L’éphéméride du 21 septembre

Proclamation de l’abolition de la royauté le 21 septembre 1792
Première parution du roman Le Hobbit par J. R. R. Tolkien le 21 septembre 1937
Naisance de Mathieu Édouard Glissant  le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie en Martinique

La proclamation de l’abolition de la royauté est un événement de la Révolution française qui s’est déroulé le 21 septembre 1792 lors de la première séance de la Convention nationale, au cours de laquelle les députés ont proclamé l’abolition de la royauté en France (qui prenait la forme d’une monarchie constitutionnelle instituée par la Constitution du 3 septembre 1791). Elle marquait ainsi la fin de près de huit siècles de monarchie ininterrompue et la naissance de la Première République, premier régime républicain de l’histoire de France.

Contexte
Les députés de la Convention se savaient mandatés pour mettre un terme à une crise qui couvait depuis la fuite et l’arrestation à Varennes de Louis XVI (les 20 et 21 juin 1791) et la prise sanglante des Tuileries (le 10 août 1792). Leur origine bourgeoise et leur activité politique ne les portaient pas, pour la plupart, à l’indulgence envers le trône. La victoire à la bataille de Valmy (le 20 septembre 1792), premier succès militaire de la république, opportunément le jour même de leur réunion, les confortait dans leurs convictions.

Proposition de l’abolition de la royauté
Lorsque le député de Paris, Jean-Marie Collot d’Herbois, proposa l’abolition de la royauté, il ne rencontra guère de résistance. Tout au plus Claude Basire, ami de Danton, s’efforça-t-il de tempérer l’enthousiasme en recommandant une discussion. Toutefois, l’abbé Henri Grégoire, l’évêque constitutionnel de Blois lui répondit vertement : « Qu’est-il besoin de discuter quand tout le monde est d’accord ? Les rois sont dans l’ordre moral ce que les monstres sont dans l’ordre physique. Les cours sont l’atelier du crime, le foyer de la corruption et la tanière des tyrans. L’histoire des rois est le martyrologe des nations ! ». Jean-François Ducos l’appuya en affirmant que toute explication serait bien inutile « après les lumières répandues le 10 août ». La décision fut prise par acclamation à l’unanimité.

La république était donc née de facto par l’abolition de la monarchie, bien qu’elle n’ait jamais fait l’objet d’une proclamation officielle par un quelconque texte. Seule la décision de la Convention de dater les actes officiels non de l’an IV de la Liberté mais de l’an I de la République la mentionnait pour la première fois, ouvrant l’ère républicaine.

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Le Hobbit (The Hobbit) ou Bilbo le Hobbit est un roman de fantasy de l’écrivain britannique J. R. R. Tolkien. Il narre les aventures du hobbit Bilbo (ou Bilbon), entraîné malgré lui par le magicien Gandalf et une compagnie de treize nains dans leur voyage vers la Montagne Solitaire, à la recherche du trésor gardé par le dragon Smaug.

Rédigé de manière intermittente de la fin des années 1920 au début des années 1930, Le Hobbit n’a d’autre but à l’origine que de divertir les jeunes enfants de Tolkien. Le manuscrit inachevé circule parmi les proches de l’écrivain et arrive finalement chez l’éditeur londonien George Allen & Unwin, qui demande à Tolkien d’achever le récit et de l’illustrer.

Le Hobbit paraît le 21 septembre 1937 au Royaume-Uni. C’est la première œuvre publiée qui explore l’univers de la Terre du Milieu, sur lequel Tolkien travaille depuis une vingtaine d’années. Elle rencontre un franc succès critique et commercial, qui incite Allen & Unwin à réclamer une suite à son auteur. Cette suite devient le roman le plus connu de Tolkien : Le Seigneur des anneaux, une œuvre beaucoup plus complexe et sombre. Le souci de cohérence entre les deux ouvrages pousse l’écrivain à procéder à des révisions du texte du Hobbit, concernant en particulier le rôle de Gollum.

Le récit
Résumé

Bilbo & Gandalf
(fan art de Joel Lee).
Le hobbit Bilbo BessacN 1 (Bilbo Baggins) mène une existence paisible dans son trou de Cul-de-Sac (Bag End) jusqu’au jour où il croise le magicien Gandalf. Le lendemain, il a la surprise de voir venir prendre le thé chez lui non seulement Gandalf, mais également une compagnie de treize nains menée par Thorïn Lécudechesne (Thorin Oakenshield) et composée de Balin, Dwalin, Fili, Kili, Dori, Nori, Ori, Oïn, Gloïn, Bifur, Bofur et Bombur. La compagnie est en route vers la Montagne Solitaire, où elle espère vaincre le dragon Smaug, qui a jadis dépossédé les nains de leur royaume et de leurs trésors. Cependant, pour mener à bien leurs projets, il leur faut un expert-cambrioleur, et Gandalf leur a recommandé Bilbo. Celui-ci est plus que réticent à l’idée de partir à l’aventure, mais il finit par accompagner la troupe.

En chemin pour les Montagnes de Brume (Misty Mountains), la compagnie est capturée par trois trolls et ne s’en sort que grâce à l’astuce de Gandalf. Le magicien, connaissant le point faible de ces créatures, les distrait jusqu’à l’aube, moment où ils se transforment en pierre sous l’effet de la lumière du soleil. Dans le repaire des trolls, la compagnie découvre des épées de l’ancien royaume elfique de Gondolin. Thorin et Gandalf prennent chacun une épée, tandis que Bilbo reçoit une dague qu’il baptise par la suite Dard. Peu après, la compagnie atteint Fendeval (Rivendell), la demeure du semi-elfe Elrond, qui les aide à déchiffrer la carte du trésor de Smaug et les inscriptions runiques des épées.

Thorin et Cie à l’orée de Grand’Peur.
Une fois dans les Montagnes de Brume, une tempête oblige la compagnie à se réfugier dans une caverne. Pendant la nuit, des gobelins capturent les nains et Bilbo grâce à une ouverture au fond de la grotte. Les nains et Bilbo sont amenés au cœur de la montagne auprès du Grand Gobelin qui les interroge. Mais Gandalf, qui s’était tenu à l’écart, par sa magie fait éteindre les lumières et tue le Grand Gobelin avec son épée. Les orques, privés de leur chefs, s’affolent et prennent la compagnie en chasse au sein de la caverne. Dans la confusion, Bilbo perd ses compagnons de vue. Après avoir découvert un mystérieux anneau, le hobbit parvient sur la berge d’un lac souterrain, où vit une créature nommée Gollum. Celui-ci le soumet à un jeu d’énigmes : si Gollum l’emporte, il pourra manger Bilbo ; dans le cas contraire, il conduira le hobbit jusqu’à la sortie. Bilbo remporte le concours grâce à une question qu’il se pose involontairement à haute voix « Qu’est-ce qu’il y a dans ma poche ? », énigme à laquelle Gollum ne parvient pas à répondre. Celui-ci n’a aucune intention de remplir sa part du marché et part à la recherche de son anneau pour tuer Bilbo, qui découvre que l’objet lui confère l’invisibilité lorsqu’il le passe au doigt. Grâce à lui, le hobbit parvient à s’enfuir des grottes et à rejoindre ses compagnons. Ils sont à nouveau pourchassés par un groupe de gobelins et de wargs (sorte de grands loups sauvages), mais l’intervention des aigles géants leur permet de s’en sortir vivants.

La compagnie descend des montagnes et arrive à la demeure de Beorn le changeur de peau, un homme qui peut se changer en ours. Beorn leur prête des armes et des poneys pour qu’ils puissent rejoindre la forêt de Grand’Peur (Mirkwood). Arrivés à l’orée des bois, Gandalf les quitte pour vaquer à ses propres affaires. Durant leur longue et pénible traversée de la forêt, les nains, épuisés et affamés, sont capturés à deux reprises, d’abord par des araignées géantes, contre lesquelles Bilbo met à profit son anneau magique pour libérer ses compagnons, puis par les Elfes de la Forêt.

Les Elfes ont fait prisonnier les nains et les détiennent au palais du roi, qui se trouve à l’intérieur de la forêt dans une grande caverne fermée par des portes magiques en pierre. Grâce à son anneau, Bilbo les a suivis sans se faire remarquer. Le hobbit reste une semaine ou deux à traîner dans le palais, cherchant un moyen de s’enfuir avec les nains jusqu’ici tenus prisonniers. Finalement une occasion se présente : la troupe s’enfuit en se cachant dans des tonneaux à vin qui doivent être déchargés dans la rivière traversant la caverne.

Smaug
(fan art de David Demaret).
La compagnie arrive finalement à l’établissement humain de Bourg-du-Lac (Lacville), où elle prend un peu de repos avant de se diriger vers la Montagne où se terre le dragon. Avec son anneau, Bilbo se faufile jusqu’à la tanière du dragon endormi sur son trésor et lui dérobe une coupe en or. Smaug se réveille un peu plus tard et entre dans une grande colère voyant la coupe disparue, mais le dragon ne trouve pas le coupable. Le lendemain Bilbo retourne à la tanière du dragon mais Smaug le surprend et discute malicieusement avec le hobbit. Bilbo parle en énigme et Smaug croit alors que le voleur a la complicité des hommes de Bourg-du-Lac. Bilbo s’enfuit de nouveau en échappant aux flammes du dragon. Smaug se dirige alors vers la ville des humains pour la détruire. L’archer Bard (Barde), héritier des princes du Val (Dale), parvient à le tuer : sa flèche noire trouve le seul point du ventre de Smaug que ne couvre pas son armure de pierres précieuses.

Beorn sous sa forme d’ours durant la bataille des Cinq Armées (fan art de JMKilpatrick).
L’ancien trésor des nains, spolié par Smaug, n’a désormais plus de maître ; et les hommes de Bourg-du-Lac comme les elfes de la Forêt se dirigent vers la Montagne. Ils découvrent que les nains sont en vie et ont renforcé les défenses de leur royaume sous la montagne. Bard réclame une partie du trésor en guise de compensation pour la ville détruite et pour l’aide donnée aux nains lors des préparatifs. Mais Thorin refuse toute négociation, convaincu que le trésor tout entier lui revient de droit. Alors que les hommes et les elfes commencent à tenir un siège, Bilbo se rend dans leur campement avec la Pierre Arcane (Arkenstone), l’objet du trésor le plus précieux aux yeux de Thorin. Le hobbit avait droit à une partie du trésor choisie à sa guise, et espère ainsi réconcilier tout le monde. C’est à ce moment que Gandalf réapparaît auprès de Bilbo, des humains et des elfes.

Le lendemain arrivent des renforts nains conduits par Dain, le cousin de Thorin, qui persiste dans son refus de toute négociation. Les deux camps sont prêts à croiser le fer lorsqu’ils sont surpris par une immense armée de gobelins et de wargs. Nains, elfes et hommes s’unissent alors pour les combattre lors de la bataille des Cinq Armées, qui semble perdue jusqu’à l’arrivée des aigles, ainsi que de Beorn. Celui-ci tue Bolg, le chef des gobelins, et leur armée, démoralisée, est aisément vaincue. La victoire est acquise, mais Thorin et ses neveux Fili et Kili trouvent la mort durant l’affrontement. Une part du trésor est finalement confiée à Bard, mais Bilbo n’accepte que deux petits coffres. Le hobbit rentre chez lui et conserve l’anneau magique.

Contexte

Le Val et la Montagne Solitaire.
Le contexte de l’histoire est précisé dans des romans du même auteur mais qui seront publiés après Le Hobbit et qui constituent la Chronologie de la Terre du Milieu.

On y apprend que le royaume sous la Montagne est fondé en l’an 1999 du Troisième Âge par les nains du peuple de Durin, qui ont dû fuir leur demeure ancestrale de la Moria quelques années auparavant. Ils connaissent une grande prospérité en commerçant avec les hommes du Val, cité établie au pied de la Montagne, ainsi qu’avec les elfes de Grand’Peur. Leur richesse attire l’attention du dragon Smaug, qui attaque la Montagne en 2770. Les nains sont décimés, la cité du Val anéantie, et les quelques survivants du désastre, dont le roi Thror, son fils Thrain et son petit-fils Thorin, doivent s’enfuir et sont réduits à une vie de misère et d’errance. Ils s’établissent dans les Montagnes Bleues1.

Un siècle avant les événements du Hobbit, en 2841, Thrain, devenu roi, décide de retourner à la Montagne. En chemin, il est capturé et emprisonné à Dol Guldur, où on lui extorque le dernier des Sept anneaux des Nains. Neuf ans plus tard, le magicien Gandalf pénètre en secret à Dol Guldur. Il y découvre par hasard le vieux nain à l’agonie, qui lui remet la carte et la clef de la Montagne avant de mourir. Gandalf découvre également que le maître de Dol Guldur n’est autre que Sauron, le Seigneur des Ténèbres. Il tente de convaincre le Conseil Blanc d’attaquer la forteresse avant qu’il ne soit redevenu trop puissant, mais le chef du Conseil, Saroumane, s’y oppose. Peu après, ce dernier commence à rechercher l’Anneau unique dans les Champs aux Iris2.

En réalité, l’Anneau ne s’y trouve plus depuis plusieurs siècles : le hobbit Déagol l’a découvert dans les Champs aux Iris vers 2460, pour être aussitôt assassiné par son cousin Sméagol. Celui-ci utilise l’Anneau à mauvais escient et finit par être chassé par son peuple. Il se réfugie dans les cavernes des Montagnes de Brume. L’Anneau prolonge son existence de plusieurs siècles et en fait une créature corrompue et contrefaite, Gollum2.

Historique
Rédaction
Au début des années 1930, Tolkien occupe la chaire Rawlinson & Bosworth de vieil anglais du Pembroke College, à l’université d’Oxford. Il publie régulièrement des poèmes dans diverses revues universitaires3. Ses capacités créatives s’expriment également dans les Lettres du Père Noël qu’il envoie à ses enfants chaque année. Ces lettres richement illustrées racontent les aventures du Père Noël, de son assistant l’ours polaire et d’elfes luttant contre des gobelins. En parallèle, il poursuit depuis la fin des années 1910 le développement d’une mythologie personnelle, liée à ses langues elfiques, qui deviendra Le Silmarillion.

En 1955, J. R. R. Tolkien raconte dans une lettre à W. H. Auden comment, un été où il était occupé à la correction de copies de littérature anglaise, il écrivit sur une copie laissée blanche la première phrase de Le Hobbit : « Dans un trou vivait un hobbit », sans savoir d’où venait cette idée4. Tolkien déclare par ailleurs ne pas se souvenir de la date exacte à laquelle il écrivit cette phrase, ni le premier chapitre, mais seulement que rien n’était prévu consciemment et que le récit progressa au fur et à mesure que les idées lui venaient. Son deuxième fils Michael suggère l’année 1929 comme début de rédaction du roman : quelques-uns de ses propres écrits, datant de cette période, sont clairement inspirés de Le Hobbit, roman que son père lisait à ses fils au cours de son élaboration5. Néanmoins, John D. Rateliff, dans The History of the Hobbit, suggère que la rédaction du récit n’a pas débuté avant l’été 19306.

Pendant une brève période après l’invention de la première phrase, Tolkien ne fait que dessiner la carte de Thrór, qui représente les territoires où se déroulent les principaux événements du roman4. Cependant, une fois lancé, Tolkien rédige les chapitres avec aisance, sans guère de corrections, jusqu’au moment de la mort du dragon Pryftan. Dans cette première version, le chef des nains s’appelle Gandalf et le magicien, Bladorthin7.

Le roman est dès le début soumis à l’influence des textes du futur Silmarillion. Bladorthin raconte aux nains l’histoire de Beren et Lúthien triomphant du Nécromancien, établissant ainsi l’identité de ce personnage avec Thû (plus tard nommé Sauron). Le roi des gobelins tué par Bandobras Touque lors de la bataille des Champs Verts est tout d’abord appelé Fingolfin, tout comme le fils du roi Finwë dans les Contes perdus8. Le personnage d’Elrond est apparenté aux semi-elfes, bien que Tolkien ne considère cela que comme « un heureux hasard, dû à la difficulté qu’il y a à inventer sans cesse de bons noms pour les nouveaux personnages9 ». Le roman comprend aussi des allusions aux Gnomes (plus tard appelés Ñoldor) et à la destruction du royaume elfique de Gondolin.

Le récit de la traversée des Montagnes de Brume est inspiré des vacances passées par Tolkien en Suisse durant l’été 191110,11. Des années auparavant, Tolkien avait rédigé un poème intitulé Glip et parlant d’une créature visqueuse aux yeux lumineux qui ronge des os dans une caverne, annonçant le personnage de Gollum12. Le chapitre qui se déroule dans la forêt de Grand’Peur est celui qui évolue le plus par rapport à la version publiée : le passage de la Rivière enchantée et la capture des nains par les elfes n’apparaissent pas dans la première version13.

Le chef des nains est rebaptisé avec un autre nom tiré de la Völuspá, Eikinskjaldi, qui devient Oakenshield en anglais, tandis que le magicien prend le nom de Gandalf, plus approprié car signifiant selon Tolkien « elfe au bâton » en islandais14,7. Le nom Bladorthin est attribué à un roi mystérieux, mentionné une seule fois dans le texte du roman et nulle part ailleurs dans l’œuvre de Tolkien. Le dragon change également de nom : il devient Smaug, qui correspond au parfait du verbe germanique primitif smugan « se glisser dans un trou », ce que Tolkien qualifie de « mauvaise blague de philologue ». À l’origine, c’est Bilbo qui est censé tuer le dragon avec Dard et l’anneau magique, mais en fin de compte, souhaitant quelque chose de plus crédible, Tolkien attribue finalement ce rôle à l’archer Bard. C’est à ce point que Tolkien abandonne l’écriture du roman, qui reste inachevé7.

Fin 1932, Tolkien fait lire une copie de Le Hobbit à son ami C. S. Lewis15. Il le prête également à Elaine Griffiths, une ancienne élève et amie de la famille Tolkien qui travaille pour l’éditeur britannique Allen & Unwin. En 1936, Griffiths parle du roman à une ancienne camarade d’Oxford, Susan Dagnall, qui demande à Tolkien de lui prêter le livre. Intéressée, Dagnall lui demande de terminer Le Hobbit afin de le proposer à l’éditeur.

Au début, Tolkien prévoit de situer la bataille contre les gobelins lors du voyage de retour de Bilbo ; elle se serait alors appelée « bataille de la Vallée de l’Anduin ». Cependant, la situation se complique du fait de la convoitise provoquée par le trésor, et de la volonté des habitants de Lacville d’obtenir une part de l’or pour reconstruire leur ville détruite par Smaug, ce qui entraîne au bout du compte la bataille des Cinq Armées. Le Hobbit est terminé à l’été 1936, mais Tolkien ne l’envoie à Allen & Unwin que le 3 octobre. De l’avis de Stanley Unwin, les meilleurs juges de la littérature jeunesse sont les enfants eux-mêmes, et il fait donc lire le roman à son fils Rayner, alors âgé de dix ans. Celui-ci rédige un compte-rendu enthousiaste, qui décide son père à publier le livre15,17 :

« Bilbo Sacquet était un hobbit qui vivait dans un trou de hobbit et ne partait jamais à l’aventure, et enfin le sorcier Gandalf et ses nains l’ont persuadé de partir. Il a eu des moments passionnants à se battre contre les lutins et les wargs, enfin ils sont arrivés à la montagne solitaire ; Smaug le dragon tout rouge est tué et après une terrible bataille avec les lutins il rentre chez lui — riche ! Ce livre, avec ses cartes, n’a pas besoin d’images, il est bon et devrait plaire à tous les enfants entre 5 et 9 ans. »

— Avis de Rayner Unwin sur Le Hobbit.

Quand il reçoit les épreuves d’imprimerie en février 1937, Tolkien trouve quelques passages à rectifier car il n’avait pas eu le temps de relire avec attention le manuscrit envoyé à l’éditeur7. À cause de cela et de quelques problèmes avec les illustrations, le roman n’est pas publié avant septembre.

Le Hobbit a connu des adaptations sur de nombreux supports : au théâtre, à la radio, en téléfilm d’animation, en jeux de société et en jeux vidéo. Une adaptation cinématographique en trois volets, réalisée par Peter Jackson, est sortie entre 2012 et 2014.