C’est quoi ?
Mentalo est la première grande étude nationale dédiée au bien-être mental des jeunes de 11 à 24 ans. Elle vise à mieux comprendre leur santé mentale à travers un suivi dans le temps, afin d’identifier les facteurs qui influencent leur bien-être, qu’ils soient protecteurs ou à risque.
Pourquoi ?
Les signaux d’alerte sur le mal-être des jeunes se multiplient. Face à cette réalité préoccupante, Mentalo entend fournir des données solides pour orienter les politiques de prévention et de santé publique.
Comment ?
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Mentalo adopte une approche participative : plus de 300 jeunes ont aidé à concevoir l’étude.
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Chaque participant répond 7 fois en 12 mois à un questionnaire via une application web.
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L’étude est conduite par des chercheurs de l’Inserm et de l’Université Paris Cité, et financée notamment par le ministère de la Santé et des mutuelles partenaires.
Quand et jusqu’à quand ?
L’étude a été lancée en mai 2024 et se poursuivra jusqu’en 2026.
Résultats rendus publics le vendredi 10 octobre 2025
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, les premiers résultats de Mentalo, portant sur 15 000 à 17 000 jeunes, ont été dévoilés. Ces données confirment une situation préoccupante pour une partie importante de la jeunesse française.
️ Un état mental préoccupant
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1 jeune sur 3 présente des signes de détresse psychologique modérée à sévère (troubles anxieux ou dépressifs).
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La situation est particulièrement grave chez les filles : 45 à 47 % d’entre elles sont concernées, contre 27 % des garçons.
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Le passage au lycée est identifié comme une période à haut risque, avec une augmentation de 50 % des troubles.
♂️ Facteurs aggravants
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Solitude : 4 jeunes sur 10 se sentent isolés, et ce sentiment augmente avec l’âge.
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Situation familiale instable : elle quadruple le risque de détresse psychologique.
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Précarité : 7 jeunes sur 10 issus de familles en grande difficulté financière sont touchés.
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Usage excessif des écrans : les jeunes qui passent plus de 7 heures par jour sur les écrans présentent un risque de détresse psychologique de 60 %.
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L’usage passif (scrolling, vidéos aléatoires) est plus nocif que des usages actifs (recherche, sport, échanges sociaux).
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Le sommeil, un révélateur
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L’usage d’écrans après 22 h (ou 20 h pour les collégiens) impacte fortement le bien-être :
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Près de la moitié de ces jeunes déclarent aller mal, contre 10 % seulement chez ceux qui évitent les écrans tardifs.
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Un mal-être souvent silencieux
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1 jeune sur 4 concerné par un mal-être n’en parle jamais, soulignant l’enjeu de repérage précoce et de libération de la parole.
Prochaines étapes : Mental+
Pour accompagner les jeunes, les chercheurs lanceront Mental+, une application de coaching personnalisé, pour les aider à faire le point sur leur bien-être et adopter des comportements plus protecteurs.
Détresse mentale diffuse
L’étude Mentalo alerte sur une détresse mentale diffuse et inquiétante chez les jeunes, exacerbée par :
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des inégalités sociales,
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un usage intensif des écrans,
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et un manque de soutien familial ou émotionnel.
Ces résultats préliminaires, bien que non encore publiés scientifiquement, orientent déjà les priorités d’action pour mieux prévenir le mal-être et favoriser la résilience.