« MAR NUESTRO » d’Alberto Pedro Torriente : quand c’est mal parti… c’est mal parti!

—Par Roland Sabra —

 

Pour la seconde fois la compagnie  » Corps Beaux » présentait « Mar Nuestro » aux Martiniquais La mise en scène avait été revisitée, on pouvait donc penser qu’il s’agissait d’un travail différent. Et il l’était. En mieux ? En pire ? Ni l’un ni l’autre. Ricardo Miranda en « Vierge folle » était au moins deux tons en dessous de sa prestation de la première version. Ce qui était un mieux incontestable mais encore très indigeste. Un interprétation beaucoup moins « Cage aux folles » que  dans la première version, mais comment revenir, comment atténuer un tel parti pris de mise en scène?  Reste que la diction mange toujours autant de syllabes et rend le texte par moment  totalement incompréhensible.

Et nos regrets n’en sont que plus grands. Car s’il y a quelques qualités a retenir du travail de Miranda et de son compère Lopez c’est la passion qu’ils mettent à faire les choses, cette abnégation dont ils font preuve quand ils mettent en scène, avec très peu de moyens, presque rien, un texte d’auteur. Argent ou pas, ils travaillent, ils répètent dans des lieux pas possibles, des garages trop étroits, bien loin des conditions matérielles des troupes subventionnées. Il faut encore souligner, outre la solidité des comédiennes, à la réserve près formulée ci-dessus, la grande beauté plastique de la scénographie succession de tableaux qui laisse supposer de réels talents graphistes chez Lopez.

Le prochain spectacle de la compagnie devait être une troisième pièce de Torriente. On ne souhaite qu’une chose que Miranda s’abstienne de monter sur scène espace dans le quel il est loin, bien loin d’exceller, il y est même insupportable, et qu’il se spécialise là où est son talent , car il en a, dans la mise en scène.

R.