Masques et subversion. La Commedia dell’Arte, entre l’Italie et la France.

Jeudi 7 janvier 2021, à 19h00, 14:00 UTC-04. Évènement gratuit. En ligne sur : zoom.us. Pour tout public, avec ou sans compte Facebook. 

L’évènement : de Maschere Summa – La Maschera è Libertà, Institut français Centre Saint Louis et Héléna Greco, en langue française et italienne. Modération : Héléna Chouraki, chargée de mission culturelle à l’Institut français – Centre Saint-Louis à Rome.

Il s’agit d’un dialogue entre Carlo Boso, metteur en scène, dramaturge, comédien, fondateur de l’Académie Internationale Des Arts du Spectacle (AIDAS), et Robin Summa, auteur, comédien et créateur de masques : ils nous parleront de l’origine des masques de la Commedia dell’arte, de leur rapport au pouvoir, et de ce qu’il reste aujourd’hui de cette culture populaire. Le public aura la possibilité de réagir et de poser des questions, en français ou en italien, sur le chat.

« Si les masques d’aujourd’hui nous donnent la sensation d’être invisibles, les masques d’alors s’exprimaient, dénonçaient et portaient des idées. De quelle manière ce théâtre populaire qu’est la Commedia dell’Arte parle-t-il de pouvoir ? Dans quelle mesure a-t-il été l’objet de persécutions ? »

Au XVIème siècle, en pleine Renaissance, les rues d’Italie, du Sud au Nord, commencent à s’emplir de mystérieux personnages masqués. Ces masques, drôles, provocateurs, subversifs, souvent effrayants, dont certains ne sortent que les jours de carnaval, deviennent petit à petit de véritables personnages de théâtre, aux caractères individuels bien précis et identifiables. Ils improvisent ensemble des farces et comédies, aux tonalités populaires et presque insurrectionnelles, sur les places publiques. Chaque ville, chaque village, chaque communauté produit alors spontanément son propre personnage, qui est comme la synthèse de l’esprit de son peuple : notamment Brighella, à Bergame, Arlequin, à Venise, Il Dottore Balanzone, à Bologne, Pulcinella, à Naples, ou encore, à Rome : Meo Patacca.

Les masques d’alors s’expriment, dénoncent et portent des idées qui vont parfois à l’encontre du pouvoir en place. En quels termes le théâtre populaire qu’est la Commedia dell’Arte parle-t-il du pouvoir et de l’Église ? Dans quelle mesure a-t-il été l’objet de persécutions ? Protégés, excommuniés, quel a été le rapport des comédiens masqués de la Commedia dell’Arte à l’Église ? Quelle a été la réaction des troupes ? Quels sont ses liens avec la France ?

La rencontre sera retransmise en direct sur la Page Facebook de Maschere Summa, de l’Institut français-Centre Saint-Louis et de l’Académie Internationale des Arts du Spectacle. Ici, pour utiliser le Lien zoom. Ici, sur le site de l’Institut français, pour plus d’informations.

Carlo BOSO

Né en 1946 à Vicenza, Carlo Boso est diplômé de l’école du Piccolo Teatro à Milan. C’est un comédien, un dramaturge, et metteur en scène italien. Maestro de la Commedia dell’Arte, il a à son actif plus de 2000 représentations à travers le monde. Il a également créé, dirigé, mis en scène, et participé à la réalisation d’une cinquantaine d’œuvres théâtrales de tous genres, en France et à l’étranger. Il a pris en charge la direction artistique de nombreux festivals, et a collaboré à la fondation de théâtres à Venise, Milan et Trévise.

Sur le plan pédagogique, Carlo Boso intervient dans des écoles d’art dramatique et des universités où il anime des Master Class et des stages sur la Commedia dell’Arte, à travers le monde. En 2004, il fonde et co-dirige l’Académie Internationale Des Arts du Spectacle avec Danuta Zarazik.

Robin SUMMA

Né en  1994 à Pithiviers, Robin Summa est créateur de masques, acteur et auteur. Après ses années de collège et de lycée en classes à horaires aménagés théâtre et musique, il se tourne vers des études de philosophie et obtient sa licence en 2014. Il enseigne ensuite les Lettres modernes au collège.

Il reprend, à partir de 2015, et à la suite de sa soeur Sara, l’activité de son père Pierangelo Summa qui lui transmet, avant sa mort, l’art de créer et de sculpter des masques pour le théâtre et le spectacle vivant. Spécialiste des masques de Commedia dell’Arte en cuir, il produit également des masques neutres, des masques animaliers, mais aussi toutes sortes de créations variées, et anime des ateliers sur le masque. Ses oeuvres originales et recréations dans les traces de son père sont régulièrement l’objet de vitrines et expositions en France et en Italie (Librairie française de Rome, 2019 ; Librairie de la Maison Jean Vilar, Avignon, 2019 ; Cavallerizza Reale, Turin, 2019 ; Institut Français de Naples, 2020 ; Galleria Spazio Papel, Milan, 2020).

En 2019, il publie son premier ouvrage, La Maschera è Libertà, Storia di un’insurrezione teatrale, Libretto 1. En 2020, il inaugure à Naples un atelier public éponyme, centré sur la création et la vente de masques de théâtre en cuir.

Le Livre :  par Pierangelo et Robin Summa (novembre 2019, en langue italienne) : La Maschera è Libertà, Storia di un’insurrezione teatrale, Libretto 1 / Le masque c’est la liberté, histoire d’une insurrection théâtrale, livret 1: Les origines de la Commedia dell’Arte et de certains de ses personnages.

Ce livre vise à offrir au lecteur une histoire synthétique de la Commedia dell’Arte et de ses masques, racontée par le marionnettiste, créateur de masques et metteur en scène de renommée internationale Pierangelo Summa (1947-2015). Il a été publié sur la base de ses écrits, transcription de ses conférences, notamment sur le masque, recueillis par son fils Robin, fabricant à son tour de masques, et écrivain.