Les mesures annoncées par Gabriel Attal après l’étude Pisa 2022

Redoublement : le dernier mots aux enseignants
◊ Primaire : nouveaux programmes et méthode de Singapour obligatoire
◊ Des groupes de niveau au collège
◊ Le diplôme national du brevet obligatoire pour entrer au lycée
◊ Une nouvelle épreuve de bac en fin de première

Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a dévoilé un ensemble de réformes éducatives majeures en réponse aux résultats préoccupants de l’étude Pisa de l’OCDE. Ces mesures, détaillées dans une lettre adressée aux enseignants et lors d’une conférence de presse, visent à rétablir l’exigence et l’autorité dans le système éducatif français.

L’une des annonces phares concerne la création d’une nouvelle épreuve du baccalauréat en mathématiques et culture scientifique dès l’année scolaire 2025-2026. Cette initiative vise à susciter un « électrochoc » dans l’enseignement, en réponse à la baisse historique du niveau en mathématiques, révélée par l’étude Pisa. De plus, le brevet deviendra indispensable pour accéder directement au lycée à partir de la session 2025.

Le ministre souligne l’importance de revitaliser l’école primaire en mettant en œuvre de nouveaux programmes dès septembre 2023, avec un accent sur la simplification et la clarification. La méthode de Singapour, réputée pour son efficacité, sera obligatoire pour l’enseignement des mathématiques, avec un démarrage dès la classe de CE1.

Au niveau du collège, Gabriel Attal souhaite sortir du modèle uniforme en créant des groupes de niveaux en français et en mathématiques dès la rentrée 2024 pour les classes de 6e et 5e, et à partir de septembre 2025 pour les classes de 4e et 3e. Cette approche, bien que controversée, vise à mieux accompagner les élèves selon leurs niveaux d’apprentissage.

Une réforme significative concerne le redoublement, où le ministre accorde désormais aux enseignants le dernier mot, marquant un changement notable par rapport au rôle précédent des familles dans cette décision. De plus, les enseignants pourront recommander voire prescrire des stages de réussite pendant les vacances scolaires, conditionnant le passage des élèves à la classe supérieure.

Le brevet des collèges subira également des modifications importantes pour renforcer son exigence. À partir de 2025, son obtention sera nécessaire pour accéder directement au lycée. Les élèves ne réussissant pas le brevet seront dirigés vers une classe « prépa-lycée » afin de consolider leurs connaissances.

Enfin, le baccalauréat général et technologique connaîtra une évolution avec l’ajout d’une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques et de culture scientifique en fin de première à partir de l’année scolaire 2025-2026. Cette initiative vise à stimuler un regain d’intérêt et d’efficacité dans l’apprentissage des mathématiques.

Ces réformes ambitieuses, bien que saluées pour leur volonté de remettre de l’exigence dans l’éducation, suscitent également des inquiétudes et des débats, notamment autour de la mise en place de groupes de niveaux et du rôle accru des enseignants dans les décisions de redoublement. L’efficacité de ces mesures sera scrutée de près dans les années à venir, avec l’objectif affirmé de hisser le niveau global de l’éducation en France.

— M’A —