Oui ! Il est possible de mettre fin aux souffrances qui nous détruisent !

C’est quoi ce monde dans lequel on travaille comme un bourreau pour, au bout du compte, être étranglé par des factures abusives et des impôts, sans pouvoir se loger et nourrir sa famille, pendant que les ultrariches, défiscalisés, mettent des diamants au cou de leurs caniches.

C’est quoi ce monde où le désespoir et l’absence de solution auxquels sont confrontés les masses conduisent tant de personnes au désespoir et à la démence, à l’autodestruction des toxicomanies ou du suicide.

C’est quoi ce monde où des millions de femmes vivent dans l’angoisse d’être agressées moralement et physiquement à chaque coin de rue et dans leur propre foyer.

C’est quoi ce monde dans lequel les Peuples sont soumis au fascisme, aux agressions militaires, au viol de leur souveraineté, à des génocides barbares sous l’oeil complice des institutions internationales.

Eh bien non ! Nous ne pouvons pas accepter que cela continue ! Nous déclarons que toutes les souffrances que nous subissons individuellement ou collectivement résultent de situations que nous pouvons changer et qu’elles sont entretenues par un système que nous devons combattre.

La terre dispose de richesses suffisantes pour loger et nourrir 10 fois plus des habitants qu’elle compte. Les technologies créées par les humains permettraient de se préparer efficacement à affronter tous les fléaux qui déciment les populations*1. Mais le système barbare qui organise et impose la domination d’une minorité de privilégiés sur les Peuples l’interdit. Il est directement responsable de toutes les souffrances que nous subissons : En l’éradiquant, l’Humanité pourra s’arracher à celles-ci.

Comment est-ce possible pour un être humain de s’en sortir s’il se sent seul dans la tourmente et incapable de se relever ?

Les profiteurs du système, culpabilisant les «loosers» dans leurs médias, sont parvenus à persuader les victimes que si elles échouent dans la vie, c’est de leur faute parce qu’«incapables d’être économiquement compétitives », trop laides ou trop faibles pour espérer devenir Miss, vedette du sport et de la chanson, parce qu’handicapés, appartenant à une race, à un sexe, à une nation inférieurs. Ce monde où les nantis somment tous les laissés-pour-compte de supporter la souffrance puisque que, de toute façon, disent-ils, «L’homme est un loup pour l’homme !» et que le seul endroit où ils peuvent espérer connaître le bonheur c’est … au Paradis (après leur mort !).

La vérité, les sciences humaines l’ont déjà largement démontrée, c’est que le mal être et la plupart des souffrances psychologiques affectant ces personnes, sont causées par les multiples déceptions et les chocs subis dans leur parcours de vie, aggravées par les agressions venant de la société qui les entourent. Comprendre que les facteurs provoquant les traumatismes, le mal-être et les souffrances viennent principalement de l’extérieur de soi, est précisément la première condition nécessaire pour qu’une personne s’engage dans le chemin de sa délivrance. S’inspirer de l’exemple de ceux et celles qui ont réussi à «s’en sortir» peut aider à le faire*2.

Il ne faut pas se faire d’illusions: le travail personnel de «guérison» reste toujours un parcours difficile. D’autant plus que certains qui, au fond d’eux-mêmes, souhaiteraient que cessent leur souffrance, s’enferment dans le déni et développent des mécanismes inconscients d’auto-défense par peur de reprendre contact avec le monde *3.

Accepter de se remettre en cause exige de gros efforts, mais c’est un chemin indispensable si l’on veut vaincre le mal-être. Ce qui est sur, c’est que la démarche est plus facile quand on accepte de se faire accompagner. Autour de soi, il y a des proches de confiance qui sont assurément capables de le faire. On peut aussi compter sur des structures dans lesquelles des professionnels peuvent guider efficacement les personnes en souffrance*4.

C’est en nous appuyant sur l’action solidaire de notre Peuple que nous pourrons combattre le mal-être social et créer les conditions d’un mieux vivre pour tous

Nos communautés ancestrales cultivaient l’harmonie entre les êtres humains et l’environnement, privilégiaient l’intérêt du groupe sur celui de l’individu. Tout cela a été ravagé par la bourgeoisie occidentale et le système prédateur qu’elle a imposé au monde.

Notre Peuple souffre encore des séquelles du traumatisme de l’esclavagisation et de la domination coloniale. La société solidaire que sa résistance lui avait permis de construire, permettait de maintenir malgré tout une certaine harmonie et limitait les dérèglements psychiques. Mais aujourd’hui, cette base solidaire est profondément minée par les attaques du système. La stabilité originelle de la communauté laisse place à la généralisation des conflits, à un profond mal-être causé par l’impossibilité de vivre dignement dans un contexte où les valeurs morales et le respect humain sont piétinés, la violence et la bestialisation des comportements encouragées par des médias torchons.

Cependant, aussi vrai que nos ancêtres esclavagisés ont pu développer avec succès une solide culture de résistance dans tous les domaines, nous sommes tout à fait capables de porter aujourd’hui des réponses valables pour sauver notre communauté ! Cela nous invite à nous engager, tant que possible, dans les associations ou les organisations politiques qui développent des alternatives conséquentes, sinon, tout simplement, à participer aux actions solidaires *5.

Nous avons déjà compris que nous ne devons attendre aucune amélioration de la situation venant du pouvoir colonial. Au contraire, le système dominant étant complêtement déliquescent toutes les difficultés et le mal-être qui en découlent iront en s’aggravant. C’est à nous de «prendre la main» pour résoudre nos problèmes. Pour l’émancipation de notre Peuple, nous pouvons et nous devons nous engager massivement dans une campagne s’appuyant sur nos familles, nos associations, nos syndicats et les organisations politiques conséquentes pour ressouder notre communauté sur des bases valables.

Énormément de choses positives se font déjà dans notre pays qui vont dans cette bonne direction. Les médias du système n’en parlent pas, choisissant d’alimenter l’anxiété, le sentiment d’insécurité et le mal-être afin de justifier l’entreprise de contrôle totalitaire de la société menée par leurs donneurs d’ordre. Le moindre fait divers scabreux est instrumentalisé pour diaboliser abusivement des quartiers entiers ou des couches de la population. Des clichés racistes, machistes et xénophobes sont propagés pour cacher la responsabilité du système dans le développement des dérives sociétales*6.. Des commentateurs pseudo-scientifiques, déblatèrent sur des données statistiques abstraites sans jamais exposer les causes essentielles des phénomènes.

Nous devons donc aller plus vite et plus loin, pour reprendre progressivement le contrôle de notre vie. Nous devons continuer à généraliser et à mutualiser toutes les pratiques alternatives en nous ancrant dans les traditions populaires positives, construire des pôles de référence dans les domaines de l’éducation de l’action culturelle et des médias libres et socialement utiles. Bien sur, tant que nous serons opprimés par un pouvoir colonial, nous ne disposerons pas des instruments nécessaires pour porter les solutions définitives aux problèmes*7, mais il nous est tout à fait possible de résister aujourd’hui et de contribuer à la diminution des souffrances qui détruisent notre communauté.

Notre objectif doit être que tous se débarrassent des grilles de lecture erronnées :

D’abord réalisons que si le mal-être généralisé est révélé à tous à travers les réseaux sociaux, il est loin d’être nouveau. Aujourd’hui, il est attisé par des médias qui font des scoops tapageurs d’incidents isolés afin de gonfler leur audimat et leurs profits. Mais il existe aussi dans notre communauté de larges couches de notre Peuple qui maintiennent des relations saines et développent des pratiques solidaires pouvant servir de base à la lutte contre le mal-être et pour le mieux-vivre.

Notre tache principale est de vulgariser les explications scientifiques nécessaires à la compréhension des phénomènes : Chacun doit être conscient des impacts sur le psychisme de l’aliénation liée à la domination coloniale, à la destruction identitaire, au racisme systémique et au «Syndrome de Lynch» qui l’accompagnent.

Pour atteindre notre objectif, il nous semble indispensable de multiplier les Bokantaj contribuant à une meilleure connaissance des comportements humains, à l’échange d’expérience sur les rapports adulte-enfant, Homme-femme, etc. (Pourquoi pas des échanges autour du présent article?)

Sortir définitivement du «YO» pour parler du «NOU».

Les personnes qui sont en souffrance psychique, ce sont NOS proches. Les familles qui sont déchirées sont LES NÔTRES à tous. C’est à NOUS de ressouder les liens. Les jeunes que le système jette dans le désespoir et la délinquance, ce sont NOS enfants. C’est à NOUS de les protéger, de les éduquer et de les re-socialiser au sein de NOTRE communauté. Le Pays qui est dominé et dépotcholé c’est LE NÔTRE. C’est NOUS qui devons le libérer!

Pour contribuer à la construction d’un monde nouveau, plus équitable, préservant l’environnement et l’intérêt des générations futures, nous avons le devoir impérieux de penser l’avenir, de mettre en œuvre une stratégie globale réfléchie et visionnaire, de nous battre pour éradiquer le système impérialiste occidental dominant; mais :

Faire la Révolution c’est surtout contribuer concrètement à l’émancipation de chaque individu et de l’ensemble de la communauté humaine dans le présent ! C’est, en tout cas, à cette tache que se vouent nos Comités Populaires. Nous invitons tous ceux et toutes celles qui partagent nos analyses et nos orientations à les rejoindre pour mettre celles-ci en oeuvre.

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*1 Quelques chiffres pour en témoigner : 1,1 milliard de personnes souffrent de pauvreté dans le monde. Parmi elles, 412 millions d’enfants en situation d’extrême pauvreté. 138 millions de ceux-ci sont contraints de travailler, dont 54 millions dans des conditions dangereuses (chiffres de 2024). Les 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites pendant que la moitié la plus pauvre de l’humanité n’en gagne que 8 %. 250.000 femmes et jeunes filles violées dans le monde, plus de 85.000 assassinées en 2023 (une toutes les 10 minutes!). Ce sont 727.000 personnes qui se suicident en un an (2021)

*2 L’exemple de l’extraordinaire capacité du Peuple Haïtien à conserver sa dignité et à se battre pour continuer à vivre, en dépit de toutes les terribles épreuves qu’il n’a cessé d’affronter, devrait être source d’inspiration pour chacun et pour tous.

*3 C’est le cas du parieur compulsif ou du toxicomane qui affirme agir librement et être capable de s’arrêter quand il le voudra.

*4 A cet égard, il faut indiquer que la grande majorité des travailleurs sociaux sont qualifiés et se battent pour accompagner aux mieux ceux qui en ont besoin. Cependant, les politiques ultralibérales de restriction budgétaire et de sabotage des Services Publics rendent de plus en plus problématiques l’accomplissement de leur mission.

*5 Prenons garde, toutefois, à ne pas servir de faire valoir, ni à des coups de communication politicienne, ni à des opérations qui servent de couverture à des entreprises commerciales qui cherchent à se donner bonne figure pour mieux gruger la clientèle.

*6 Citons l’exemple de l’odieux dénigrement des «femmes seules» accusées de tous les maux dont celui de pas savoir s’occuper de leurs enfants propos qui, de fait, vient dédouaner le système qui les précarise économiquement et psychologiquement tout en les livrant aux abus de la domination machiste.

*7 Remanier fondamentalement le contenu de l’enseignement de façon à ce qu’il contribue à la connaissance de notre environnement et de l’histoire de notre Peuple, à l’éducation aux valeurs de respect humain, d’équité et de solidarité, utiliser les medias comme outifs d’éducation allant dans ce même sens, adopter des lois qui imposent le respect d’une véritable justice sociale, un développement économique permettant le mieux vivre pour tous, tout cela ne peut être possible qu’en disposant d’un pouvoir politique réel et en accédant à l’indépendance et à la souveraineté.