J’ai dénoncé dès le début dans plusieurs articles la mystification qui consistait à fabriquer une crise sociale et un nouveau prophète venu d’on ne sait où pour la juguler.
Lire : En finir avec la mystification de la prétendue lutte contre la vie chère
Lire : Vie chère : une lecture critique des troubles en Martinique
Ceci en instrumentalisant la détresse de certaines catégories des classes populaires et la paupérisation d’une fraction des classes moyennes. Tout cela avec l’appui des « idiots utiles ». Ceux, d’abord, qui espéraient que les barrages, les pillages, les incendies et autres exactions auraient confirmés leur jugement d’inutilité des préfets ; ceux ensuite, les plus cyniques, qui spéculaient sur ces voyous pour asseoir leur plan de carrière ; ceux enfin, militants usés, dans l’attente depuis toujours d’un « grand soir » qui ont cru que la logique de déprédation et de déstabilisation pourrait aboutir à une dynamique d’insurrection populaire.
Les médias locaux et de l’hexagone ont prêté main forte à cette opération de mystification. Leur concours a été décisif pour établir l’hégémonie des voyous sur la communication.
Lire : Lettre ouverte d’une martiniquaise à la presse hexagonale
Par leur mutisme ou leur concours et par la désinformation, les « idiots utiles » et les médias ont cautionnés, de fait, l’agression de la population martiniquaise et une mise à sac de ce qui constitue la colonne vertébrale de notre économie : les petites et moyennes entreprises. Une agression et une mise à sac par une poignée de voyous, « l’armée des rubans rouges », bras armé d’un attelage de petits bourgeois frustrés et aigris, de rouge, vert, noir, de prêtre défroqué, de pasteur douteux et de syndicalistes égarés…La ligne de partage politique est désormais entre, d’une part, ceux qui par petits calculs politiciens et manque de discernement sont prêts, sans état d’âme, à prendre le risque de livrer leur propre pays au premier prédateur venu, et ceux, d’autre part, qui même isolé s’y oppose avec détermination. Ce qui est en jeu et qui pèsera sur l’avenir c’est de savoir si on accepte l’idée que des voyous multirécidivistes puissent être une force d’appoint pour le changement et le progrès ou si au contraire on garde suffisamment de lucidité pour comprendre que ces derniers en se camouflant derrière des revendications sociales et politiques n’ont qu’un seul but : imposer leur propre modèle de société et d’économie, celui de la rue… Il faut plus que jamais garder à l’esprit Medellin en Colombie, Haïti et les villes du Mexique gangrénées par le narco trafic et la violence.
Je n’ai eu de cesse, par ailleurs, de combattre les lectures qui biaisaient l’analyse de ce qui se passait effectivement. Il n’y avait en face ni activistes, ni militants mais des repris de justice produits par la société martiniquaise elle-même. Ce qui signifie, soit dit en passant, que le combat contre l’insécurité n’est pas seulement celui de l’Etat français mais aussi pleinement le nôtre. De même, les violences n’étaient pas « en marge », comme trop souvent on le répétait, mais au cœur même de l’entreprise de déstabilisation.
Le constat que l’on peut faire depuis ces derniers jours est que la parole s’est libérée et que la petite minorité sans traçabilité politique qui s’autoproclamait représentant du peuple et dépositaire de sa parole est en train de perdre la bataille de la communication. C’est sans doute pour cela que ceux qui par leur fonction et leurs « mandats » nationaux ont pesé pour renforcer l’influence de ces soit disant militants contre la vie chère sont en train d’abandonner le navire et s’empressent de faire de grandes déclarations contre la violence.
Fort de France le 04/09/25
Marie Laurence DELOR