Lettre ouverte aux élu.e.s du comité syndical dirigeant le PNRM

— Par Philippe Pierre-Charles pour la CDMT —
 
Mesdames et Messieurs les élu.e.s,

Je prends la liberté de vous écrire non pas pour attirer votre attention sur la gravité de la situation que vous percevez encore mieux que moi mais pour souligner l’authenticité du point de vue exprimé par un nombre significatif de travailleuses et travailleurs sur la crise que traverse l’institution. 
Un groupuscule de « défenseurs » du président Boutrin, aussi bavard que réduit, tente vainement d’obscurcir les enjeux en ridiculisant lui-même sa cause.
Qui peut croire sérieusement qu’un nombre respectable d’employés du PNRM, feraient déjà plus d’un mois de grève pour simplement obéir à un complot politicien contre une majorité élue à la CTM ?
Qui, doué d’un brin de bon sens, peut supposer la CDMT dans un tel prétendu complot quand cette même CDMT ne compte plus les conflits partiels ou plus larges qui l’ont opposée aux majorités d’hier devenues minorités aujourd’hui ? Certainement pas vous qui avez vous mêmes été confrontés à de tels conflits !
Qui peut imaginer un tel combat et de tels sacrifices pour simplement défendre le salaire d’un DGS que des hurluberlus ont crû pouvoir introduire frauduleusement dans le débat ? Des penseurs plus sophistiqués évoquent un conflit entre « politiques et administratifs » Manman ! manman ! manman ! Rien que ça !  
Il semble difficile aujourd’hui à un ex syndicaliste comme Daniel Marie-Sainte et un toujours dirigeant du PCM comme Michel Blanchi de reconnaître un conflit du travail, entre un employeur et un employé !  S’il lui arrivait encore de lire le code du travail il saurait que les notions de « subordination » et « d’insubordination » sont centrales dans tout contrat de travail et que c’est même cette subordination qui justifie les protections dont jouit en contrepartie le salarié ! Parmi ces protections il y a d’ailleurs le fait que le licenciement ne peut intervenir comme première sanction sauf dans des cas aussi extrêmes qu’exceptionnels ! On peut sérieusement s’interroger sur les capacités de management d’un président qui ne parvient pas à vaincre une prétendue  » insubordination » (scripturale !) de son subordonné autrement que par un licenciement pur et simple ! On peut aussi se demander de quelle utilité réelle serait un directeur d’institution qui n’alerterait pas son employeur sur les risques de dérives financières menaçant la survie de la dite institution et qui n’attirerait pas vivement son attention sur le temps minimum nécessaire pour réaliser une tâche qu’on lui assigne !
Vous connaissez suffisamment Ronald Brithmer pour que la CDMT n’ait pas besoin de rappeler sa compétence, son rôle dans le développement du Parc, l’humanité et la rigueur dont il a fait preuve dans ses rapports avec le personnel, au PNRM comme ailleurs.
Vous savez bien que jamais dans l’histoire du Parc le climat ne s’était autant et aussi rapidement dégradé que sous la présidence de Monsieur Boutrin. Loin de moi l’idée de porter un jugement sur les compétences et le travail de ce président. Ce que j’affirme en revanche en tant que responsable syndical et au vu de faits avérés c’est que le maintien de Mr Boutrin dans le management des agents du Parc ferait peser sur la réalisation de ses missions une menace très sérieuse. Je ne reviendrai pas sur le licenciement abusif et brutal de Mr Brithmer sauf pour poser une question simple : qui peut croire que Alfred Marie-Jeanne aurait proposé à Ronald Brithmer le moindre poste à responsabilité si la thèse de son « insubordination » avait la moindre crédibilité ? Mais ce cas n’est hélas que la pointe immergée de l’iceberg. Quatre directeurs sur 6 sont en grève, écœurés par les méthodes de géreur d’habitation du président. Plusieurs agents ont été renvoyés du jour au lendemain. D’autres n’ont trouvé refuge que dans la démission préférant les affres du chômage à la soumission au système Boutrin et à la souffrance au travail que ce système génère. Sur ces derniers, le chantage à l’emploi n’a pas eu de prise. Aucune sérénité ne peut régner dans un établissement où l’accès à la médecine du travail, au lieu d’être naturel et recommandé, est entravé. 
Contrairement à des propos mensongers la CDMT n’est pas le seul syndicat à dénoncer les dysfonctionnements. Des délégués du personnels CFDT et des responsables CGTM au PNRM participent au mouvement depuis le début. 
Vous êtes Mesdames et Messieurs seuls juges des pratiques qui vous sont imposées : manque de régularité dans les convocations du président, réticence extrême à vous réunir alors que la crise sévit, manque de consultation de votre autorité souveraine lors de décisions aussi importantes que le licenciement d’un DGS (imagine t-on un conseiller municipal responsable d’un organisme périphérique licenciant le directeur de cette structure sans prendre l’avis de ses collègues ?)
Les travailleurs pour leur part réclament le respect et la bienveillance qui leur sont dues. Ils ne devraient pas avoir à rappeler les sacrifices y compris financiers qu’ils ont consentis en même temps d’ailleurs que certains d’entre vous pour que vive le PNRM.
La CDMT et le mouvement syndical dans son entier sont attentifs aux solutions que nous ne manquerez pas de trouver pour que cet outil redevienne opérationnel. Il y va bien entendu de l’intérêt des salariés qui aspirent à des conditions de travail normales mais aussi de la population qui sait ce que le parc apporte et surtout peut apporter encore d’avantage au bien de la collectivité. 
Nous savons comme tout le monde la diversité des opinions qui vous traverse mais sommes convaincus que l’intérêt collectif et les valeurs ici rappelées sauront vous permettre de conjurer les dangers et prendre les orientations que le bon sens commande. Pour le PNRM !

Pour la CDMT,
Philippe Pierre-Charles