L’hydroxychloroquine aurait causé au moins 17 000 morts dans six pays

Un rapport exhaustif publié récemment dans la revue scientifique « Biomedicine et Pharmacotherapy » met en lumière les conséquences dévastatrices de l’utilisation de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19. Entre mars et juillet 2020, période critique de la première vague de la pandémie, ce médicament, initialement destiné à combattre le paludisme, aurait provoqué la mort de plus de 16 000 personnes dans six pays, dont la France. Cette étude, menée par une équipe de chercheurs des Hospices civils de Lyon, révèle des détails troublants sur les effets néfastes de l’hydroxychloroquine.

Contexte et usage controversé
Au printemps 2020, alors que le Covid-19 sévissait en Europe et dans le monde, l’hydroxychloroquine a été testée en tant que traitement expérimental, en dehors de toute autorisation des autorités sanitaires. Présentée comme le remède miracle par des figures médiatiques telles que le professeur Didier Raoult à Marseille, cette molécule a rapidement suscité l’enthousiasme, malgré des mises en garde croissantes concernant son efficacité réelle.

Des études préoccupantes
Les résultats de l’étude publiée dans « Biomedicine et Pharmacotherapy » dévoilent que l’utilisation de l’hydroxychloroquine serait responsable d’une surmortalité, avec près de 17 000 décès dans six pays, à savoir la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, la Turquie, et les États-Unis. Ces chiffres, bien que déjà alarmants, pourraient être sous-estimés, car seuls les décès survenus à l’hôpital ont été pris en compte, excluant ainsi ceux survenus en dehors des établissements de santé.

Une équipe de Lyon aux conclusions inquiétantes
Les scientifiques des Hospices civils de Lyon ont réalisé cette étude en combinant le taux de mortalité, l’exposition à l’hydroxychloroquine, le nombre de patients hospitalisés et l’augmentation du risque relatif de décès lié à ce médicament. Le résultat, chiffré à 16 990 morts, représente selon les chercheurs « la partie émergée de l’iceberg, » soulignant ainsi les limites de l’étude qui ne prend pas en compte les décès en dehors des hôpitaux et exclut certains pays comme l’Inde et le Brésil, où le médicament a été largement utilisé.

Les avertissements ignorés
L’hydroxychloroquine, défendue avec conviction par le professeur Didier Raoult et d’autres personnalités, s’est avérée non seulement inefficace contre le Covid-19 mais également associée à des risques graves, tels que des troubles du rythme cardiaque. L’épidémiologiste Pierre Tattevin met en garde contre l’administration de traitements inutiles et potentiellement toxiques à des patients déjà fragiles, soulignant ainsi la nécessité d’une approche prudente et basée sur des preuves scientifiques solides en cas de futures pandémies.

Cette nouvelle étude met en évidence les conséquences dévastatrices de l’utilisation de l’hydroxychloroquine pendant la première vague de la pandémie de Covid-19. Les leçons à tirer de cette controverse soulignent l’importance cruciale de fonder les traitements sur des preuves scientifiques solides et de rester vigilants face à des solutions apparemment miracles qui pourraient s’avérer non seulement inefficaces mais également dangereuses pour la vie humaine.