Les cinéastes de l’ARP et de la SRF réaffirment leur attachement à un audiovisuel public indépendant et pluraliste

Communiqué – 25 septembre 2025 —

Les associations de cinéastes de l’ARP (Auteurs Réalisateurs Producteurs) et de la SRF (Société des Réalisateurs et Réalisatrices de Films) tiennent à exprimer leur vive inquiétude face aux attaques répétées visant les présidentes de France Télévisions et de Radio France. Ces attaques, menées notamment par des figures de l’extrême droite et relayées par certains médias privés, traduisent une volonté préoccupante de remise en cause de l’indépendance du service public de l’audiovisuel.

Depuis plusieurs semaines, France Télévisions et Radio France sont la cible d’accusations infondées de partialité, dans le contexte de l’affaire dite « Legrand-Cohen ». Ces mises en cause s’inscrivent dans une stratégie de décrédibilisation des médias publics, à laquelle participent activement des chaînes appartenant au groupe de Vincent Bolloré. Loin de nourrir un débat démocratique serein, ces attaques cherchent à affaiblir les fondements mêmes de la liberté d’informer et de créer.

Nous condamnons fermement cette tentative de mise au pas idéologique, qui laisse entrevoir un projet plus large de privatisation et de contrôle politique de l’audiovisuel. L’exemple de certains pays, notamment les États-Unis, montre les dérives possibles lorsque l’indépendance des médias est sacrifiée : polarisation extrême, désinformation, censure larvée. Nous refusons qu’une pensée critique soit assimilée à une menace contre la nation.

L’audiovisuel public français joue un rôle essentiel dans la démocratie, la culture, et la diversité des points de vue. En tant que partenaire majeur du cinéma français – avec une soixantaine de films coproduits chaque année par France Télévisions – il contribue activement à la vitalité artistique et au rayonnement de nos œuvres. Il doit être protégé et soutenu, non affaibli.

Nous appelons à la plus grande vigilance de la part des citoyens, des artistes, des professionnels du secteur, et avant tout des pouvoirs publics. Il en va de la préservation de notre pluralisme médiatique, de notre liberté de création et d’expression, et plus largement, de notre démocratie.