« Lire et Dire pour le Plaisir 2017 » 11è édition

Du 9 au 20 mai 2017

— Présentation par Valère Egouy, directeur artistique —

En 2016, elles ont pris plaisir à lire et dire dans la thématique « Humour et Sensualité ». Sharon, Egidia, Chloé, Valérie et Régine ont fait sensation.

En 2016, elles ont pris plaisir à lire et dire dans la thématique « Humour et Sensualité ». Sharon, Egidia, Chloé, Valérie et Régine ont fait sensation.
En 2017, un grand auteur martiniquais est mis en valeur comme en hommage. Dix soirées pour se laisser bercer les oreilles et réveiller la conscience.

Voir le programme ci-après

Vous écouterez lire et dire avec plaisir les écrits d’Edouard GLISSANT par Sabah MAACH (Maroc), Irma HELOU (Catalane), Sophie JOIGNANT (France), Sandra ANGULO (Equateur) et Odile DOVIN-MOREL (Martinique).
C’est une invitation aux voyages dans les mots que vous fait VIRGUL’ par les artistes invitées.
Après chaque soirée, sauf exception, Mahamadou LAMINE SAGNA, auteur Sénégalais fera de ses mots un trait d’union entre GLISSANT et WEST. Une belle occasion de présenter son ouvrage sur Cornel WEST.
Dans ce « Pays rêvé, pays réel » où « Sang rivé » et « Le sel noir » juste devant « La case du Commandeur » sous le « Soleil de la Conscience » « Manifeste pour les produits de Haute Nécessité » pour que « Monsieur Toussaint » n’attrape pas la « Malemort » durant « Le discours antillais ». Alors que « Quand les murs tombent », on peut voir « Le quatrième siècle » si nous acceptons « Les mémoires des esclavages » avec la « Philosophie de la Relation » ou « La poétique de la Relation » car c’est aussi « L’intention Poétique » qui crée le « Mahogany ». « Une nouvelle région du monde » (« Le monde incréé ») est née grâce à « L’imaginaire des langues » à « La cohée du Lamentin ».
Edouard GLISSANT, auteur martiniquais, s’est glissé entre « L’esclave, le vieil homme et le Molosse » pour nous emmener découvrir « Les Indes » par les eaux qui descendent de la belle rivière de « La Lézarde » car le « Traité du Tout Monde » dit que – Tout Moun sé Moun. Vérité !

« Anou fè-i avan an lot fè-i ba nou ! »

Valer’EGOUY
Directeur Artistique
L’édition 2017

Hommage à Edouard GLISSANT


Cinq Femmes Artistes sur le plateau, pour 10 jours de représentations de textes en musique
dans toute l’île :
Sabah MAACH (Maroc)
Irma HELOU (Catalogne)
Sophie JOIGNANT (France)
Sandra ANGULO (Equateur)
Odile DOVIN-MOREL (Martinique)

SABAH MAACH (MAROC)

Née sous le soleil marocain, Sabah a poussé aux pieds des vignes entre Berry et Nivernais.
Les histoires que lui racontait sa mère sont sans doute à l’origine de son goût pour les contes. Elle a été bercée par les comptines et les histoires traditionnelles de son pays d’origine ; la tête posée sur ses genoux, laissant ses oreilles se remplir des aventures de djinns, d’Aïcha Kondicha… d’histoires de frissons et d’amour… Adulte, elle a continué d’écouter les histoires, avec son âme d’enfant.
Et dans le cadre de son métier de bibliothécaire, Sabah s’est initiée à la pratique du conte oral à l’occasion de différents cycles de formations organisées notamment par l’association Croqu’livre (Centre régional de ressources en littérature jeunesse situé à Besançon). Les rencontres avec les comédiens de la Compagnie Gravitation, avec les conteurs Jihad Darwich et surtout Marcel Djondo (Compagnie Gakokoé de Montbéliard) ont été pour elle décisives dans son désir et sa passion de conter. Pour élargir son jeu, elle a aussi pratiqué le théâtre en amateur.
Sabah conte et lit au sein de sa bibliothèque (La Cluse et Mijoux-25) pour un public de jeunes lecteurs et de scolaires. Elle attache un intérêt particulier à raconter et lire aux jeunes enfants, un âge où tout est possible. Elle s’efforce au quotidien de développer son imaginaire et celui des enfants afin de laisser éclore la parole magique.
On dit souvent marche aujourd’hui marche demain, à force de marcher, on fait beaucoup de chemin. Alors Sabah marche et voici quelques traces de ses pas sur le chemin qu’elle suit à travers rêves, rencontres et partage…

IRMA HELOU (CATALOGNE)

Irma Helou se forme au théâtre au Cours Florent puis à la F.A.C.T. (Franco-Américaine pour le cinéma et le Théâtre).
Mais attendre qu’on veuille bien d’elle ne lui convient pas du tout. Elle découvre l’art de conter et tombe en amour. Un art où l’artiste est l’auteure de ses spectacles, où elle a une totale liberté sur scène, voilà qui correspond totalement à sa personnalité. La profondeur spirituelle des contes fait le reste. Elle décide d’être conteuse en 2000.
Elle suit différents stages avec de grands conteurs : Alberto Garcia Sanchez, Michel Hindenoch et Rachid Bouali.
Elle tourne dans la France entière, en Espagne et en Suisse notamment dans des festivals.
En 2008 elle découvre l’art du clown et pendant quatre ans suit les ateliers d’Hervé Langlois à la Royal clown’company.
2010 : elle s’engage dans la transmission en animant différents ateliers de narration pour adultes.
En 2009 elle obtient une résidence à l’espace Paul Eluard théâtre municipal de Stains pour la création de : « Tu me manques ». Elle écrit ce spectacle à partir d’un collectage auprès de survivants de la guerre d’Espagne et d’espagnols exilés.
2011 : la fée de la fontaine : conte revisité en chansons et musique.
2014 : la création d’un spectacle pour les tout petits (3mois à 3 ans) « J’m’ennuie quand j’dors ». Ce spectacle mêle récit, film d’animation et chansons.
2017 : création de « Sages » pour le jeune public

 » Irma Helou propose une histoire simple et bouleversante. Elle aime bousculer les mots tout en laissant parler l’âme de chacun. Un moment intemporel ! »
Dernières Nouvelles d’Alsace

SOPHIE JOIGNANT (FRANCE)

« Née en Bretagne, je vis près d’Uzès dans le Gard depuis une vingtaine d’années, mais comme tous les bretons exilés, je reste bretonne dans l’âme.

J’ai toujours aimé lire et écouter des contes et des histoires. Ce goût prononcé pour les Lettres m’a conduite à étudier la littérature.

Puis le plaisir de la langue et des mots m’a naturellement donné l’envie de conter, d’exercer cette liberté formidable de jouer avec les histoires, de les réinventer, de les faire vibrer pour mieux les partager. »

Après un DEA de Lettres Modernes, Sophie Joignant se lance d’abord dans le journalisme puis enseigne le français.

Elle se passionne déjà pour les histoires : celles des gens, mais aussi les nouvelles et les romans. Lorsqu’elle découvre l’art de conter, c’est le coup de foudre. Elle travaille la voix et le mouvement avec le Centre Artistique du Roy Hart. Elle suit la formation du CMLO sur la Littérature orale et rencontre de nombreux conteurs.

En 1997, elle devient conteuse professionnelle. Elle crée des ateliers d’oralité dans les écoles et intervient comme formatrice à l’IUFM de Nîmes.

Depuis, elle a créé de nombreux spectacles tissés pour certains de contes traditionnels ou de légendes, ou écrits dans un style très personnel à partir d’œuvres fondamentales telles que l’Odyssée ou le Cycle du Graal. Elle se produit dans de nombreux festivals en France, en Suisse, en Belgique, en Grèce et à Cuba. Elle conte également régulièrement dans des musées et des villes d’Art et d’Histoire. Elle participe à des émissions de radio et de télévision sur FR3, RTV Belgique, France Inter… Elle anime des formations à l’art de conter en France et à l’étranger, notamment pour des Instituts culturels français.

En 2001, elle crée avec l’association l’Arbre qui chante le Festival du Conte en Uzège dont elle assure la direction artistique.

SANDRA ANGULO (EQUATEUR)

Les pas de Sandra ANGULO l’ont menée, depuis son Equateur natal, à travers différentes contrées.
Depuis 1992, elle partage ses talents de comédienne, marionnettiste et conteuse avec son public, les petits et les grands.
Ses spectacles : Spectacles de contes, Balades Contées, contes et marionnettes ; ses représentations se font dans des espaces intérieurs ou en extérieur, faisant voyager le spectateur.
Depuis 2006 elle travaille avec l’association des marionnettes et des contes, « PÊCHEURS DE LUNE » à Cayenne, Guyane française.
Elle sème, au gré de ces passages contés avec un brin d’ailleurs, des instants de joie et de partage.

ODILE DOVIN-MOREL (MARTINIQUE)

Odile DOVIN-MOREL, Soprano, débute ses études de chant au CNR de Rueil-Malmaison dans la classe d’Elisabeth Vidal et d’André Cognet. Par la suite elle intègre la classe de Brian Parsons au CNSMD de Lyon. Elle y obtient son prix en juin 2003. Elle se perfectionnera aussi avec Loraine Nubar, Ronald Schneider (Opéra de Vienne), Léontiva Vaduva et Sylvie Valayre.
Elle participe à l’Académie d’Aix en Provence et à la production du Don Giovanni de Mozart sous la direction de Daniel Harding. Finaliste du Kammer Oper Schloss Rheinsberg de Berlin, elle jouera le rôle de la Reine de Sabba dans une création éponyme.
Odile est lauréate du « Vilar young Artist Program » du Royal Opera House de Londres. Odile chante à l’Opéra National de Lyon les rôles de Narcisse et de Diane dans l’opéra « Philémon et Baucis » (Joseph Haydn) dirigé par Mirella Giardelli. Le rôle de Lily dans « Porgy & Bess » sous la direction de William Eddins. Elle aborde le rôle de Despina du « Cosi fan tutte » de W. A. Mozart, dirigé par Yanis Pouspourikas, au Festival Lyrique de Gattières. Elle aborde également des œuvres de musique sacrée et des oratorios tels que, en 2013, Messe en Sol de Schubert et Requiem de Brückner , avec l’Ensemble 7ème Sens, dirigé par Jean-Philippe Dubor. Le Gloria de Poulenc en compagnie de l’Ensemble Vocal de Meylan dirigé par Annick Horras. Ou encore le Stabat Mater de F. Poulenc.
Ses activités musicales l’ont également menée à la mise en scène avec un premier spectacle donné « Le Bazar des Jeux de l’Amour », au Théâtre Gérard Philippe de Villeurbanne. Elle met également en scène « les Mousquetaires au Couvent » de L. Varney, en 2009, au Château d’Autichamp (Drôme). Ou encore, « Broadway Musicals » et « Trouble in Tahiti » de Leonard. Bernstein, donnés en 2012 au Théâtre de la Ville de Valence, ou encore « Le Téléphone » de G. Menotti.
Odile Dovin-Morel est aussi professeur de chant lyrique et musiques actuelles au CRD de Valence-Romans Sud Rhône-Alpes.

INVITE

MAHAMADOU LAMINE SAGNA

Docteur en Sociologie, diplômé d’Ecole de Commerce et d’Ethnopsychiatrie, il est actuellement chercheur au Laboratoire de changement social et politique (LSCP) de l’Université Paris-Diderot.Il y effectue des recherches sur les réseaux sociaux, la globalisation, la monnaie, le symbolisme des échanges, la pauvreté et l’exclusion ainsi que sur l’usage des technologies et des sciences par les populations en difficulté économique.

Parallèlement à ses recherches, il donne des cours et des conférences dans plusieurs villes du globe.

Il est l’auteur de plusieurs articles et du livre Monnaie et Sociétés, publié chez l’Harmattan en 2001. En fait, les enseignements de ce chercheur pluridisciplinaire qui a enseigné plus d’une dizaine d’années aux États-Unis touchent autant la philosophie, la sociologie, l’économie que l’anthropologie.

De 2002 à 2011, à l’Université de Princeton, il a donné des enseignements de sociologie, d’anthropologie et de méthodes en Etudes Africaines et Africaines Américaines.

De 2000 à 2002 il a été Professeur Visiteur en Sociologie à l’Université du Maryland où il enseigné des cours sur la sociologie de la pauvreté et la globalisation.

De 1994 à 1999 il a co-animé un Séminaire mensuel sur Finance, Ethique et Confiance à la Caisse des Dépôts et des Consignations, dans le cadre de l’Association d’Economie Financière. En même temps, il était chercheur à la Direction de la Stratégie et de la Planification de la Banque Postale en France où il a effectué des recherches sur les rapports qu’entretiennent les populations en difficulté avec cette institution d’une part, et d’autre part leur rapport à l’argent.

En abordant les pratiques économiques et monétaires à partir des apports de l’anthropologie économique, de la socio économie et de l’histoire de la pensée et des faits économiques et financiers, Mahamadou Lamine Sagna tente de dévoiler la façon dont les populations par des rationalités cohérentes répondent aux défis composites, complexes et inédits auxquels elles font face. Pour lui, analyser les problèmes contemporains à partir des imaginaires culturelles, c’est se donner les moyens de comprendre la société dans ses dimensions réelles et symboliques. Il navigue entre les différentes couches de la société. Il passe ainsi beaucoup de temps à la vie communautaire.

Fondateur et président de (“Re-Source/Sununet”) une organisation de la Diaspora Sénégalaise qui a pour objectif de créer et renforcer les réseaux professionnels et contribuer au développement du Sénégal, Mahamadou Lamine Sagna organise tous les deux ans des conférences « Homecoming » (Retour Aux Sources) à Dakar.

Mahamadou LAMINE SAGNA présentera en Martinique son tout dernier livre : « Violences, racisme et religions en Amérique : Cornel West, une pensée rebelle » paru aux éditions Karan en septembre 2016 :
Le lien Cornel West / Edouard Glissant
Avec la modernité triomphante, l’être – énigme par excellence de la philosophie – ne semble se concevoir que dans son opposition avec l’étant (ensemble des choses qui sont) même s’il est admis que sans l’être l’étant ne se manifesterait pas. En fait, comment peut-on accéder à la vérité de l’être lorsque ceux-ci ont subi de multiples influences ? Quelle démarche adopter, lorsqu’on est confronté à l’énigme du devenir de l’homme et de l’avenir du corps social ?
Une lecture critique des pensées respectives de Glissant et de West permettent de déchiffrer l’énigme de l’existence c’est-à-dire des mondes où les identités se donnent à voir.
Traitant à sa façon cette problématique, Edouard Glissant nous invite à marquer une différence entre les identités fixes et les identités dynamiques qui englobent et tiennent compte des relations aux autres. Pour lui, l’identité se construit à partir d’une personnalité instable, mouvante, créatrice, fragile, au carrefour de soi et des autres.
Dans un style à la fois incisif et brillant, Dr West, virtuose de l’expression orale et écrite, cherche à fixer les balises qui permettent d’inscrire dans les différents champs les identités des êtres qui ne sont considérées jusque-là que comme des « Étants ». Pour ce faire, il s’intéresse aux écarts entre les expériences vécues par les populations noires et les discours produits sur elles et en s’y appuyant, il (re)formule et développe une pensée renouvelée de l’émancipation. De ces écarts, de ces vides et trous, il parvient à tracer des axes permettant de s’affranchir des tourbillons et des évènements afin de ne pas tomber dans les abimes de la pensée : trou de mémoire, inconscience, et silence complice sur la condition du noir. Le thème de la visibilité et de l’invisibilité, centré sur l’absence ou la présence de l’être, est donc le fil conducteur de la pensée de Cornel West.
Pour lui, aux confins du nihilisme qui caractérise le système capitaliste américain, il y a des identités marginalisées qu’il faut rendre visibles. Il porte une attention particulière à leurs pratiques (manques ou excès) qui se manifestent sous la forme d’une demande de reconnaissance ou de don de soi.
Certes, l’identité est substantialisée, c’est-à-dire qu’elle prend corps dans le corps social, mais la demande de reconnaissance exige qu’on s’éloigne de l’instrumentalisation et qu’on s’intéresse aux trames de ses articulations symboliques, imaginaires et réelles.
Les expressions identitaires rendues possible sont médiatisées, canalisées, déplacées, renforcées, jouées ou dupées, réparées, complexifiées, raffinées, sublimées par les ressources et les combinatoires potentiellement infinies des systèmes symboliques (systèmes de signes, langages, don, monnaie, etc.). Héritier au moins d’une dualité culturelle ou mieux armé d’une double conscience comme dirait Dubois, Cornel West considère que la prophétie imprégnée de Blues constituerait la trame à partir de laquelle se donne à voir les démarches dialectiques identitaires des afro-américains.
West et Glissant nous apprennent qu’à travers la dialectique de « l’un et du multiple », l’Amérique et les Antilles sont des lieux où s’opèrent de l’« hybridation » ou la créolisation. N’est-ce-pas là une référence au « Tout monde » c’est-à-dire le monde conçu comme une unité active et lieu de la sommation des identités en mouvement ?