Les défis contemporains de la traduction et de la lexicographie créole en Haïti

État des lieux, modélisation, propositions
Appel à contribution pour l’élaboration d’un livre collectif
de référence sur la traduction et la lexicographie créole
Document de projet
Rédacteur : Robert Berrouët-Oriol
Cet ouvrage est dédié à nos aînés-pionniers :
Suzanne Comhaire-Sylvain, Pradel Pompilus,
Pierre Vernet, Albert Valdman, André Vilaire Chery.

  1. Contexte général et problématique 

    1. De la traduction créole

L’observation de terrain, a minima, indique qu’en matière de traduction vers le créole l’on est passé en Haïti, au cours des cinquante dernières années, d’une tradition généraliste autodidacte, principalement littéraire et religieuse (fables, contes, textes bibliques, chants liturgiques, prédication), à une traduction plus technique, davantage diversifiée et spécialisée notamment en raison de la prolifération des ONG et des agences de coopération internationale présentes sur le territoire national. Jusqu’à tout récemment la problématique de la traduction en créole haïtien n’a pas fait l’objet de travaux de recherche universitaires approfondis, ni de mémoires de maîtrise, ni de thèses de doctorat, et encore moins d’ouvrages traitant de ce sujet. De manière générale, cette problématique est peu ou mal connue, et ce qui a prévalu jusqu’à une période pas trop lointaine s’apparente à un champ de travail au sein duquel prévalait la bonne vieille méthode de la « version » traductionnelle.La « traduction-version » de cette époque n’a donc pas donné lieu à une activité traductionnelle moderne, celle-ci étant depuis quelques années modélisée –grâce au maillage novateur des traducteurs, des linguistes et des didacticiens (Horne 1972, Boisseau 2016)–, comme un domaine structuré aux assises théoriques sûres et fonctionnant selon les principes méthodologiques de la traduction générale, juridique, scientifique et technique.

L’activité traductionnelle vers le créole langue cible –son émergence, sa typologie, les conditions de sa mise en œuvre, ses méthodes, ses cibles–, semble protéiforme et demeure un champ neuf à explorer par l’observation scientifique. Les toutes premières « traductions orales » (plus justement : de l’interprétariat) remontent sans doute au temps de la colonisation française et elles ont dû être limitées, notamment après 1804, aux domaines du commerce et des débuts de la machinerie industrielle sur les grandes plantations reconstituées. L’état anémique des Archives nationales d’Haïti avant leur récente modernisation explique en grande partie que celles-ci n’aient pas gardé trace des activités traductionnelles passées. Dans l’ensemble et jusque vers les années 1987, la traduction vers le créole relevait, principalement chez les « lettrés » férus de grec et de latin, de pratiques individuelles autodidactes et généralistes. Un nombre indéterminé de traducteurs généralistes, véritables pionniers et abeilles monastiques de l’activité traductionnelle, dépourvus de toute formation avérée en traduction, s’est néanmoins efforcé d’instituer un système d’équivalence entre la langue source, la plupart du temps le français, et le créole, langue cible. C’est ainsi qu’au fil des ans on a traduit en créole des textes de nature diverse (y compris les Fables de La Fontaine) d’abord à l’aide d’une graphie étymologique française, ensuite selon la graphie officielle du créole. Dans le champ littéraire, deux exemples célèbres sont d’une part « Cric ? Crac ! Fables de La Fontaine racontées par un montagnard haïtien et transcrites en vers créole », avec une préface de Louis Borno, une notice sur le créole et des notes étymologiques de l’auteur (Paris, Ateliers haïtiens, 1901 ? ; Port-au-Prince : Éditions Fardin 1980 ? ; Paris : Éditions L’Harmattan 2011). Et, d’autre part, « Antigone / Wa Kreyon », adaptation/traduction créole de la tragédie grecque classique Antigone de Sophocle par Félix Morisseau-Leroy (Éditions Diacoute 1953, Kraus Reprint 1970). Par ailleurs, en l’absence de sources documentaires accessibles et fiables, il est aujourd’hui extrêmement difficile de mesurer l’étendue réelle de l’activité traductionnelle de l’anglais et de l’espagnol vers le français et vers le créole, notamment depuis la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution de 1987. Alors même qu’il est vraisemblable qu’un nombre indéterminé d’ONG ainsi que certaines ambassades et plusieurs agences étrangères de coopération ont régulièrement passé commande de traductions vers le créole, l’absence de sources documentaires accessibles rend difficile toute évaluation exhaustive de ces activités.

Au début puis au milieu du XXe siècle, les impératifs des travaux de traduction en créole haïtien destinés à la communication publique ont porté les traducteurs à réfléchir à la question de la graphie. Le lien entre orthographe créole et traduction étant un lien fonctionnel situé en amont et au creux du processus traductionnel, ce sont sans doute les nécessités de l’évangélisation en créole qui ont conduit, durant les années 1940, un pasteur protestant irlandais du nom d’Ormonde McConnell et un éducateur américain spécialisé dans les questions d’alphabétisation, Frank Laubach, à élaborer une orthographe systématique du créole basée sur l’API (l’alphabet phonétique international). Nous ne possédons pas cependant de textes traduits en créole selon pareille orthographe. En revanche –et comme on le verra avec l’étude citée plus loin de la linguiste Marie-Christine Hazaël-Massieux–, plusieurs traductions attestées dans des documents écrits ont été élaborées par des prêtres catholiques et des pasteurs protestants désireux de mettre la Bible, traduite en créole, à la portée de leurs ouailles dès les années 1927. En Haïti, certains chantiers de traduction créole seraient encore plus anciens, mais nous n’en avons pas trouvé une signalétique explicite répertoriée aux Archives nationales.

Auteure d’une étude éclairante à plus d’un titre, « Lexicographie créole : problèmes et perspectives » (Revue française de linguistique appliquée, 2005/1 (vol. X, p. 53 – 63) la linguiste Annegret Bollée note que des glossaires et dictionnaires créoles, dont les premiers datent du XVIIIe siècle, ont été compilés par des missionnaires. Elle précise qu’« À l’instar de la description de beaucoup d’autres langues, la lexicographie créole commence par des glossaires et dictionnaires compilés par des missionnaires. Les tout premiers dictionnaires créoles sont l’œuvre de deux Frères Moraves : le Criolisches Wörterbuch de C.G.A. Oldendorp (1767-68), dictionnaire du negerhollands (« hollandais des nègres ») qui était parlé aux Îles Vierges jusqu’au XXe siècle, et le Wörterbuch des Saramakkischen de J.A. Riemer (1779). Le dernier en date des ouvrages de religieux est le Dictionnaire du créole de Marie-Galante (1994) du Père Barbotin. « L’œuvre fondatrice » (Fattier, 1997 : 256) de la lexicographie des créoles français, le vocabulaire français-créole dans le Manuel des Habitants de Saint-Domingue du missionnaire jésuite S.J. Ducœurjoly (1802), est une source très précieuse pour l’histoire du vocabulaire haïtien. Ce glossaire contenant 395 entrées, suivi de conversations français-créole, était destiné aux futurs colons de Saint-Domingue. En vue de ce public, le vocabulaire concernant les réalités coloniales (flore, faune, alimentation, culture de la canne, etc.) est privilégié dans la nomenclature (Fattier, 1997 : 260) ».

La linguiste Marie-Christine Hazaël-Massieux est l’auteure de l’étude « La traduction de la Bible en créole haïtien : problèmes linguistiques, littéraires et culturels » parue dans la revue Présences haïtiennes, Université de Cergy-Pontoise, 2006. Elle nous fournit un éclairage daté sur des chantiers sectoriels antérieurs de traduction : « Au XIXe siècle, « La Parabole de l’enfant prodigue » a donné lieu à plusieurs versions créoles (en créole haïtien vers 1818, vers 1830 ?) ». Parmi les nombreux mérites de cette étude, il faut retenir l’exemplification des procédés de traduction mis en œuvre dans la traduction de la Bible :

  1. « la ‘’créolisation’’ du terme français :

Apôtres : zapòt

Disciples : disip

Pharisiens : farizyen

  1. les calques : les noces de l’Agneau : mariaj pitit mouton Bondyé = lit. Le mariage du petit mouton de Dieu

  1. les périphrases explicatives :

Jour des azymes : jou fèt pen san ledven an = lit. Le jour de la fête des pains sans levain

Pâques : fèt delivrans (fête qui commémore la sortie d’Égypte, et donc la délivrance des Hébreux retenus en esclavage par Pharaon)

Résurrection : lè mò yo va gen pou leve = lorsque les morts obtiendront de se lever

Païen : moun ki pa jouif = les gens qui ne sont pas juifs

Boucliers : plak fè protèj = les plaques qui protègent

Les justes : moun kap maché douat devan Bondié = ceux qui marchent droit devant Dieu

  1. l’adaptation aux nouveaux contextes (« culture locale ») :

Holocauste : boule = brûler (verbe et nom)

Lentilles (de Jacob) : pwa wouj, sòs pwa wouj = les pois rouges, la sauce pois rouges

Deniers : goud = gourdes (monnaie haïtienne) » 

Pour sa part, Ronald Charles, auparavant étudiant à la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti, puis doctorant en études bibliques à l’Université de Toronto, a publié l’étude « Préjugés linguistiques dans différentes traductions bibliques en créole haïtien » (Créolica, revue du Groupe européen de recherches en langues créoles, Paris, 2009). Il y consigne une intéressante datation chronologique du chantier traductionnel de la Bible en créole haïtien qui illustre l’ampleur du travail accompli de 1927 à 1996.

Dans les îles sœurs de la Créolophonie, plusieurs articles abordent la problématique de la traduction créole. Accessible sur Manioc1, le site de la Bibliothèque numérique Caraïbe / Amazonie de l’Université des Antilles, l’article daté de 2000 du romancier et lexicographe Raphaël Confiant, « La traduction en milieu diglossique », met en lumière une réflexion de fond de chercheurs et de lexicographes martiniquais en matière de traductologie et de traduction. De manière tout à fait pertinente, il rappelle que « Traduire n’est donc pas un simple exercice technique fondé sur la seule acquisition d’un savoir linguistique (morphologie, syntaxe, lexique etc.) mais bien un acte de langage qui mobilise, souvent à l’insu de la plupart des traducteurs, des champs disciplinaires aussi variés que la philosophie, l’anthropologie ou encore l’histoire. » Le texte de Confiant met ainsi en lumière trois axes d’intellection de sa réflexion, « La réflexion traductologique », la « Traduction mondaine et [la] traduction docimologique », et pose la nécessité de « Traduire la langue-culture ». Il appelle à une « pédagogisation » du créole –sans doute au sens de sa « didactisation »– en ces termes : « (…) nous sommes sommés de réfléchir et de travailler à partir de deux langues à l’équipement et au statut complètement différents et qui s’affrontent au sein d’un seul et même écosystème linguistique. Nous sommes également confrontés, avec l’existence d’une licence et d’une maîtrise de créole ainsi qu’un CAPES de créole, à un problème de pédagogisation de créole et donc de la traduction créole/français. » Paru en juillet 2018 sur le site martiniquais Montray kreyòl, l’article « Les grandes traductions en langue créole » cite nombre de publications issues de divers chantiers insulaires de traduction créole. L’on notera qu’il s’agit pour l’essentiel de traduction littéraire et qu’aucun titre répertorié ne se rapporte à la traduction juridique ou à la traduction scientifique et technique. En voici quelques exemples :

LES BAMBOUS. FABLES DE LA FONTAINE TRAVESTIES EN CRÉOLE PAR UN VIEUX COMMANDEUR

(François MARBOT, Martinique, 1844)

BIB-LA

(Pasteurs McConnel et Laubach, Haïti, 1945)

ZENERAL MAKBEF de Shakespeare

(Dev Virahsawmy, île Maurice, 1981)

ANTIGON de Sophocle

(Georges Mauvois, Martinique, 1997)

ASTERIX, LO DEVINER d’Uderzo

(Franswa Sintomer et Roger Théodora, La Réunion, 2009)

AN DOUSIN KANPAY de Guy de Maupassant

(Jean-Pierre Arsaye, Martinique, 2000)

MOUN-ANDEWO A, traduction de l’Étranger d’Albert Camus

(Raphaël Confiant, Martinique, 2012) [« L’étranger » a été traduit en créole haïtien par Guy Régis Junior sous le titre « Etranje » (2008), puis, sous le même titre, par Frantz Gourdet en 2017.]

À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU de PROUST

(Guy Régis Junior, Haïti, 2013)

TI PRENS-A, traduction du Petit prince de Saint-Exupéry

(Aude DESIRE, Guyane, 2010) [Le romancier haïtien Gary Victor a lui aussi traduit en 2014 Le Petit prince sous le titre « Ti prens lan ».]

En ce qui a trait à la formation universitaire en traduction dispensée en Haïti, des efforts pionniers ont été consentis. Créée en 2015, l’Association LEVE –qui a son siège social en France et s’est entre autres donné pour mission de traduire en créole les œuvres marquantes de la littérature mondiale–, a signé un accord de partenariat avec la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti. Le « Programme de formation en techniques de traduction » (PFTT), mis en oeuvre dès 2017 à travers cet accord, donne lieu à des séquences de formation d’une durée de six mois ; il est sanctionné par un certificat et couvre les matières suivantes :

  1. Teyori tradiksyon

  2. Deskripsyon lang kreyòl ayisyen : grafi ak fonoloji

  3. Analiz kontras kreyòl–franse : gramè ak òtograf

  4. Metòd ak prensip jeneral tradiksyon

  5. Tradikskyon nan anviwònman yo pale plizyè lang : ka Ayiti

  6. Pratik tradiksyon franse–kreyòl pou literati

  7. Tradiksyon pratik, kreyasyon ak parametraj zouti tradiksyon

  8. Tradiksyon, antwopoloji ak kilti

  9. Lengwistik nan devlopman ekonomi ak sosyete

  10. Tèminoloji.

Le « Programme de formation en techniques de traduction » (PFTT) comprend les modules de base suivants :

–aspects théoriques de la traduction

–descriptif du créole haïtien : angles graphique et phonologique

–contrastif créole-français : aspects grammaticaux et orthographiques

–méthodes et principes généraux de la traduction

–traduction en milieu plurilingue : le cas spécifique d’Haïti

–pratiques de la traduction littéraire français-créole

–traduction pratique, conception et initialisation d’outils adaptés.

Pour sa part, l’Université Quisqueya, depuis une vingtaine d’années, offre un programme dit de cycle court dans le domaine de l’interprétariat. Sur le site Web de cette institution privée, il est indiqué que la Faculté des sciences de l’éducation administre ce programme, dont la durée n’est pas indiquée, conduisant à un certificat en « Langues et interprétariat avec option (Français-Anglais / Français-Espagnol / Français Anglais-Espagnol) ». Aucune information n’est fournie sur l’éventuelle existence, dans cette institution, d’un quelconque programme de formation en traduction créole.

En 2017, Lemète Zéphyr, linguiste, didacticien des langues étrangères, interprète, traducteur et enseignant-chercheur à la Faculté de linguistique appliquée, a créé l’École supérieure de traduction et d’interprétation (ESTI) qui accueille une trentaine d’étudiants par an. Cette jeune institution « offre un programme de deux ans conduisant à un certificat à raison de 3 sessions de 4 mois chacune et par année. Une année supplémentaire permet d’obtenir une licence, et depuis 2021 l’ESTI offre un programme de didactique des langues. Les enseignants sont détenteurs d’au moins une maîtrise. Certains sont docteurs ou doctorants. L’ESTI a choisi d’élaborer ses séances dans la perspective de la pédagogie par compétences. Les deux premières années visent la maîtrise suffisante des quatre langues de travail proposées (créole, français, anglais espagnol) et une initiation à la traduction et à l’interprétation. Au cours de la dernière année, l’accent est mis sur la pratique, accompagnée de la théorie de la traduction et de l’interprétation. Les cours d’analyse de la langue créole, de traduction anglais-créole, français-créole, espagnol-créole, sont préparés en créole. Les traductions vers les langues étrangères combinent le créole langue étrangère et vice versa. Les textes de référence disponibles en créole sont très utilisés. Chaque séance s’accompagne d’au moins un texte de lecture de référence. L’accent est également mis sur la lecture dans les langues de travail. »

Les programmes de formation en traduction offerts par la Faculté de linguistique appliquée/l’Association LEVE et par l’ESTI marquent sans doute un tournant prometteur et semblent indiquer que la traduction créole ne serait plus, grâce aux efforts consentis, une traduction à dominante autodidacte et informelle. Innovants et indispensables, ces programmes laissent présager que les conditions d’une professionnalisation/institutionnalisation du métier de traducteur seraient en train d’être progressivement remplies, ce dont il faudra ultérieurement rendre compte en termes de bilan. À ce compte, il serait utile que la recherche puisse déterminer, parmi les étudiants formés par ces deux institutions, le nombre de traducteurs oeuvrant comme tel sur le marché du travail ainsi que leurs champs principaux de traduction en créole. La professionnalisation du métier de traducteur mérite certainement la plus grande attention et il sera utile que la recherche permette de voir, par l’examen du contenu des programmes mis en oeuvre, comment instituer des liens programmatiques entre l’enseignement de la traduction créole et la production d’outils lexicographiques en créole (lexiques et dictionnaires) indispensables aux traducteurs et à l’enseignement en langue maternelle créole.

Sous cet angle, on aura noté que les programmes de formation en traduction offerts par la Faculté de linguistique appliquée/l’Association LEVE et par l’ESTI ne comprennent pas encore de cours de néologie créole. Celle-ci est sans doute déjà un impératif majeur dans la pratique de la traduction scientifique et technique puisque le créole, comme toute langue naturelle, est appelé à exprimer les réalités nouvelles portées par les sciences et les techniques. La nécessité de la néologie scientifique et technique en langue créole pose d’emblée la question des emprunts, donc celle d’un énoncé terminolinguistique instituant le cadre méthodologique des emprunts et de la création lexicale planifiée (voir notre étude « La néologie scientifique et technique, un indispensable auxiliaire de la didactisation du créole haïtien », dans Berrouët-Oriol et al., La didactisation du créole au cœur de l’aménagement linguistique en Haïti (Éditions Zémès et Éditions du Cidihca, mai 2021). La nécessité de la néologie scientifique et technique en langue créole est d’autant plus prégnante qu’il n’existe toujours pas de dictionnaire unidirectionnel créole de haute qualité élaboré selon la méthodologie et les critères de la lexicographie professionnelle. Un tel dictionnaire fait encore défaut, dans le système éducatif haïtien, dans l’apprentissage en créole des matières générales comme dans l’apprentissage des matières scientifiques. Un futur dictionnaire unidirectionnel créole de haute qualité lexicographique devrait également servir de référence première dans l’élaboration d’outils didactiques de qualité en créole, notamment des lexiques et des vocabulaires sectoriels, ainsi que dans la rédaction de manuels scolaires créoles.

Sur un registre lié, la néologie générale en langue créole sera d’un apport précieux à la traduction littéraire, et il sera utile, au moyen d’une recherche dédiée, d’évaluer les mécanismes à l’œuvre dans les textes littéraires déjà traduits en créole haïtien. Cela permettra d’expliciter et d’éclairer le dispositif traductionnel des textes littéraires traduits en créole —tel celui mis en œuvre par Clotaire Saint-Natus, auteur de « Mèt lawouze douvanjou », traduction créole de « Gouverneurs de la rosée » (Éditions Henri Deschamps, 2007). Et, lorsqu’il le faut, cela permettra d’éviter certaines embûches, dont une production néologique spontanée, individuelle et obscure, comprise par le seul traducteur littéraire d’un titre donné. Cela permettra aussi d’éviter que le traducteur d’un texte littéraire se fasse passer, volontairement ou non, pour l’auteur du texte traduit, comme l’a très justement noté Jean-Durosier Desrivières dans son article paru en juin 2011 sur le site martiniquais Madinin’Art, « La pratique écrite du créole haïtien, entre fiction et diction. * Tèks envante, tèks lide ak tèks tradwi ! ». Dans cet article, il note, à propos de Prens la, traduit en créole par Henock Franklin aux éditions Anibwé à Paris, en 2007, qu’« Il s’agit de la traduction de l’essai de Machiavel, Le Prince, non indiqué de façon explicite en couverture, page de titre ou quatrième de couverture. Le nom (en italien) de l’auteur originel de l’œuvre ne figure que dans une liste bibliographique à la fin de l’ouvrage ». Cette pertinente remarque renvoie à la question plus large des normes éthiques et du droit d’auteur dans tout travail de traduction et dans la perspective de la professionnalisation/institutionnalisation du métier de traducteur.

Pourquoi et pour qui traduit-on vers le créole ? De quels instruments lexicographiques (dictionnaires, lexiques, glossaires, bases informatisées de données lexicales) dispose-t-on lorsqu’il s’agit de traduire en créole ? La traduction vers le créole est-elle guidée/encadrée par un référentiel méthodologique –un guide normalisé–, visant à garantir sa scientificité et à assurer sa standardisation ? À quelles nécessités de la communication la traduction créole est-elle appelée à répondre aujourd’hui et quels en sont les enjeux ?

Comment expliquer le fait que, depuis la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution de 1987, l’ensemble des textes de loi, les codes civil et criminel, les traités, conventions, décrets, etc., tous rédigés en français au cours des ans, n’ait pas été traduit en créole en conformité avec les articles 5 et 40 de notre Charte fondamentale ? En 2025, quelles sont les caractéristiques sociolinguistiques du marché de la traduction créole en Haïti ? Existe-t-il une typologie des domaines de traduction au pays ? Qui est-ce qui traduit, que traduit-on, depuis quelle(s) langue(s) source(s) et en direction de quels publics cibles ? S’agit-il de traduction généraliste et informelle, effectuée la plupart du temps par des autodidactes, ou s’agit-il de traduction spécialisée dans les domaines juridique, technique et scientifique, réalisée tant par des traducteurs autodidactes que par des personnes ayant reçu une formation en traduction en Haïti ou ailleurs ? Quelles sont les qualifications professionnelles de ceux qui traduisent de nos jours vers le créole ? Les programmes de formation en traduction créole constituent-ils véritablement une formation spécialisée complète en phase avec les besoins identifiés du marché ? Existe-il, sur le marché du livre haïtien, des ouvrages (guides, lexiques et dictionnaires), des documents de référence pouvant être utilisés comme outils d’aide à la traduction en créole ? Quel est le rôle de la lexicologie et de la terminologie scientifique et technique dans le champ neuf de la traductologie créole ? Y a-t-il des liens entre la didactisation du créole et le processus de traduction en créole ? Faut-il instituer des normes, au plan de la méthodologie et de l’éthique, pour éclairer et guider l’activité traductionnelle vers le créole ? L’État haïtien a-t-il l’obligation, au plan constitutionnel, d’intervenir dans le vaste champ de la traduction créole pour en réguler les mécanismes et en assurer la standardisation ? Est-il nécessaire de modéliser l’activité traductionnelle en créole en vue d’élaborer et de diffuser des produits lexicographiques et traductionnels standardisés et de qualité pouvant être utilisés dans l’apprentissage, en créole, des savoirs et des connaissances ?

Toutes ces questions renvoient à la nécessité d’une ample réflexion théorique, multisectorielle et épistémologique sur la problématique de la traduction en créole haïtien, et pareille réflexion devra servir à éclairer, à outiller et à guider l’activité traductionnelle future vers le créole. Cette réflexion devra s’adosser, en amont, aux fondements constitutionnels de l’aménagement linguistique en Haïti (articles 5 et 40 de la Constitution de 1987), et elle devra permettre de prendre toute la mesure de la centralité d’une problématique de fond : quels sont aujourd’hui les grands défis de la traduction en créole haïtien ?

1.2. De la lexicographie créole

L’état des lieux de la lexicographie haïtienne —sur ses versants créole, français ou bilingue français-créole, bilingue anglais-créole— n’a pas fait l’objet, récemment, d’études détaillées et de premier plan hormis celles, antérieures, de Bollée, de Hazaël-Massieux et de Tourneux. L’« Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 », (par Robert Berrouët-Oriol, Le National, 21 juillet 2022) constitue la première grande classification de l’ensemble des dictionnaires et des lexiques créoles parus de 1958 à 2022. Ce travail de recherche prolonge et approfondit la remarquable étude de Henry Tourneux, « Un quart de siècle de lexicographie du créole haïtien (1975-2000) » parue dans « À l’arpenteur inspiré, Mélanges offerts à Jean Bernabé », ouvrage dirigé par Raphaël Confiant et Robert Damoiseau (Éditions Ibis rouge, Matoury, Guyane, 2006). L’« Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » répertorie 75 ouvrages dont 64 dictionnaires et 11 lexiques, et en termes d’évaluation lexicographique il est attesté que seuls 10 de ces ouvrages ont été élaborés selon la méthodologie de la lexicographie professionnelle. Il reste donc, sur le plan de l’analyse du contenu de la totalité des ouvrages répertoriés, à effectuer une étude systématique de la production lexicographique des années 1958 à 2025 afin d’en dresser un profil analytique détaillé capable de déterminer si ces ouvrages s’adressent principalement au grand public ou s’ils ont été conçus pour servir à l’apprentissage scolaire en langue maternelle créole. Une telle étude, pour tous les ouvrages lexicographiques couvrant les années 1958 à 2025, devra éclairer leur typologie, évaluer la méthodologie de leur élaboration, la détermination des corpus de référence et des nomenclatures et l’étude du contenu rédactionnel/lexicographique des ouvrages. Le profil analytique détaillé de la production lexicographique des années 1958 à 2025 sera utile aux enseignants, aux directeurs d’écoles, aux cadres du ministère de l’Éducation nationale ainsi qu’aux rédacteurs et éditeurs de manuels scolaires : il leur permettra entre autres de déterminer quel type d’ouvrage de lexicographie créole recommander pour accompagner l’apprentissage scolaire en langue maternelle créole, et il pourra également constituer un pôle de référence de grande qualité méthodologique en vue de la rédaction des futurs lexiques et dictionnaires créoles. 

Pour l’heure, nous disposons de deux études datées, donc partielles, qui consignent des références bibliographiques en lien avec l’état de la lexicographie créole sur une période d’environ vingt-cinq ans jusqu’en 2005. La première, rédigée par Albert Valdman, s’intitule « Vers un dictionnaire scolaire bilingue pour le créole haïtien ? ». Parue en 2005 dans la revue La linguistique, cette étude de grande amplitude informative et analytique présente en annexe un « Inventaire des dictionnaires portant sur le créole haïtien ». Dans cette étude, de manière fort pertinente, Albert Valdman consigne une perspective méthodologique centrale qu’il est utile de rappeler pour mieux éclairer la démarche lexicographique car elle est destinée à orienter la constitution d’un futur dictionnaire monolingue créole : « Au fur et à mesure que le CH [créole haïtien] est appelé à la rédaction d’une large gamme de textes, en particulier dans les domaines techniques, et à son emploi dans les cycles scolaires supérieurs, il se dotera d’un métalangage capable de traiter de concepts de plus en plus abstraits. Dans l’attente de cette évolution, la lexicographie bilingue peut préparer le terrain en affinant ses méthodes, en particulier quant à : 1 / la sélection de la nomenclature ; 2 / la description des variantes et le classement diatopique, diastratique et diaphasique des lexies ; et 3 / le choix des exemples illustratifs. » Le « métalangage » qu’évoque Albert Valdman renvoie à l’ample et complexe problématique de la « didactisation » du créole étudiée sous différents angles dans le livre collectif de référence « La didactisation du créole au cœur de l’aménagement linguistique en Haïti » (par Robert Berrouët-Oriol et al., Éditions Zémès et Éditions du Cidihca, 2021). 

Tel qu’indiqué plus haut, la deuxième étude dont nous disposons et qui comprend un état des lieux de la lexicographie créole de 1975 à 2005, a été élaborée en 2006 par le linguiste Henry Tourneux auteur, avec Pierre Vernet, du « Ti diksyonnè kreyòl-franse » paru aux Éditions caraïbes en 1976. L’étude s’intitule « Un quart de siècle de lexicographie du créole haïtien (1975-2000) » et elle est parue en 2006. Cette remarquable étude, qui éclaire la méthodologie d’élaboration et le contenu de plusieurs ouvrages, consigne en conclusion une importante remarque qui doit être prise en compte dans toute évaluation de la lexicographie créole contemporaine : « Les indications suivantes n’ont pas toutes la même précision, car nous n’avons pas pu examiner physiquement toutes les références données ci-dessous. D’autre part, il existe, semble-t-il, de nombreuses rééditions pour les ouvrages de certains auteurs (Vilsaint, en particulier), sous des formats parfois différents, avec des lieux de publication différents ». La confusion entre dictionnaire et lexique soulignée par Henry Tourneux dans son étude renvoie à celle, plus générale mais au demeurant essentielle, du statut scientifique des ouvrages de la lexicographie créole de 1958 à 2022 : sont-ils rédigés par des personnes la plupart du temps bien intentionnées mais qui ne disposent pas de qualifications lexicographiques avérées ? Sont-ils le fait de missionnaires étrangers désireux d’évangéliser en créole et qui se prennent pour des lexicographes d’inspiration divine ? 

La problématique du statut scientifique des ouvrages de la lexicographie créole de 1958 à 2022 renvoie donc à une question centrale : ces ouvrages sont-ils tous élaborés selon la méthodologie de la lexicographie professionnelle ? Pour un nombre relativement élevé d’ouvrages, il est difficile de répondre par l’affirmative. De nombreux dictionnaires et lexiques rédigés du seul fait d’un individu autoproclamé lexicographe relèvent souvent d’un amateurisme persistant et d’une tradition autodicdate qu’il s’agit désormais de dépasser par la formation universitaire spécialisée couplée à des stages encadrés et par la professionnalisation institutionnelle du métier de lexicographe.

Les contributeurs de ce projet de livre collectif sont donc invités à élaborer une réflexion analytique majeure sur les différents volets de la lexicographie créole contemporaine. L’accent devra être mis sur les liens étroits existant entre la traduction créole et la lexicographie créole et sur le rôle didactique de la lexicographie créole contemporaine appelée à fournir des instruments de qualité en vue de l’apprentissage scolaire dans la langue maternelle créole.

  1. Objectifs de ce document de projet

    1. Solliciter, en vue de leur consignation dans un ouvrage collectif, des études inédites de langagiers et de spécialistes d’horizons divers (traducteurs, lexicographes, enseignants, linguistes, publicitaires, romanciers, journalistes, etc.) et portant sur les grands défis de la traduction et de la lexicographie créole contemporaines. Solliciter des témoignages et des récits de praticiens de la traduction et de la lexicographie créole.

    1. Présenter les objectifs du projet d’élaboration d’un ouvrage collectif sur les grands défis de la traduction et de la lexicographie créole.

  1. Objectifs du livre collectif sur les défis contemporains de la traduction et de la lexicographie créole

3.1.1. Traductologie et traduction créole / Contribuer à une réflexion d’ensemble actualisée sur la traduction générale, scientifique et technique ainsi que la traduction juridique vers le créole haïtien et fournir un regard neuf et à jour sur les caractéristiques du marché de la traduction en Haïti.

3.1.2. Rassembler, en un seul ouvrage, des contributions analytiques inédites et des témoignages de terrain sur les différents aspects de la traduction en créole haïtien.

3.1.3 Proposer une vision structurante ainsi que des pistes de travail capables de guider, au plan méthodologique, l’activité traductionnelle en créole.

3.1.4. Proposer le cadre général, l’orientation, les buts et les modalités de mise en œuvre d’un enseignement universitaire de la traduction créole dans l’optique de la professionnalisation du métier de traducteur.

3.2.1. Lexicologie et lexicographie créole / Contribuer à une réflexion d’ensemble actualisée sur la lexicographie créole et fournir un regard neuf et à jour sur les caractéristiques du marché de la lexicographie en Haïti.

3.2.2. Rassembler, en un seul ouvrage, des contributions analytiques inédites et des témoignages de terrain sur les différents aspects de la lexicographie créole.

3.2.3. Proposer une vision structurante ainsi que des pistes de travail capables de guider, au plan méthodologique, l’activité lexicographique créole.

3.2.4. Proposer le cadre général, l’orientation, les buts et les modalités de mise en œuvre d’un enseignement universitaire de la lexicographie dans l’optique de la professionnalisation du métier de lexicographe.

    1. Les grands ensembles du livre pour regrouper les contributions 

Le livre comprendra les grands ensembles suivants consacrés à la traductologie, à la traduction, à la lexicologie et à la lexicographie en contexte franco-créolophone ainsi qu’en contexte anglo-créolophone (États-Unis). Les articles seront rédigés dans l’une des deux langues officielles d’Haïti, le créole ou en français. Exceptionnellement, une contribution pourra être rédigée dans l’une des langues sœurs régionales, l’anglais ou l’espagnol.

      1. Textes théoriques sur la traductologie, la traduction et la lexicographie en contexte franco-créolophone.

      2. Textes analytiques ciblant un état des lieux de la traduction et de la lexicographie en Haïti : caractéristiques sociologiques et sociolinguistiques du marché de la traduction et de la lexicographie créole.

      3. Pratiques individuelles de la traduction et de la lexicographie créole : entretiens, récits et témoignages de terrain.

      4. Modélisation de la traduction et de la lexicographie créole : outils d’aide à la traduction et procédures issues de la pratique ; la lexicographie en amont de la traduction créole.

      5. Propositions pour une professionnalisation de la traduction et de la lexicographie créole : enseignement universitaire et pratique normée de la traduction et de la lexicographie professionnelle.

  1. Pertinence du projet de livre collectif sur les défis actuels de la traduction et de la lexicographie créole

Les champs de la traduction et de la lexicographie créole, en leurs différents registres, n’ont pas encore été l’objet de travaux d’études sectoriels approfondis ou de travaux de synthèse générale. En répondant à des besoins clairement identifiés, ce livre collectif consignera des réponses issues de la réflexion théorique et de la pratique : il contribuera ainsi à combler des lacunes diverses et à plusieurs niveaux.

    1. Il consignera une connaissance actualisée du marché de la traduction et de la lexicographie créole en 2025 (caractéristiques sociologiques et institutionnelles).

    2. Il permettra de dresser le profil professionnel de l’ensemble des traducteurs au niveau national et départemental.

    3. Il consignera une connaissance actualisée des circuits et des niveaux de formation à la traduction (traduction autodidacte, formation universitaire).

    4. Il permettra de dresser le profil des outils lexicographiques et traductionnels, ouvrages théoriques de lexicologie / lexicographie aujourd’hui en usage dans les lieux de formation.

    5. Il permettra d’outiller adéquatement un plaidoyer ciblant

      • l’obligation du recours à la méthodologie de la lexicographie professionnelle

      • la nécessité de la professionnalisation du métier de traducteur ;

      • la nécessité d’un encadrement et d’une protection légale des traducteurs oeuvrant notamment dans les domaines de la traduction juridique et constitutionnelle.

    1. Il permettra à l’État haïtien, à l’horizon 2030, de disposer de sa première cohorte de traducteurs professionnels.

    2. Il permettra à l’État haïtien, enfin doté de sa première cohorte de traducteurs professionnels, de mettre en route les vastes chantiers de traduction juridique qu’exige la stricte application de l’article 40 de la Constitution de 1987 relative à la publication, en créole et en français, de tous les documents officiels et administratifs de la République d’Haïti. De 1987 à 2025, cette obligation constitutionnelle n’a pas été respectée.

Le livre collectif sur les défis actuels de la traduction et de la lexicographie créole contribuera également à réparer une injustice historique, celle de la minorisation institutionnelle du créole adossée à un usage dominant du français institués le 1er janvier 1804, jour de la proclamation de l’Indépendance du nouvel État issu de la guerre victorieuse contre le système colonial français. L’Acte de l’Indépendance d’Haïti, daté du 1er janvier 1804, a été rédigé en français uniquement alors même que le créole était déjà la langue usuelle de la majorité des locuteurs à Saint-Domingue. Il est attesté que les Pères fondateurs de la Patrie ont voulu s’adresser aux peuples du monde entier –et au premier chef au peuple de France et dans sa langue–, pour leur signifier la fin de l’esclavage et la défaite du colonialisme. La tradition de rédaction en français de tous les textes administratifs, juridiques et constitutionnels d’Haïti remonte donc à cette période, et il a fallu attendre le vote référendaire de la Constitution de 1987 pour que les deux langues du patrimoine linguistique historique d’Haïti, le créole et le français, accèdent au statut de langues co-officielles (article 5 du texte constitutionnel).

Le livre collectif sur les défis actuels de la traduction en créole haïtien contribuera également à réparer une injustice sur le plan judiciaire : en dépit des acquis de la Constitution de 1987, consignés notamment dans son « Préambule » et dans les sections traitant des droits citoyens, en dépit des articles 5 et 40 du texte constitutionnel, la justice en Haïti s’exprime et s’administre en français. Tous les textes de loi, les codes civil et criminel, la jurisprudence, les avis, les règlements etc., sont rédigés en français. Dans le plus populeux pays créolophone (11 millions d’habitants), le locuteur créolophone est jugé en français selon un appareillage juridique et des références légales rédigés uniquement en français. La plupart du temps l’avocat du « prévenu » fait office de traducteur/interprète alors même qu’il n’est détenteur d’aucune compétence pour le faire. Les propositions qui seront formulées dans le livre collectif viseront, sur ce registre, la dispense de la justice dans la langue native du locuteur créolophone, ouvrant ainsi la voie au respect de l’ensemble de ses droits citoyens, y compris ses droits linguistiques (voir le livre de référence « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou dwa lenguistik ann Ayiti », par Robert Berrouët-Oriol, Éditions Zémès et Éditions du Cidihca, 2018).

Il est attesté que de lourdes difficultés traductionnelles ainsi que certaines carences méthodologiques ont déjà été identifiées et elles affectent de diverses façons la pratique de la traduction créole (cf. l’article « Problèmes et perspectives de la lexicographie créole contemporaine : de la nécessité de revisiter les enseignements de la linguiste Annegret Bollée », par Robert Berrouët-Oriol, Médiapart, Paris, 4 juin 2024). Ainsi, dans cet article, il est démontré que plusieurs productions traductionnelles/lexicographiques, notamment le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative » font la promotion d’un dispositif traductionnel/lexicographique lourdement lacuneux et à contre-courant de l’impératif de la didactisation du créole. Ce dispositif traductionnel lacuneux fait appel dans nombre de cas à des « périphrases traductionnelles » aléatoires en lieu et place d’unités lexicales en entrée dans les dictionnaires et les lexiques. Il est également démontré que ces productions traductionnelles/lexicographiques, y compris le « Glossary » élaboré au MIT –mal nommé puisqu’il s’agit d’un lexique bilingue anglais-français–, ont introduit d’énormes confusions théoriques et traductionnelles dans les domaines liés de la lexicographie créole et de la traduction créole en faisant la promotion d’un pseudo « modèle » où prédominent des « périphrases traductionnelles » qui ne respectent pas le principe de la stricte équivalence notionnelle : les pseudos « équivalents créoles » des termes anglais sont des périphrases explicatives ou illustratives et, très souvent, ces périphrases ne sont pas conformes au système morphosyntaxique du créole. L’on aboutit ainsi à des pseudos « équivalents créoles » caractérisés par leur « sémantisme zéro », ils ne sont pas compris et ils ne peuvent pas être décodés par le locuteur créolophone.

  1. Calendrier d’élaboration de l’ouvrage

5.1. Transmission de l’appel aux contributeurs potentiels : du 8 au 15 mai 2025.

5.2. Date limite de réception des résumés de propositions d’articles (20 à 30 lignes) : 31 mai 2025.

5.3. Date-limite d’envoi des articles au coordonnateur du projet, Robert Berrouët-Oriol : 30 novembre 2025.

5.4. Date-limite de transmission aux contributeurs des commentaires et suggestions de modification/enrichissement des articles : 30 décembre 2025.

5.5. Date-limite de la révision finale et établissement de la version définitive des articles par les auteurs : 30 janvier 2026.

5.6. Date-limite de bouclage du manuscrit final : 30 février 2026.

5.7. Soumission du manuscrit aux éditeurs, Zémès, Charesso et Cidihca : 1er mars 2026.

5.8. Parution du livre aux Éditions Zémès (Haïti), aux Éditions Charesse (Haïti) et aux Éditions du Cidihca (Canada et France) : mai 2026.

  1. Direction scientifique, gestion administrative et financière

NOTE – La liste ci-après des membres du comité scientifique chargé de l’évaluation des articles est une liste indicative. La composition finale de ce comité sera communiquée après acceptation des membres pressentis.

    1. Directeur scientifique et coordonnateur du projet : Robert Berrouët-Oriol

    2. Directeur, gestion administrative et financière : Jean-Claude Nazon [confirmé]

    3. Composition du comité scientifique chargé de l’évaluation des articles :

5.3.1. Renauld Govain (linguiste, ex-doyen, Faculté de linguistique appliquée, Université d’État d’Haïti)

5.3.2. Lemète Zéphyr (linguiste-traducteur, directeur, École supérieure de traduction et d’interprétation, Haïti (ESTI)

5.3.3. Sadrack Ordena (enseignant-chercheur, Université publique en région, Cap-Haïtien) [confirmé]

5.3.4. Eddy Cavé (traducteur, ex-directeur, service de traduction, Banque centrale du Canada, Ottawa)

5.3.5. Jonathan Thermidor (linguiste, président, Asosyasyon pwofesè kreyòl Ayiti, Port-au-Prince)

5.3.6. Emmanuel Didier (jurilinguiste, traducteur, ancien expert au Bureau de la traduction du gouvernement fédéral canadien, Ottawa)

5.3.7. Lefranc Joseph (spécialiste des sciences sociales, fondateur et directeur du Centre haïtien de recherche en sciences sociales, le Charesso)

5.3.8. Nicolas André (linguiste-traducteur, enseignant de créole, Florida International University)

  1. Paramètres de présentation des articles

Les articles (+/- 15 – 30 pages), rédigés en créole ou en français, sont présentés selon le format suivant :

–Titre de l’article

–Nom et prénom de l’auteur et affiliation institutionnelle s’il y a lieu

–Résumé de l’article : en créole, en français et en anglais (environ 15 – 20 lignes)

–Introduction

–Corps du texte (pas de notes en bas de page)

–Conclusion

–Toutes les notes sont placées en fin d’article après la conclusion

–La bibliographie et la sitographie sont placées après les notes

–Résumé biobibliographbique de l’auteur (+/- 20 lignes)

–Police de caractères : Calibri 12 pt

  1. Soutien financier à l’édition du livre

Les éditeurs, en lien avec le coordonnateur du projet et le directeur administratif, solliciteront le soutien financier à l’édition du livre auprès d’institutions nationales et internationales (Fokal, BRH, Chambre de commerce et d’industrie, Fédération Internationale des traducteurs (FIT), OIF, AUF, etc.).

  1. Bibliographie (traductologie, traduction, lexicographie, néologie, textes créoles, dictionnaires et lexiques créoles, enseignement de la traduction)

Bajeux, Jean-Claude (1999). Mosochwazi pawòl ki ekri an kreyòl ayisyen / Anthologie de la littérature créole haïtienne. Éditions Antilia.

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Berrouët-Oriol, Robert (2020). Dictionnaires et lexiques créoles : faut-il les élaborer de manière dilettante ou selon des critères scientifiques ? Le National, 28 juillet.

Berrouët-Oriol, Robert (2020). Le traitement lexicographique du créole dans le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haïti Initiative ». Le National, 21 juillet.

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Berrouët-Oriol, Robert (2021). Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique. Le National, 14 décembre.

Berrouët-Oriol, Robert (2021). Le traitement lexicographique du créole dans le « Leksik kreyòl » d’Emmanuel W. Védrine. Le National, 11 août.

Berrouët-Oriol, Robert (2022). Le naufrage de la lexicographie créole au MIT Haiti Initiative. Le National, 15 février.

Berrouët-Oriol, Robert (2022). Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022. Le National, 21 juillet.

Berrouët-Oriol, Robert (2022). Les défis contemporains de la lexicographie créole et française en Haïti. Le National, 2 août.

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Bocquet, Claude (2008). La traduction juridique. De Boeck.

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1Plusieurs autres documents sont accessibles sur Manioc :

Bernabé, Jean (2003). Relance lexicale créole et contraste optimal.

Cocote, Élodie (2017). Pour une poétique de la traduction de « Partage des ancêtres » de Jean Bernabé.

Confiant, Raphaël (2013). Problèmes de traduction des concepts caribéens.

(*) Linguiste-terminologue, Conseiller spécial, Conseil national d’administration du Réseau des professeurs d’universités d’Haïti (REPUH)

Montréal, le 8 mai 2025