Mayotte perd une Chatouilleuse

Mama Bolé Latifa, l’une des dernières combattantes de Mayotte française nous a quitté ce lundi 25 avril. L’enterrement aura lieu mardi 26 avril à Tsararano à 10 h.

C’est avec une grande émotion que les Mahorais ont appris la disparition de l’une des Chatouilleuses de Mayotte, Latifa M’zé connue sous le nom de Mama Bolé ce lundi 25 avril. 

Coco Latifa nous a quittés. C’est une femme de conviction, une Grande Chatouilleuse qui jusqu’à son dernier souffle a…

Publiée par Caribou Pamandzi sur Lundi 25 avril 2022

Dans un communiqué, le président du Conseil départemental Ben Issa Ousseni fait part de sa grande tristesse à l’annonce du décès de Mama Bolé Latifa :

Mayotte pleure une de ses Chatouilleuses. Elle fait à jamais partie de ces figures qui ont fait de Mayotte ce qu’elle est. Son combat et son engagement forcent notre respect

Ben Issa Ousseni

Les Mahorais pourront lui rendre un dernier hommage lors de son enterrement ce mardi 26 avril à Tsararano.

Les chatouilleuses, surnommées sorodats wa Maore (« soldats de Mayotte » en mahorais)1, sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l’influence des autres îles de l’archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française.

Source : Francetvinfo

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Les chatouilleuses, surnommées sorodats wa Maore (« soldats de Mayotte » en mahorais), sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l’influence des autres îles de l’archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française.

Les chatouilleuses agissaient concrètement là où le parti Mouvement populaire mahorais ne pouvait agir. Sous la conduite de Zéna M’Déré, plusieurs centaines de femmes étaient organisées en commandos et prenaient à partie les responsables politiques comoriens en visite à Mayotte, pour les soumettre à des chatouilles et ainsi les forcer à s’aligner sur leurs positions ou à quitter l’île.

Elles ne se contentaient pas de chatouilles. Lorsque la capitale était encore à Dzaoudzi, elles jetaient toutes les nuits des cailloux sur les toits en tôle des résidences, rendant la vie impossible aux Serrez-la-main, en l’occurrence, les résidents favorables à l’indépendance.

Histoire

Le 4 février 1967, Said Mohamed Cheikh force les quatre élus mahorais à la démission après l’assaut d’une soixantaine de chatouilleuses contre l’antenne de l’ORTF de Mayotte. Celles-ci protestaient contre un discours condescendant de Cheikh envers elles et plus généralement envers les Mahorai3. 13 femmes sont condamnées dont certaines à des peines d’emprisonnement.

Le 13 octobre 1969, la garde comorienne, créée en 19684, ouvre le feu et tue Zakia Madi, l’une de ces chatouilleuses5.

Membres notables

Zéna M’Déré

Zakia Madi

Zaïna Méresse

Echati Maoulida

Dans la littérature

Alain-Kamal Martial, Zakia Madi : la chatouilleuse (pièce de théâtre), L’Harmattan, coll. « Théâtre des 5 continents / Mémoires », 2004, 107 p. (ISBN 2-7475-6490-8, lire en ligne [archive]).

Soula Said-Souffou, Une vie pour la France : Hommage au combat d’une chatouilleuse de la République (recueil de poèmes en hommage à Zéna M’Déré), L’Harmattan, coll. « Poésie(s) », 2015, 97 p. (ISBN 978-2-343-06640-0).

Ali Maandhui, Les Chatouilleuses de la République (roman), L’Harmattan, coll. « Lettres de l’océan Indien », 2016, 174 p. (ISBN 978-2-343-10246-7).

Madi Abdou N’Tro (préf. Linda Rasoamanana), Allégeance sésame (poésie), Paris, L’Harmattan, coll. « Poètes des cinq continents » (no 720), 2018, 57 p. (ISBN 978-2-343-16273-7).

Source : Wikipedia