Cour suprême est saisie. Elle doit arbitrer entre la liberté de la presse, instaurée par le 1er amendement de la constitution des États-Unis, défendues par les équipes du Washington Post et du New York Times, et la protection du secret d’État, exigée par le gouvernement fédéral. La Cour suprême dans l’arrêt New York Times Co. v. United States, statue en faveur de la liberté de la presse, qui « doit être au service des gouvernés et non des gouvernants ». Nixon est furieux et jure qu’aucun journaliste du Post ne mettra plus les pieds à la Maison-Blanche.

La scène finale montre l’immeuble du Watergate de nuit l’année suivante et les cambrioleurs du Comité national démocrate au travail : le scandale du Watergate commence, il aboutira à la procédure de destitution du président Nixon et à sa démission en 1974.

| Par Liz Hannah, Josh Singer  Avec Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson