Les premiers états généraux des femmes journalistes

— Par Stéphanie Trouillard —

À l’initiative de l’association Prenons la une, plus de 350 femmes journalistes se réunissent samedi à Paris pour les premiers états généraux des femmes journalistes. La journée d’échanges doit permettre de « changer les rédactions ».

Pour la première fois, plus de 350 femmes journalistes sont réunies samedi 13 avril à Paris pour des états généraux. Pendant une journée, à l’initiative de l’association Prenons la une, elles vont échanger pour lutter contre toutes les discriminations à l’encontre des femmes au sein des rédactions.

« Prenons la une est une association pour une juste représentation des femmes dans les médias et pour l’égalité dans les rédactions », a expliqué Léa Lejeune, la présidente du collectif, lors du discours d’ouverture. « Si les femmes sont stéréotypées et sous-représentées dans les médias, cela peut être lié au fait qu’il y ait assez peu de femmes dans les postes de direction. » Même si la profession se féminise, il n’y a en effet que 19 % de femmes directrices de rédaction et seulement 34 % de femmes rédactrices en chef.

Plusieurs scandales dans les rédactions

Cette journée sera également l’occasion de revenir sur des scandales sexistes qui ont secoué cette année plusieurs rédactions, à l’image de l’affaire de la « Ligue du LOL » ou de cas de harcèlement au Huffington Post, à Vice ou encore à France Info. Le rassemblement des états généraux « n’a pas été construit suite à cela, mais cela lui donne un écho beaucoup plus fort », souligne Léa Lejeune.

La création de Prenons la une remonte en effet à 2013 après la grève des signatures des femmes journalistes des Échos pour dénoncer l’absence de femmes à la rédaction en chef et à la direction de la rédaction du quotidien. « Ces femmes s’étaient rebellées en disant ‘nous allons écrire nos articles et nous n’allons pas les signer, comme cela vous verrez que nous sommes la moitié à faire le travail et que nous ne voulons pas être invisibilisées », raconte Léa Lejeune.

Depuis, le collectif a multiplié les actions. Il a récemment mené une enquête auprès de 1 800 journalistes sur le sexisme et les violences sexuelles dans les rédactions. D’après les résultats, 67 % des femmes ayant répondu ont été victimes de propos sexistes et 13 % d’agressions sexuelles…
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