Non, elles ne veulent pas être mères, et alors?

4,3% des femmes déclarent ne pas vouloir d'enfants, selon une étude de l'Ined parue ce mercredi. Le non désir de maternité reste tabou.

—Par Claire Hache—

pas_de_bebe325Dans une France féconde -deux enfants par femme en moyenne- elles font figure d’exception. Elles, ces femmes qui ne sont pas mères et ne veulent pas le devenir représentent 4,3% des Françaises, selon les données de l’enquête Fecond réalisée par l’Ined. Ces femmes qui font le choix de « l’infécondité volontaire » restent minoritaires. Mais elles interrogent une certaine vision de la femme, du couple et de l’accomplissement personnel par la maternité.

« Ma mère est assistante-maternelle. Chez nous, il y a toujours eu plein d’enfants et j’adore ça. Je suis gaga devant un bébé, je suis la première à proposer de garder les enfants de mes amis. Je ne fais pas de rejet. Je ne veux juste pas faire des enfants qui subiront le monde tel qu’il est. » Nora, 27 ans, en couple, assume son choix qui s’éloigne de la norme. Elle est habituée -mais pas résignée- aux remarques sur le sujet: « Tu es trop jeune », « tu n’as pas encore rencontré la bonne personne », « comment tu vas faire quand tu seras vieille? » Neuf fois sur dix, les remarques viennent de femmes, « les hommes ne se permettent pas trop ».
Un choix de vie qui dérange

« La pression sociale pour avoir des enfants est forte à tous les âges, et d’autant plus à ceux de ‘pleine fécondité’, c’est-à-dire entre 25 et 35 », note l’étude de l’Ined « Rester sans enfant: un choix de vie à contre-courant » rendue publique ce mercredi.

« Et toi quand est-ce que tu t’y mets? » La phrase, que toute trentenaire sans enfant, qui plus est en couple, a déjà entendue, a inspiré une bande dessinée. Editée chez Fluide Glacial, elle aborde avec humour ce sujet encore tabou. L’héroïne, Jeanne, 35 ans, « voit l’accouchement comme un film d’horreur, la maternité comme une perte d’identité et l’éducation des enfants comme un parcours du combattant ». « J’ai écrit cette BD à une époque où je ressentais fortement la pression sociale, en tant que femme en couple sans enfant, explique la scénariste Véronique Cazot. Mon choix de vie semblait déranger beaucoup de gens, en particulier ceux qui ne me connaissaient pas. Je trouvais ça étonnant qu’un choix aussi personnel, qui ne fait finalement de mal à personne, provoque autant de réactions négatives. »

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