« MISCELLANEES » de l’Adapacs, au Lycée Schoelcher

 

— Par Roland Sabra —

melangesMichel Dural anime le mercredi après-midi dans la salle Aimé Césaire du Lycée Schoelcher l’atelier théâtre de l’ Association pour le Développement des Activités et des Pratiques Artistiques et Culturelles Scolaires (ADAPACS). Ils sont une dizaine de tous âges, enseignants, lycéens mais aussi venus d’autres horizons à s’initier aux joies et aux plaisirs des planches. Selon la coutume de presque tous les ateliers il y a en fin d’année une présentation du travail réalisé. Les 29 et 30 juin 2013 le spectacle proposé s’intitulait « Miscellanées ». Le Larousse nous apprend qu’il s’agit d’un « recueil sur des sujets divers de science et de littérature, d’études, n’ayant aucun lien entre eux. On dit quelques fois miscellanea et plus souvent, mélanges ». Reconnaissons que miscellanées en jette un peu plus que mélanges. Il s’agit donc d’un genre littéraire composé de divers textes dont on cherche parfois le fil conducteur, sorte de mosaïque, assemblage hybride et morcelé qu’il s’agit de faire tenir ensemble.  » Quel est le fil rouge » de ce travail comme le questionneront à plusieurs reprises les comédiens? Tout simplement faire une représentation théâtrale de l’atelier théâtre de l’ADAPACS! Représenter sur scène le travail d’apprentissage du théâtre! Théâtre dans le théâtre dans lequel le metteur en scène demande aux apprentis comédiens non seulement de jouer mais de jouer à jouer après avoir lu, relu et appris des textes issus  de travaux aussi variés et différents que ceux de Molière, Tchékov ou Dubillard etc. Le lien entre les morceaux épars étant rédigé par le metteur-en-scène.

Comment jouer un texte? On assiste à plusieurs essais de lecture, c’est-à-dire d’interprétations d’extraits choisis. Par exemple la scène de séduction dans l’Acte IV de Molière entre Tartuffe et Elmire est jouée tantôt avec une Elmire hyper-sensuelle, limite racoleuse, plus proche de la Carmen de Mérimée que de Bernadette Soubirous tantôt avec un recul et une distance beaucoup plus marquée. Même travail sur d’autres registres avec la fameuse scène de l’appartenance du pré aux vaches dans  » Une demande en mariage  » de Tchékov entre Natalia Stepanovna et son voisin Ivan Vassilievitch Lomov.

Michel Dural, en rédigeant les liens entre les scène, en établissant le fil conducteur, le fameux fil rouge, et en tenant le rôle du metteur en scène, nous montre dans un raccourci en quatre actes les progrès sur l’année de ses comédiens, mais aussi leurs doutes, leurs interpellations, leurs questionnements, les petites rivalités qui peuvent exister et qui sont le ciment de ce groupe d’amateurs, dont on ne peut douter de l’enthousiasme et du sérieux dont ils font preuve, même s’il y eut quelques oublis de textes, quelques trous de mémoires.  Certains d’entre eux qui fréquentent depuis plusieurs années l’atelier font montre d’une assurance et d’une aisance que l’on ne leur connaissait pas. Le théâtre est une pratique qui s’apprend. D’autres, néophytes font preuve d’une assurance de vieux routier de la profession, dont on ne soupçonnait en rien l’existence, tout en les croisant fréquemment dans divers lieux culturels de Martinique. Le nom de tous les personnages commençant par un R , soufflait comme un air de théâtre  ou comme une coquetterie duralienne.

Sans avoir l’air d’y toucher et mine de rien le groupe de l’ADAPCS poursuit vaille que vaille les objectifs de l’association. A la question qu’est-ce que le théâtre, ce petit groupe, fort sympathique au demeurant, répond : c’est d’abord et avant tout une pratique ! Ce en quoi ils sont tout à fait convaincants.

Fort-de-France, le 30/06/2013

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